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🌩️ Alas 🌩️


Ça fait un bien fou, autant que ça me réduit en cendre. Wyatt comme je m'en doutais n'est au courant de rien au vu de son visage, tiraillé par l'incompréhension. Roméo et Hestia retient leur hilarité face à cette situation de merde, qui me met dans le même état que Wy. Quand je me tourne vers celle de mes maux, son corps tremble. J'aimerais encore croire que c'est parce qu'elle est chamboulée par ce mensonge, mais l'option qu'elle soit dans cet état parce que la vérité a éclaté me donne envie de gerber. Quand le couple glousse, je me tends et resserre les poings. Un rire, pour mes mois de souffrance et de torture...

-        Je crois qu'il y a confusion. Dit à présent ma meilleure amie calmée. Tu n'aurais pas entendu ça vers la période de noël ?

Je ne vois pas en quoi ça va changer l'histoire.

-        Oui mais...

-        Merde ! Me coupe Rom gêné. As nous parlions d'une putain de série qui venait de sortir. Je peux te la montrer si tu le souhaites. C'est l'histoire de Lana et de...

-        Martin. Finit sa copine pour lui.

Je perds tous mes repères, ainsi que mes sens. Ce n'est pas vrai... Pourquoi je fais autant de merde avec cette femme ? Je me relève, prêt à rendre l'âme.

-        Je... D'accord admettons. Et c'est qui cet homme que vous parliez quand vous alliez lui rendre visite. Garry je crois ?

Je n'ose pas croiser le regard de Lana, je me concentre sur les trois personnes devant moi.

-        Le gardien de l'immeuble. Qui a une cinquantaine d'années. M'abat la blondinette en se mordant la joue.

-        Fait chier.

Une porte se claque dans mon dos, je me retourne et comprend bien vite que la concernée vient de fuir.

-        Restes là, j'y vais. Dis Wyatt.

Je ne sais plus quoi faire, ni quoi pensé. Je suis un imbécile, et un pauvre con de mes deux. Je mériterais une balle dans le crâne par l'un de nos ennemis. Comment peut-on enchainer autant de boulette, avec une seule personne ? Déjà levé depuis un moment, je marche à présent à travers la cuisine puis la salle à manger, sans m'arrêter quand une petite main me stoppe.

-        Tu es nul, c'est une certitude. Mais j'ai besoin de savoir. C'est pour ça que tu étais aussi distant avec nous ?

Je secoue la tête, honteusement.

-        Donc pour toi, je suis ce genre de personne ?

Elle est blessée, il ne faut pas être devin. Je pensais qu'ils couvraient Lana, qu'ils toléraient la tromperie et qu'ils me trahissaient par la même occasion. Donc oui, ma fureur m'a aveuglé et je n'ai pas été plus loin que mon nez.

-        Oui... Répondis-je à contre cœur.

Encore une autre fille que je fais pleurer... Elle remonte en vitesse, avant de claquer la porte de sa chambre. Il ne reste plus que moi, et le bras droit de mon père. Son regard mélange la pitié, le malaise et la tristesse. Je vais définitivement retourner vivre chez mes parents.

-        Ou alors, tu portes tes couilles. Me souffle ma conscience.

*

Les remords sont une sensation qui nous accable, mais le pire c'est l'impuissance qu'on ressent car on ne peut pas revenir dans le passé. Alors pour essayer d'arranger la situation du mieux que je peux, je parle et me dévoile pour faire comprendre la position dans laquelle j'étais et peut-être recevoir une once d'empathie pour me soulager et faire valoir mon point de vue. Roméo a tout de suite compris, quant à Tia c'était plus Rock'n'roll. Finalement, elle a fini par en rire et m'embrasser la joue. C'est un grand signe d'amour et de paix pour elle, que j'accepte à bras ouverts. Quand Wyatt est revenu, bizarrement bien plus détendu que ces dernières semaines, je me suis excusé brièvement pour aujourd'hui mais que dans le fond je ne l'impliquais pas dans mes doutes. C'était seulement plus simple de rester seul contre tous, et de ne pas flancher face à ma rancœur.

Mon cœur est allégé de quelques grammes, mais mon angoisse persiste en prévision de mon échange avec Lana. Je la retrouve comme à son habitude devant la maison, sur la plage. Le soleil haut dans le ciel me pousse à enlever mon sweat, qui m'aidait à tenir le cap face à la climatisation que Captain America ne cesse d'augmenter à la colocation. Je fonce avec qu'une seule idée en tête, m'excuser. Je ne tremble pas, je ne pense pas. Je suis déterminé à mettre fin à notre hostilité. Dos à moi, la tête posée sur ses genoux, elle me semble rikiki. Prenant place à ses côtés, je l'observe m'observer.

-        Peux-tu me pardonner pour avoir douté de toi, et de t'avoir mal traité ces derniers jours ? Chuchotais-je ayant peur de son rejet.

Elle se redresse, puis pivote vers moi en se mettant en tailleur.

-        Je crois bien que oui. Souffle-t-elle. Je n'ai plus envie de ça pour nous, je crois qu'on a assez souffert. Puis, je ne me sens plus capable d'affronter encore nos prises de bec.

Son sourire illumine son visage, et la lueur de l'astre du jour frappe son iris violette. Elle reflète à elle-même la sagesse et la bonté, malgré ma souillure. Je lui caresse la joue, pensif à notre avenir.

-        Tu penses que c'est encore possible entre nous ? Dis-je sans trop de conviction.

Elle se met à ma droite pour poser sa tête sur mon épaule, symbolisant sa confiance à présent revenue ce qui me réchauffe bien plus que la température extérieure. Malgré ce contact, notre silence répond à ma question. Ma main vient naturellement dans dos, où j'entreprends des caresses pour l'apaiser et subtilement commencer à me racheter de mon comportement de connard.

-        Je pense qu'il y aura toujours une certaine attractivité, un lien spécial que nous seul pouvons ressentir. Mais je pense également que nous avons beaucoup encaissé l'un comme l'autre, et qu'il est peut-être temps de fermer ce livre.

La nouvelle ne me prend pas de court, et ne me fais pas mal. Je crois qu'elle a raison.

-        Tu auras toujours une place importante dans mon cœur Lana.

La brunette se détache de moi, puis m'offre une moue adorable.

-        Pour moi aussi. Tu resteras toujours mon premier amour. Je suis heureuse de notre fin. Merci pour tout ce que tu m'as apporté. Même avec nos disputes, j'ai aimé chacune des secondes de notre relation avec des nuances différentes.

Je l'embrasse sur le front avant de raplatir sa tête contre moi, lui kidnappant un rire à la volée.

J'ai toujours mal fait les choses avec elle, pour des raisons différentes. Ce qui m'a valu des heures de gueule de bois, de regrets, quelques larmes, de l'amour à revendre pour combler sa peine, et bien d'autres actions supplémentaires. Mais le seul apaisement qui a fonctionné sur moi, reste ses paroles. C'est mon petit cœur qu'elle a pensé, en me faisant comprendre mon importance dans sa vie malgré mes choix. La confiance qu'elle m'a redonné, me vaut tout l'or du monde. Je reste persuadé que dans un notre monde, nous sommes faits l'un pour l'autre. Mais pour celui-ci, être amis est déjà un privilège que je compte chérir. Tout comme mon amitié, avec les autres cancres de la maison. J'ai l'impression de retourner à la case départ, d'être un adolescent paumé. Mais avec l'avantage de ne plus avoir de parent sur le dos, et d'avoir pour seul ennemis ceux du gang et non une jeune femme au tempérament de feu.

Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant