Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)

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🌩️ Alas 🌩️

Ça fait une heure que je ris jaune, elle sera toujours une éternelle menteuse. Mes amis me demandent depuis des mois, pourquoi je suis devenu ce nouvel homme. Demandez plutôt comment, à cette femme. J'ai toujours eu peur de la ternir, de ne pas la mériter, de la perdre par malheur à cause de ma vie et de mes actions. Quand on s'est mis officiellement en couple après son kidnapping, les questions se bousculaient. Est-ce que je pouvais devenir son amoureux ? C'est-à-dire celui qui la protège, la chérit, lui laisse son indépendance tout en veillant sur elle, lui garde une épaule sur laquelle elle peut s'effondrer sans jugement, et j'en passe. Et j'ai entrouvert mon cœur à moi-même, en me faisant confiance. Et j'ai réussi. C'était ma raison de vivre.

Et encore après quand elle allait mal, j'ai accepté sa distance et notre rupture. Mon impuissance face à la situation, ne laissait qu'une seule solution. Celle-ci. Mais encore une fois je me suis promis d'être là pour elle, de rester près de Lana quand elle reviendrait même en tant qu'ami. Elle me l'avait promis elle aussi... Tout comme sa promesse de dire la vérité sur les raisons de notre séparation. Se remettre sur pied, sans me basculer avec elle dans les ténèbres. C'était son combat, et personne ne pouvait le faire à sa place. Mais c'est une putain de menteuse. Tout comme mes amis, mais je n'ai jamais réussi à les affronter par peur de les perdre eux aussi. Je suis un con, sans doute. Mais c'est ma famille. La voir avec Steve me bouleverse plus que je ne puisse l'imaginer, tout part sans doute de ça.

La confronter et avoir une discussion avec elle m'apaiserais et je me ferais une raison avec la seule possibilité d'accepter et rester avec ma peine puis d'être déçu. Mais la haine que j'entretiens, me convient pour le moment. Elle comble le vide qu'elle a laissé.

Je passe les portes blindés, et respire les effluves de la forêt qui borde le bâtiment de Strat. La fin de l'été approche, et la canicule se transforme en temps doux et léger mettant la plupart de la population sur un nuage. Mais les gouttelettes d'eau qui forme le mien viennent de s'évaporer car je retombe durement, quand j'aperçois mon bébé à l'article de la mort. Je m'active pour finalement constater ce que je craignais il y a déjà trois mètres de ça. On a crevé les pneus de ma voiture de sport, et sans surprise cela ne peut venir que de Lana. À moins qu'un idiot serait prêt à risquer sa vie, surtout au abord de notre QG. Un sourire de fierté me saisit en voyant son audace, mais la colère reprend vite sa place. Certes j'ai débuté cette guerre, mais là ça dépasse mes limites.

-        Pas joli, joli, joli. Dis-moi ? Avec qui tu as joué au connard pour mériter cette peine.

Sa voix douce et innocente me prend aux tripes. Je me retourne après avoir mis mes mains dans les poches pour camoufler le tremblement de rage qui me submerge.

-        Sans doute une femme frustrée d'avoir été jetée de mon lit après une bonne baise. Donc je dirais 6 suspects. Enfin, pour la semaine qui vient de s'écouler. Mentis-je avec un rictus charmeur.

Ses épaules s'affaissent, mais elle se reprend bien vite en me souriant de son air taquin.

-        Tu n'arrives pas à retrouver les sensations du passé ?

Mon rire se fond à travers le chant des oiseaux perchés dans les arbres.

-        Je dirais plutôt que je cherche encore ce qui m'a toujours manqué.

Cette fois-ci son masque se fissure devant moi, et contre tout attente mon corps réagit difficilement. Je fais un pas, avant de me raviser. La blottir dans mes bras, sentir son parfum de coton, lui caresser les cheveux, ... Je ferme les yeux pour oublier les bribes du passé, puis repars à l'intérieur pour me trouver un bon samaritain prêt à jouer le taxi. Ce petit être à le don de m'affaiblir, mais je dois garder en tête mon objectif. La faire dégager de ma vie, pour éviter de subir sa présence. Ce qui me permettra de ne pas voir celle qui est encore l'amour de ma vie. Celle qui me fait ressentir toutes les émotions qui ont à un nom, dans ce putain de monde.