Partie 22 - Loki

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Sacha est dans un état misérable. Michka m'a demandé de veiller sur lui pendant qu'il va lui trouver de l'eau. Mais même si je ne vais pas souvent dans des bars ou des clubs je sais que ça va prendre du temps.

Je ne suis pas méga à l'aise en présence de personne en état d'ivresse. Ça fait remonter des souvenirs douloureux à la surface. Pourtant là ça va.

Sacha est avachie sur moi, sa tête sur mon épaule, il a l'air de dormir mais je ne suis pas sûr. En tout cas, il ne se montre ni hostile ni violent. Je préfère ne pas bouger.

– Louis, marmonna-t-il.

Louis ? Le Louis du lycée ? Il ne me semble pas l'avoir aperçue ici. Je regarde rapidement autour de nous, mais l'obscurité ne m'aide pas à identifier les gens autour de nous.

– Il n'est pas là, Sacha.

Pas de réponse, je ne suis pas sûr de ce qu'il faut faire. Pour le moment je ne vais pas tenter quoi que ce soit, on va juste attendre le retour de Michka. En parlant du loup, il ne met pas longtemps avant de revenir avec une bouteille de 50 cl d'eau en main.

Après avoir réussi à mettre Sacha dans une position droite, ce dernier ronchonne quelque peu devant la tâche que lui demande Michka. Imposer le mot juste. Mais bon c'est réellement pour son bien. Une fois l'effroyable devoir accompli, la mission est de faire dessaouler le blond.

Mikael m'explique qu'on a pas le temps de l'emmener chez lui pour l'y installé confortablement, et quitte à se le trimbaler, autant qu'il puisse marcher tout seul. Alors nous quittons le Hell Fire. Laissant Nickolas je ne sais où. Je n'ose pas demander où il peut être parti. Je redoute quelque peu la réponse à vrai dire.

Mikael a l'air de savoir bien cerner les gens contrairement à moi, j'ai peur que si je l'interroge il arrive au conclusion que je me refuse d'avouer. Pas dans la situation actuelle. La relation que j'entretiens avec Nickolas est floue, même pour moi qui ne connais pas grand chose en relation social, je peux aisément dire que la nôtre est bancale. Si tenté qu'il y est une relation.

Je ne sais pas comment c'est créer mon amitié avec Scott, un soir d'octobre je l'ai croisé dans l'atelier de Mark et voilà huit ans qu'on se côtoie. La différence d'âge et de classe sociale n'a pas empêché qu'on passe pratiquement tout notre temps libre ensemble.

Notre amitié n'a pas cessé, même dans les moments les plus durs.

A la fin du lycée, j'ai appris que notre rencontre n'avait pas été le fruit du hasard. Martys l'avait mis sur ma route pour veiller à ce que je rembourse la dette que mon père avait laissé derrière en s'enfuyant dieu seul sait où. Scott venait d'arriver chez les Moorse et devait faire ses preuves pour faire partie du clan. Mais au lieu de me mettre la pression, il s'était pris d'affection pour moi et défendait ma cause auprès du chef de clan. Il le fait toujours aujourd'hui, dans mon dos, mais il le fait quand même.

Puis au lycée j'ai rencontré Sacha, je crois pas qu'on était des amis, mais disons qu'on se croisait et qu'il ne se montrait pas hostile à mon égard. Et il avait son ami Louis, un jeune homme qui aurait dû se trouver dans notre classe, mais qui n'a jamais mis les pieds dans notre établissement, le pauvre homme était hospitalisé. J'ai aidé Louis pendant un certain temps en faisant du tutorat pour les cours de sciences. Puis passer le diplôme je n'ai plus eu de nouvelles de lui. Et depuis mes retrouvailles avec Sacha, je n'ai pas osé aborder le sujet. Mais peut-être aurais-je pu être ami avec Louis.

Il y eut Gaby aussi, rencontrée défoncée sur un canapé du garage de Mark. Là non plus je ne sais pas comment les liens se sont formés. Elle me faisait penser à ma mère. J'avais repris mes habitudes d'enfant. Lorsque je l'a retrouvé endormi quelque part, je m'asseyais à côté d'elle, m'assurant qu'elle respirait toujours. Un vieux traumatisme qui traîne encore. Je suis content qu'elle aille mieux. Le monde l'a sauvé, ma mère n'a pas eu cette chance.

Moi j'ai aussi eu cette chance. Les Crookwood m'ont sauvé. Et aujourd'hui je me dois de faire de mon mieux pour leur faire honneur. Je ne voudrais pas leur mettre la honte si Samantha allait leur rapporter que je fais du mauvais travail. Alors mes état d'âme sur Nickolas, et le semblant de rien du tout qu'il y a peu attendre. On a une course à préparer et un tournoi à gagner.

Nous marchons calmement dans les rues de New York, dans le froid glacial de décembre. La ville à déjà revêtu ses décorations de Noël et brille tel un joyaux. Les guirlandes lumineuses réchauffent l'atmosphère avec leur rayonnement au ton chaud. L'odeur de marron grillé et de chocolat chaud flotte dans l'air. Le moment pourrait être magique, si je n'étais pas face à la vue de Sacha se tenant fermement à Michka, le tout en rendant ses tripes derrière une benne à ordure dans une ruelle peu accueillante.

Il se sentira mieux après. Du moins il faut l'espérer.

Quelque minutes plus tard Sacha à l'air conscient d'où il se trouve, il n'est pas le moins gêné du monde pour la scène qu'il nous à fait. Mais bon le temps est venu de nous rendre au parking souterrain abandonné réquisitionné pour l'événement. Des bâtiments industriels ou de grande fracture il y en a quelques uns éparpillés dans New York. Bien souvent les gens communs les connaissent par le biais des infos locales, ou des différentes rave party qui peuvent y avoir lieu. Ou encore par l'intermédiaire de photographe, que ce soit du shooting de mode, aux photographies hallucinantes qui montrent la complexité du capitalisme, entre beauté, travail de masse, et sur consommation.

J'ai peut-être été trop attentif durant le module art et société au lycée.

En revenant sur nos pas, nous revenons au parking près du Hell Fire, nous y rejoignons la Mini Cooper de Michka. Bleu électrique, le véhicule ne cadre pas des masses avec son propriétaire au look motard au bras couvert de tatouages, mesurant presque deux mètres, c'est un mystère de savoir comment il fait pour la conduire...

Le début du trajet dans la ville qui ne dort jamais se fait en silence. Du moins jusqu'au premier feu rouge, où Sacha se penche sur le tableau de bord pour allumer la radio. Mettant le volume de façon assourdissante dans le petit véhicule.

Michka ne dit rien mais à l'air de bouillonner sur place, tapant frénétiquement sur le volant en cuire noir. Très bon choix d'intérieur je doit dire, sobre et minimaliste. Le tapoti énerver n'est en aucun cas en rythme avec la musique pop rock qui s'échappe des enceintes. Je crois que Mikael a quelque chose à dire mais se retient d'exploser.

Le calme ne dure pas longtemps, car deux feux rouges plus loin, il coupe rageusement la musique. Le silence retombe. La route reprend et moins de deux minutes plus tard Sacha tente de relancer la radio. Se faisant vite arrêter par une tape sur les doigts, comme lorsqu'on veut empêcher un enfant de mettre la main dans le bocal à bonbons ou une prise électrique.

– Ni pense même pas, je ne suis pas d'humeur à jouer.

Sacha ignore royalement Mikael et se tourne vers la fenêtre passager, se concentrant sur le paysage qui défile. L'ambiance est maintenant pesante.

J'ai l'impression de respirer à nouveau lorsque nous quittons l'habitacle, enfin arrivé au lieu de rendez-vous.

Il y a plus de monde que ce que je pensais. Peut-être que ce nouveau gang a beaucoup de partisans. Ou alors la rumeur d'un nouveau défiant Nickolas Yelsky a fait plus de bruit qu'on le pensait. Dans tous les cas, le plan initial ne change pas. Il sera d'ailleurs des plus efficaces, mais j'ai l'impression que Nickolas ne va pas apprécier.

Avançant sur les lieux, je peux apercevoir la mise en place de l'épreuve. Le parcours est plus grand que je ne l'aurais cru. Le cercle de la mort est plus un ovale autour de trois larges colonnes en béton. Le plus dangereux sera les virages, si les deux véhicules s'approchent de trop près, à une certaine vitesse il risque d'y avoir du dégât en rentrant en collision avec l'une des colonnes. Bien que la colonne du milieu soit un danger également. Moindre mais à prendre en compte.

Lorsque j'approche de la foule, bien malgré moi, je n'aperçois pas de visage connu. Aucun membre des clans n'a fait le déplacement. Même Samantha n'est pas là. Seuls Sacha et Mikael sont venus en renfort pour Nickolas. Et moi aussi apparemment. Plutôt que les membres du clan, ce sont ses amis qui sont venus le soutenir.

Je sursaute violemment, presque au point de tomber si une poigne forte ne m'avait pas retenu par le bras. Nickolas se tient à côté de moi. Quand on parle du loup


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A suivre ...

Russian love - NickolasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant