🌩️ Alas 🌩️Putain, la liberté n'a pas de prix finalement. Rien ne pourrait m'empêcher d'apprécier la sensation que je ressens à ce moment même. Dans cette nuit, je me permets de relâcher la pression.
- Oh bordel. Soupirais-je.
Ça fait un bien fou, j'ai l'impression de ne l'avoir jamais fait. Je suis assis face à l'étang qui s'étend dans la pénombre. Les jambes étendues et croisées devant moi, je suis assis sur une chaise en bois qui se trouvait sur la terrasse en pin du chalet familial. Les deux heures de vol sont bien plus profitables que les 21 heures de voiture que j'aurais dû faire. Merci à mon argent qu'autrui pointerait du doigt comme étant sale. En attendant, ma clope se consume avec une facette de moi que je ne connais plus depuis mes dix ans. C'est comme si on avait ouvert ma cage, et que je retrouvais la sensation de voler. Le stress qui s'est accumulé sous ma peau ces dernières années, et d'autant plus avec la conversation que je repoussais avec mon père, m'a complétement vidé.
Aujourd'hui je me sens en paix, enfin presque. Il me manque quelque chose, que je n'obtiendrais plus jamais. Mais je préfère mettre ça de côté, pour tenter de profiter du répit que je viens de m'offrir. La dernière taffe me fait me lever, pour aller chercher une bière dans le sac en plastique au pas de la porte. J'ai eu le courage de faire un détour par une supérette, mais pas pour rentrer et constater la poussière. Je ferais le décrassage demain, avant que mes colos débarquent le jour d'après. Il faudrait aussi que je pense à dormir, encore une heure puis j'aurais fait le tour une deuxième fois de l'horloge consécutivement en étant éveillé.
*
Ma journée a bien vite été entamé quand j'ai rattrapé mes heures de sommeil en me réveillant à quatorze heure. Mais je ne me suis pas laissé démonter, j'ai fait le ménage dans chaque recoin de cette petite maison. Le frigo est plein, les fenêtres sont grandes ouvertes pour aérer, j'ai réagencé la terrasse pour plus de confort, répondu à tous les messages de mes amis concernant ce retournement de situation et j'ai précisé à Wyatt de venir avec son petit-ami. Merde, je suis carrément un homme à marier. Et je ne le dirais jamais à voix haute, mais j'ai aussi coupé du bois pour que Lana n'ait pas froid quand elle voudra rester dehors observer le ciel de nuit. Je me mettrais bien une baffe de prendre toujours soin d'elle alors que c'est mon ex, mais pour soulager ma conscience je me dis que je prends juste soin d'une amie. Ce mot réactive mes pulsions meurtrière.
Je voudrais sincèrement lui exprimer tout ce que je pense, mais je me connais. J'ai les bons mots mais pas dans le bon sens, ça ne rend jamais correctement quand j'ouvre la bouche. Je ne suis pas sûr que les femmes aient se problème. Il y a qu'à voir lors d'une dispute, elles débitent aussi vite qu'Eminem et ce, sans bégayer. Tout compte fait, pas mon ancien petit cœur et ça me fait sourire bêtement. Chaque fois qu'elle était contrariée, elle restait près de moi pour ne pas me perdre mais n'ouvrait pas la bouche parce qu'elle boudait. Sans qu'elle le sache, je faisais pareil. J'avais tellement peur qu'on se quitte, que j'agissais comme elle. Ça se terminé toujours par une conversation d'adulte, pour tout de même savoir ce qui n'allait pas des deux côtés. Puis voilà où j'en suis aujourd'hui...seul mais je ne crains plus la solitude loin d'un être aimé. J'y suis habitué, enfin mon cerveau parce que mon cœur lui est en constante hémorragie. Il se vide de son sang, pour ensuite le repomper et redémarrer cette boucle infernale.
Quand j'étais gamin, je ne supportais pas regarder la télé quand les deux personnages tournaient autour du pot au lieu de se dire clairement les choses. Puis j'ai grandi, et je comprends enfin pourquoi. Plusieurs facteurs rentrent en compte. Si je ne préfère rien dire c'est soit parce que la cause est perdue et que rien de ce je peux dire changera le cours de l'histoire, ou alors c'est parce que je suis tellement en colère que mes mots dépasseront mes pensées. Concernant Lana, c'est par peur d'un nouveau rejet mais aussi de rendre notre nouvelle alchimie bizarre si elle n'est pas ok avec mes propos. On a trouvé une dynamique convenable, même si la toucher lors des entraînements m'est encore difficile. Je n'avais aucun mal à me détendre avec une autre fille étant jeune, malgré les sentiments cachés que j'éprouvais pour elle. Bon, elle restait toujours dans un coin de ma tête malgré le fait que je mussais mon amour à son égard. Néanmoins, je m'autoconvainquais donc ça allait. Mais depuis que j'ai eu la chance de marquer son corps de bien des manières, tout est devenu fade et sans avidité. Avec tout ce qui me prend le chou, je suis étonné de ne pas encore avoir de cheveux blanc...
Ma veste en cuir sur le dos me permettant de chasser les premières journées fraîches de l'automne, je cale mes fesses contre le mur du chalet tout en répondant à quelques mails de mes coéquipiers pour pallier un minimum mon absence dans le gang. Des bruits non naturels me parviennent, ce qui me mets en alerte dans la seconde. J'essaye de me concentrer en vain, je dirais des...couinements ? Putain moi qui voulait passer plus de quarante-huit heures seul, je vais me retrouver à devoir jouer au veto pour un renard blessé. Peu assuré par mon intuition, je place ma main sur mon arme avant d'avancer silencieusement vers la forêt qui entoure les trois quart de la propriété. La luminosité est plus faible, mais assez pour me permettre d'avoir un champ de vision clair. Mes sens sont sur leurs gardes quand j'entends un cri suivi d'un coup de feu. Qui que ce soit, cette personne possède déjà un objet pour me buter ce qui m'en faut peu pour mettre ma tête en mode machine de guerre. Le calme est de moins en moins présent avec les sons qui s'intensifient. Mais un éclat lumineux attire ma vue sur le canon d'un pistolet, alors je tire mais rate ma cible.
- Montrez-vous ! Hurlais-je à travers les feuilles et les écorces.
- Alas !
Je sors de ma cachette pour que l'intru face de même, ayant augmenté ma confiance en m'ayant reconnu. Instantanément, je reconnais au loin le corps de ma foutue Lana.
- Fait chier. Jurais-je à voix basse.
Certaine que je ne lui ferais pas de mal, elle se met à courir vers moi tremblante. Plus son visage devient net, mieux j'aperçois les cristaux qui roulent sur ses joues. Inquiet, je l'attrape d'une force non contrôlé quand elle est à ma hauteur. Je prends en coupe son visage alors qu'elle continue à sangloter pour une raison qui m'est inconnue, et la scanne pour voir si elle est blessée.
- Dis-moi ce qui t'arrives, tu es blessée ?
Je ravale mon anxiété quand elle secoue la tête de gauche à droite, avant qu'elle se blottisse contre moi me donnant accès à son parfum cotonneux. Les questions se bousculent, mais je veux en amont profiter de ce moment devenu rare.
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Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)
RomanceDeux années se sont écoulées, depuis que Lana et Alas se sont déclarés leur amour secret. Mais le temps délivre les sombres réminiscences du passé, et les malentendus s'étirent. Cette femme lumineuse comme le soleil, est devenue l'ombre d'elle-même...