🌩️ Alas 🌩️Une fois dopé à fond de son contact, je la recule pour avoir encore en face de moi cette femme avec le visage baignant dans ses propres larmes.
- Faut que tu arrêtes de faire ça mon petit cœur, ça me tue de te voir dans cet état. Dis-moi juste si tu es en danger ? Dis-je regardant par-dessus son épaule.
- Non.
Sa petit voix me rend faible, je la traîne hors de la verdure pour qu'elle puisse se réchauffer auprès de la cheminée. Une fois chose faite, je la regarde silencieusement. Elle porte un legging gris clair avec sa paire de basket en toile blanche favorite, et un pull en cachemire noir cachant ses courbes. Son sac repose à ses pieds, tandis qu'elle a l'air complétement perdue.
- Lana.
Elle relève aussitôt les yeux, et me gratifie d'un de ses sourires sincères et putain de mignon.
- Pourquoi tu es ici seule et en pleure ?
- Je me suis perdue.
- À plus de 1200 kilomètres ?
- Bien sûr que non. Je voulais te rejoindre avant les autres, alors j'ai pris le jet. Quand la voiture m'a déposé à l'entrée de la forêt...j'étais sûr de pouvoir retrouver le chemin comme quand j'étais petite. Mais apparemment non.
Sa mine boudeuse m'arrache un sourire, et je lui agrippe le menton pour qu'elle puisse relever la tête vers la mienne maintenant que je suis à ses pieds.
- Et tu pleures pour ?
Elle soupire d'agacement, comme si qu'elle passait un mauvais quart d'heure alors que j'ai l'impression que c'était bien pire pour elle il y a dix minutes.
- Pour ? Réitérais-je.
- Pour les bêtes. Voilà. Dit-elle à présent debout, collant sa poitrine contre mon torse.
Je lis en elle de l'agacement, alors que je ressens autre chose de très inconfortable dans mon jean brut qui me laisse peu de place au confort.
- Une forêt Alas ! Des insectes, des ours, des sangliers...ou pire encore, des écureuils.
Je vois la peur s'insinuer dans ses prunelles, donc mes moqueries passent à la trappe. Je l'attire contre moi pour la rassurer, ou me combler. Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que deux câlins avec mon ex dans la demi-heure est néfaste pour mon organe vital. Au bout de plusieurs minutes je vois qu'elle ne se décolle pas ce qui me rend heureux, juste avant que je comprenne qu'elle s'est endormie. Espoir brisé, cœur en maintenance.
Je la porte telle une princesse, et pars vers sa chambre attitrée depuis sa première fois ici. Je l'emmitoufle avec les draps propres que j'ai mis plus tôt dans la journée, et la regarde dormir à point fermé. Enfin, je m'autorise à sourire moqueusement de son histoire. Cette femme forte qui met aisément nos équipes à terre, n'est pas fichue de ravaler sa peur contre des rongeurs. Sa peau parfaite comme une publicité m'appelle, et je m'autorise à poser mes lèvres sur sa joue pleine qui est libre d'accès. J'avais oublié la sensation de m'enfoncer dans cette texture moelleuse, qui lui appartient qu'à elle. J'écarte quelques mèches de son brushing toujours irréprochable même après une tempête ou une séance de sport, et lui enlève également une feuille morte sur le sommet de sa tête.
Irresponsable mais nécessaire pour mes nerfs, je m'assois dans le fauteuil près de la fenêtre et reste là pour la surveiller. Cette ancienne habitude pendant notre relation me tire vers la nostalgie. Elle avait l'habitude de faire des crises en pleine nuit dû à ses traumatismes et sans qu'elle ne le sache, je ne dormais pas pour veiller sur elle pour le moindre souffle qui sonnait bizarrement de sa bouche. Inconsciemment, elle devait le sentir car aucun de ses cauchemars venaient me l'arracher quand je le faisais. Quand je regarde ma montre, une heure s'est écoulée. L'observer sous toutes ses coutures est un pastant que je pourrais exécuter sans jamais m'ennuyer une seule seconde, cette femme est un chef d'œuvre. C'est comme regarder un bébé, rien ne peut nous y lasser tant la perfection de leur innocence est présente. Idem pour Lana. Mais la faim m'appelle et je me lève pour rejoindre la cuisine.
-Mmh.
Je me retourne au pas de la porte, et la vois se mettre sur le dos en gémissant. Voilà que son attrape rêve part, pour que ses ténèbres s'agitent. Sans prétentions bien sûr. Je suis tenté de fuir, car je ne suis plus l'homme avec qui elle se projette d'avoir des enfants. Non, je suis son ami. Le tonton cool, de ses futurs bambins. Mais je suis trop faible. Je vais tout de même à sa hauteur pour voir si elle s'en sort...juste deux minutes. La partie rationnelle de mon cerveau rigole de mon incapacité à la voir comme autre chose que la femme, qui devait marcher devant notre famille avec sa robe blanche jusqu'à moi. Je m'accroupis tout en lui caressant le front, et soupire de frustration.
- Oui. Soupire-t-elle tout en gardant ses lèvres entrouvertes.
Ce mot s'ensuit avec de petits gémissements, que je connais parfaitement bordel. Elle ne cauchemarde pas, quelqu'un lui donne du plaisir dans son foutu sommeil.
Peut-on être jaloux d'un personnage de rêve ?
La chaleur que son corps dégage m'enveloppe, pendant que ses joues s'empourprent. Sa beauté m'éclate au visage, me ramenant des mois en arrières quand je me retrouvais au-dessus de son corps. Sa nuque s'enfonce dans l'oreiller, pendant qu'elle pose son visage sur le coton vers la droite. Vers moi. Je devrais m'éloigner. Je devrais être gêné. Mais je ne suis rien de tout ça. Mon envie grimpe, tout comme mon amour pour elle qui je pensais commencer à s'estomper pour me laisser enfin en paix.
- Alas.
Mon prénom qu'elle a chuchoté s'envole jusqu'à mes oreilles, faisant gonfler mon égo et mon sexe en manque de son touché. Et ses petits clapissements n'aident en rien à me calmer. Décidé à ne plus être un voyeur pour seul témoin les étoiles que la fenêtre me laisse voir, je m'appuie sur le lit pour me relever. Mauvaise idée. Les yeux de Lana s'emboitent dans les miens, nous laissant tous les deux penaud. Je recule, quand elle remonte la couverture jusqu'à son nez avec un cri étouffé.
- Tu fais quoi ? Dit-elle gênée.
Mon envie de la faire rougir encore plus, me titille.
- Je t'ai entendu gémir.
J'ai cru voir la pointe pourpre de son iris se dilater sous le choc de mon état d'aise, en prononçant cette phrase. Elle tente de faire revenir un visage stoïque, mais manque de bol, je connais tout d'elle.
- Ça devait être un cauchemar.
- Ah oui ? Ça m'avait l'air d'être plutôt agréable.
- Je...je m'en rappelle plus trop.
Je me penche vers elle, et recule progressivement la couette jusqu'à son cou me permettant de dégager son si beau visage. Elle ne m'arrête pas, et j'en profite de caresser sa mâchoire.
- D'accord. Si ça recommence n'hésite pas à m'appeler.
Putain mais qu'est-ce que je fou ?
J'ai eu peur d'aimer, par peur de souffrir. Aussi bête que de ne pas vivre, par peur de mourir. Puis, je me retrouve aujourd'hui dans une maison qui semble sortie d'Animals Crossing, avec la femme avec qui j'aurais dû tout fonder mais qui ne m'appartient plus. Mais j'ai compris. La crainte, la douleur, la colère... est aussi inévitable que le bonheur et l'amour. Il faut juste savoir les dompter. Ma réflexion a l'effet d'un cataclysme dans mon esprit, et mon côté joueur face à Lana s'envole et je fuis vers l'extérieur pour essayer de me ressaisir.
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Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)
RomanceDeux années se sont écoulées, depuis que Lana et Alas se sont déclarés leur amour secret. Mais le temps délivre les sombres réminiscences du passé, et les malentendus s'étirent. Cette femme lumineuse comme le soleil, est devenue l'ombre d'elle-même...