Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)

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🌩️ Alas 🌩️

Elle a formé toute cette rancœur, à cause de ses non-dits. Et je ne veux pas que ça se reproduise. Je ne suis pas fort pour m'exprimer, notre relation depuis l'enfance en est témoin. Mais je suis certains que c'est le moment opportun pour enlever cette barrière, pour quelques minutes. J'aime ce côté sombre chez moi que je laisse accessible au public pour susciter de la peur, de l'angoisse et de la soumission. Mais putain déjà que c'est dur de le faire avec mes amis, c'est mission impossible avec ce bout de femme. Je suis foutu, j'ai beau vouloir avoir une famille un jour si ce n'est pas avec elle ce projet ne verra jamais le jour. Conclusion, il ne verra jamais le jour. Je sais que je l'aime bordel, mais est-ce que c'est réciproque ? Ne s'est-on pas fait assez de mal comme ça ? Je veux la voir heureuse, quitte à me priver pour ça. Elle s'avance vers moi alors que Wyatt, Roméo et Hestia font l'inverse.

Les mains moites, la peine du monde s'abat sur moi quand je vois ses yeux rougis. N'ayant pas participé au câlin collectif improvisé, j'ai encore cette carte à abattre. Les bras ballants, elle lève la tête pour m'observer et sans doute essayer de lire à travers mon visage stoïque. Mais je besoin de ce contact, c'est pourquoi j'abats ma main derrière sa nuque protégée par sa chevelure brune, et viens poser son front contre mon torse. Je suis fière qu'elle est réussie à nous dire ce qu'elle avait sur le cœur, alors qu'elle était terrorisée. Elle pensait sûrement qu'elle allait nous perdre, ou qu'on allait nous renfrogner. Mais elle ne nous apprend rien car malgré ses sourires et son pardon, la culpabilité nous colle encore à la peau à chacun de nous. Chacun à sa manière a essayé et tentera toujours de faire de son mieux pour la rendre heureuse, et moi le premier. Pendant notre relation, je l'ai chéri chaque jour et je tentais de la faire rire à la moindre occasion. Il y a juste cette épisode où ma peur de l'abandon et de la trahison à refait surface, quand j'ai cru qu'elle me trompait. Encore une fois, j'ai douté d'elle. C'est pourquoi, je respecte le fait qu'on a fait le pacte d'être ami même si ça me tue putain.

-        Lana.

-        Mmh ?

-        Tu dors contre moi ?

-        Non. Dit-elle somnoleuse.

À contre cœur, je la libère pour qu'elle ne pense pas que mon geste est ambigu.

-        Si tu veux, on peut finir ce que tu as commencé ?

Ses yeux s'écarquillent, et je comprends ma boulette. Mes joues rosissent, et les images d'elle en train de gémir contre moi il y a peine quelques heures me fait bander alors que la situation ne s'y prête pas.

-        Je veux parler de tes aveux.

Par réflexe, je porte ma main derrière mon cou alors qu'elle pouffe.

-        D'accord, mais j'ai dit ce que j'avais à dire.

-        Non pas en ce qui me concerne. Je le sais.

Elle prend le temps de réfléchir, toutes les émotions terrassent ses traits.

-        Je veux bien.

Sa fragilité, me rend encore plus possessif. Je sais que je vais passer un sale quart d'heure, mais c'est nécessaire si je veux qu'elle reste dans ma vie. Peu importe le statut qu'elle décide de me laisser.

-        Ça fait beaucoup en une seule journée, non ?

Je ne lui rends pas son sourire, je ne veux pas qu'elle camoufle son ressenti. Je veux sa sincérité.

-        Ok, je me lance. Ce que je vous ai dit, c'était aussi pour toi. Mais il est vrai, que l'impact a été plus rude te concernant. Je me suis habituée à ta méchanceté depuis mes 12 ans, mais là c'était inédit. On s'est ouvert l'un à l'autre juste avant ce drame, ça m'a permis de me battre au lieu de me laisser pourrir dans cette cave.