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☁️ Lana ☁️


Toutes les décisions qui ont menés à notre rupture et à notre pacte d'amitié était pour moi des actions qui me brisaient le cœur en allant à son encontre, mais qui me permettait de m'offrir une forme de paix intérieure en accord avec ma tête. Mais c'est une belle connerie, car cette belle sensation que je recherchais, je la retrouve seulement à proximité d'Alas. Et je suis prête à lui avouer au risque d'avoir un retour négatif. C'est pour ça que j'ai bravé toute cette jungle hostile, jusqu'au chalet.  Mais maintenant que j'y suis...on ne va pas dire que je deviens une poule mouillée mais...si c'est ça en fait. Je suis terrorisée. S'il est prêt à se remettre avec moi = danse de la joie. S'il ne ressent pas la même chose = glace et dépression pendant minimum deux mois. Si c'est la deuxième option, je suis fichue. Ce n'est pas normal après tout ce temps, de ne pas réussir à passer à autre chose. Quand j'étais plus jeune, je ne comprenais pas comment on pouvait être attaché autant à une personne au point de s'autodétruire en ne jouissant plus de ce que la vie nous offre. Et encore aujourd'hui je ne le comprends pas, mais je le vis.

Je sors les pieds de mon lit nerveuse, et pars prendre une douche alors que les images de Jones qui part déboussoler en bas après m'avoir réveillé fuse dans ma tête. Mais d'autres images de mon rêve viennent se joindre à la fête, me rendant fébrile. Le jet d'eau ne me lave pas de mes idéaux, ça empire mes scénarios. Le fait de se retrouver debout à ne rien faire sous une chaleur confortable, active tout ce que je refoule. Pour sortir de cette étrange sensation où l'on est dans ses pensées ce qui nous occulte notre vision actuelle, je ferme les yeux et les rouvre me ramenant au présent. Je détail cette salle de bain chaleureuse où les revêtements au niveau du plafond, des murs et du sol sont des lattes de bois clair tirant vers le blanc. Harmonie parfaite avec la douche à l'italienne en ardoise blanche, et sa colonne en cuivre. Mes souvenirs d'enfance ressurgissent, en même temps que mon sourire. Je suis venue une fois, et tous les sept on a passé des vacances en famille. Ça se résumé aux activités en pleine air, des jeux de société, une cheminée, des festins et des rires. C'était magique, on était dans l'insouciance pendant quelques jours. J'espère qu'à l'arrivé de mes amis demain, je retrouverais ce cocon.

Je me sèche rapidement avant de trouver mon pyjama, et pars avec la boule au ventre au rez-de-chaussée. Le reste de la maison fait écho avec la salle de bain sauf que des couleurs tels que le gris anthracite, le bleu roi et le rouge se rajoute pour former un univers décontracté mais chic accentuant le vert de la nature ou son manteau blanc en fonction de la saison. Les baies vitrées m'indiquent que l'homme de mes tracas se trouve dehors, me décidant à lui laisser son espace vital.

Pourquoi je suis venue seule ?

Ça reste tout de même sa maison familial, puis comme il n'est pas revenu à la villa je suppose qu'il avait besoin d'avoir du temps avec pour seul compagnie lui-même. J'aurais dû réfléchir avant de monter à bord de l'avion, pleine de confiance. Pour éviter de me faire passer pour la chieuse de service capricieuse pour une journée supplémentaire de congés dans l'oxygène automnale du Canada, je me décide de mettre le nez dans le frigo pour préparer un repas. Surprise, je reste ébahie la tête dans le frais en scrutant tous les ingrédients qui me font face. Si j'aurais imaginé qu'il fasse les courses... J'ouvre les autres placards pour voir ce qui s'y cache et c'est un autre coup dur pour mon cœur, quand je constate qu'il a acheté mon péché mignon. Les sablés du Millionnaire. La tentation est forte, mais si je plonge ma main dans la boîte en plastique il ne restera plus rien et je n'aurais plus faim laissant mon ami sans diner.

Sans plus attendre, je sors ce que j'ai vu pour préparer des farfalles aux champignons, à la crème et au vin blanc. Bonus de ce repas, c'est qu'il me restera la moitié de la bouteille si j'ai besoin d'un remontant. Je confectionne ma popote comme à mon habitude avec amour, quand un souffle chaud contre ma nuque me fait sursauter.

Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant