Partie 17 - Nick

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La soirée chez Sam est finalement intimiste, Mark et Marta sont présents. Et ce même si Loki les fuit comme la peste, il a été ému lorsqu'il les à vu parmi les invités. Entre les gars du garages, certains de nos potes et bien malgré moi Scott. Je vois bien les petits regards que lance Mark, il a l'air triste. Un sourire couvre ses lèvres mais ses yeux semblent sur le point de pleurer. Je n'ai jamais vu Mark comme ça. Son expression change du tout ou tout lorsque Sam vient le voir pour semble-t-il l'emmerder. Je crois que la veille à un coup dans le nez.

Peut-être que moi aussi, il est sacrément corsé ce cocktail. Sacha devrait revoir ses dosages. Cette soirée n'est peut-être pas si mal, on a bien rigolé, oubliant peut-être l'invité principale. C'est sa soirée, mais depuis le "surprise !" je ne l'ai pas revu. J'ai dû l'apercevoir avec Scott y a de ça 2 heures mais pas sur que ce soit lui. C'était peut-être Dimitri, métisse d'un peu plus d'1 mètre 80, sweat sombre, jean.

Il m'a fallu attendre aujourd'hui pour me rendre compte que la plupart de mes potes et connaissances n'avaient pas coupé contact avec Scott, et si ils l'avaient fait la soirée d'aujourd'hui leur à fait rattraper le temps perdu. 8 ans c'est long, comment j'ai fait pour ne pas me rendre compte que notre ceurele -qui je m'en rends compte aujourd'hui était stupide-, à détruit ce qu'on essayait de construir. Je préfère ne pas y penser aujourd'hui. Pourquoi revenir sur le passé, je ne pourrais rien changer. J'ai tout fait pour qu'il parte de ma vie, et je ne suis pas près à me remettre en question aujourd'hui, surtout pour comprendre que c'est moi qui est fait de la merde. J'ai un autre problème à régler. Le cas Ortland passera au second plan.

Si la soirée continue de bon train, et que je n'ai toujours pas croisé Loki, j'ai besoin d'une pause. Fuir mes problèmes dans les verres du breuvage made in Sacha n'était pas une bonne idée, je vais avoir un mal de tête pas possible demain matin.

De l'air frais voilà ce qui me ferait du bien, me dirigeant vers la porte fenêtre de la terrasse de cet appartement, je fouille mes poches à la recherche de mon paquet de tabac et de l'attiraille pour me rouler une cigarette. Arrivé sur l'extérieur une bourrasque fait s'envoler la fine feuille coincé entre deux de mes doigts. Je jure. S'appuyant sur la balustrade, je réussi à rouler cette maudite cigarette et c'est au tour de mon briquet de me faire des misères. Inspirant enfin la nicotine tant espérer je tente de détendre mes muscles en roulant ma tête sur mes épaules. Trop de tension c'est dernier temps, je crois que je me mets trop de stresse dans la tête.

Ma place dans le clan, ma vengeance, et un truc qui trotte dans ma tête à chaque fois que je me retrouve au garage. Je ne sais pas si c'est du désir ou une obsession malsaine. Mais s' il y a une chose que je ne supporte pas dans mon existence c'est de ne rien maîtriser, ne pas avoir le contrôle. Et avec lui c'est la cas. Tout le monde est prévisible, on peut très rapidement se faire une idée nette et précise de quelqu'un après deux ou trois rencontres. De la façon de penser à la façon de réagir face à une situation. Il suffit de voir les mimiques et tics de quelqu'un pour savoir à peu près tout savoir. Je ne dis pas que je connais en regard la vie d'une personne de A à Z. Mais disons qu'on peut facilement cerner quelqu'un. Ce n'est pas le cas de Loki Fox, je ne sais jamais comment il va réagir à une situation, ni comment il va interagir avec le monde, je ne comprends pas non plus la moitié de ses réactions. Rien ne colle, et il semble tellement aléatoire.

Rien que cette après-midi, après tout le blocage qu'il a eu dans la voiture, je ne m'attendais pas à ce qu'il s'amuse autant à la salle d'arcade, qu'il est autant l'esprit de compétition, qu'il cherche défis en défis. J'aurais cru qu'il serait resté dans un coin attendant qu'on vienne le chercher,le tirer, le forcer à participer. J'ai été le premier surpris à vouloir jouer manche sur manche, jusqu'à lui faire fermer son clapet. L'effet se répercute au garage également, on pourrait croire qu'il fuirait toutes interactions avec les gars, mais il rit de bon cœur avec eux lorsqu'ils viennent lui parler. Il y a toujours ce petit temps où il semble surpris qu'on s'adresse à lui, où on croirait qu'il va s'effondrer sur place.

De quoi as-tu peur Loki Fox ?

Puis vient se qu'il cache, ou croit dissimuler. Sa voix grave, au ton bas, brisée. Lorsqu'il ne dit que deux ou trois mots, ça ne s'entend pas, mais lorsqu'il tente des phrases plus longues, sa voix bute sur des mots, raille quelques syllabes, perd en intensité. On dirait la voix qu'on a post-concert après s'être éclaté la voix à crier pendant 3 heures d'affilée. Rocailleuse et douloureuse. Pourtant elle n'est pas désagréable à écouter. Profonde, persque érotique, elle sonde l'âme, et je deteste ça.

Finalement une seule clope ne parvient pas à me détendre, au contraire je suis plus énervé qu'au départ. Maudit sois tu Fox. Lorsque je fouille mes poches pour sortir de quoi me faire une deuxième clope, quelque chose entre dans mon champ de vision, quelque chose que je n'avais pas vu en arrivant. Plutôt que quelque chose, c'est quelqu'un qui est accroupie en boule dans le coin le plus éloigné de la terrasse, le bas du dos contre le mur extérieur, les fesses posées sur ses talons, ce maudit sweat noir.

– Ça fait longtemps que tu es là ? fis-je.

Il sursaute au son de ma voix, sort sa tête d' entre ses bras. Il a l'air un peu hagard ne sachant pas où est-ce qu'il est. Est ce qu'il sait comment il est venu jusqu'ici au moins.

– Je ne sais pas.

Le silence retombe, lourd, embarrassant. Heureusement que je ne me suis pas plein à voix haute, le principal concerné par mes songes est sous mon nez. Tremblant légèrement, au vu de sa tenue et de la température extérieure négative. Si ça fait plus de 5 minutes qu'il est là, il va choper la crève.

– J'étais là avant que tu n'arrives. Repris-t-il.

Un soupire s'échappe de ses lèvres, puis il replonge tête la première dans ses bras croisés sur ses rotules. Je reste là comme un con ne sachant pas quoi faire. Sérieusement ?

– Loki, tu ne vas pas dormir là.

Pas de raiponce. Il est mort ? Je m'approche doucement histoire de voir ce qu'il ne va pas. Je m'accroupis à sa hauteur. On dirait que je vais parler à un gosse de cinq ans qui tape une crise. Franchement dans quelle situation je me mets. Qu'est ce qu'on ferait pas pour éviter de passer pour un connard.

– Hey, qu'est ce qui se passe ?

J'aurai aimé que ma voix soit plus douce, qu'elle ne laisse pas transparaître mon agacement. C'est un grand raté. Le brun se crispe encore plus, serrant fortement ses rotules entre ses doigts. Le plus délicatement possible je presse mes mains sur les siennes. Espérant le détendre un peu. Ce n'est pas gagné.

Notre proximité et ce contact, ce contact physique, le premier depuis des semaines. Depuis notre nuit ensemble. Cette nuit improvisée, où j'aurais pu m'obliger à dormir sur mon canapé. Cette nuit après laquelle je me suis réveillé avec moi blottie contre lui, un bras dans son dos. J'avais ouvert les yeux, profitant du confort de son corps contre le mien. Puis j'avais réalisé ce qui ce passé, avec qui j'étais. Mon rythme cardiaque s'était accéléré, un nombre fulgurant d'idées, de pensées, de fantasme et de souvenirs sont passés devant mes yeux. La panique m'a pris légèrement, je me suis réinstallé en faisant le moins de mouvements possibles et j'ai attendu son réveil.

C'est peut-être pour ce qu'a fait mon inconscient que je suis resté délibérément loin de lui ces deux derniers mois. Que je n'ai pas cherché à le comprendre.

– Hey, Loki regarde moi...

Russian love - NickolasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant