Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)

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☁️ Lana ☁️

Alas peut me détruire certains plaisirs de la vie en me balançant du sang, qui heureusement après confirmation vient d'une boucherie de San Francisco. Ou encore détruire mes affaires. Je m'en fiche. Ce sera toujours moins pire que sa langue bien aiguisée, où les mots qu'elle créée me détruisent à petit feu. Je suis loin d'être une fille facile, il le sait. Mais oui, je l'avoue, je le suis seulement avec lui car malgré tout je l'aime. Notre couple était à la hauteur des films à l'eau de rose et des livres de romance. On s'aimait sans le cacher, sans restriction et avec passion. Chaque mots ou actions étaient faits avec amour, et bienveillance. Nous savions comment nous comporter en fonction de l'humeur de chacun. Il me comblait, et j'espère l'avoir fait aussi de mon côté. Mais aujourd'hui, je ne comprends pas son acharnement. Je ne suis pas toute blanche, j'ai pris la décision de le quitter. Mais je pensais c'était un accord mutuel, et que nous allions continuer à nous respecter. Mais probablement pas, apparemment.

C'est devenu le pire des connards, et même si c'est dur à croire je pense que le Alas de mon adolescence me manque. Notre animosité du passé était beaucoup plus simple à encaisser. Maintenant je le connais réellement, et le voir évoluer au sens péjoratif me met dans l'incompréhension. Comment peut-il me traiter de cette façon ? Comme une traite, ou une femme sans valeur. Les jours depuis mon retour me font grand bien, je retrouve ma vraie vie et je m'épanouie. Mais dans l'équation, il y a l'héritier de Strat qui lui ne me facilite pas la tâche. Quand j'ai voulu prendre du temps pour mon esprit en me rendant sur la colline, j'espérais trouver un spectacle animant mon esprit d'enfant. Je voulais m'émerveiller, mais le problème avec ce genre d'événement c'est que rien n'est certain. Quand j'ai compris que la magie ne s'opérerait pas, je me suis effondrée. Pour ça, mais aussi pour toute la tristesse que j'éprouve pour ma solitude. Sans l'amour qu'il me donnait. Puis il est arrivé, comme le héros de mon histoire prêt à me relever. En l'espace de quelques minutes accordées, j'ai eu l'impression de nous retrouver. Cet instant était la magie de ma soirée finalement. Son touché, son goût, notre proximité et sa douceur mon comblée. Je me sentais invincible, et certaine de reprendre là où on s'était arrêté.

Et après il a fait ce qu'il sait le mieux faire. Il m'a humilié. Mais la sotte que je suis reste encore accrochée à son rocher, l'espoir prend le dessus sur mon mépris ainsi que mon chagrin. Je suis face à une Hestia bouche bée et rouge de colère face à cette histoire.

-        Tu te fous de ma gueule ? Dit-elle en faisant retourner les piétons sur notre chemin.

Nous marchons, un smoothie à la main, sur la jetée 39 au bord de la baie qui nous offre une vue panoramique improbable.

-        Si seulement...

-        Je l'aime, c'est mon frère. Mais là ce n'est pas correct, ni vivable.

-        Tu veux que je fasse quoi ? Je ne compte pas déménager.

-        Bien sûr que tu ne vas pas partir !

Elle se retourne vers moi, le regard noir.

-        Faut que tu arêtes d'être trop gentille, et oui c'est moi qui dis ça. Mais c'est toi qui as le plus soufferts ces dernières années. Il en a bavé mais c'est du pipi de chat comparé à toi.

-        Hes... Chacun a ses propres chaines, et même si elles ne sont pas similaires elles font le même poids.

Elle souffle, et se tient l'arête du nez avec ses ongles rose pailletée.

-        Tu es mignonne hein, seulement il faut que tu penses à ta tronche. Tu crois qu'il fait quoi lui ? Il n'en a rien à faire du mal qu'il t'inflige, il veut juste te voir abandonner pour gagner et gonfler son ego de mâle. Tourne la page, même si ça fait mal. Ça t'évitera bien des tourments. Il faut arracher le pensement d'un coup sec. Et ensuite, la douleur s'estompe. Alors que si tu joues avec l'adhésif, il t'abimera petit à petit.