Merde ! Soirée merdique ! Il faut qu'on sorte de là. Habituellement les flics ne passent pas par ici. Fallait vraiment que ça arrive aujourd'hui ?! Cette soirée me tape sur le système. Bordel. J'appuis un coup sur l'accélérateur, il faut qu'on quitte ce parking au plus vite.
Si les flics nous pince, Sam va nous démontrer si elle doit payer une caution pour nous sortir de garde à vue. Et vu mon humeur je ne suis absolument pas partant pour me prendre la tête avec des policiers fatigués de leur fin de service. Et surtout je ne sais pas pour qui Loki travaille exactement, et qui se porte garant de lui. Et franchement ce n'est pas le genre de discussion que je veux avoir lors d'une course poursuite.
Sortant de la zone où nous étions, en évitant de renverser les personnes qui cours dans tous les sens pour prendre les portes de sortie, ou se planquer. Je crois pas que ce soit la meilleure option, les flics vont ratisser la zone, appeler du renfort s'ils ne sont pas assez nombreux et arrêter tout ce qui bouge. Mieux vaut trouver une sortie vite fait bien fait.
Il y a un pont suspendu au premier, avec une descente de l'autre côté de la rue, on devrait pouvoir rejoindre la circulation sans trop de soucis.
Mon plan fonctionne, et il a l'air de fonctionner un peu trop facilement, mais c'est pas le moment d'y réfléchir. Je remercierai ma bonne étoile une autre fois. A côté de moi Loi est blanc comme un linge, fin' façon de parler. J'attends d'être fondu dans la circulation bouillonnante de New York pour m'en préoccuper. Pour le coup là j'ai aucune excuse pour me comporter comme un connard. Il n'y a personne ici pour prendre soin de lui à ma place. Rien que lui est moi dans cette bagnole.
Voiture que je dois ramener au garage, on passera pas longtemps inaperçus avec l'état dans lequel se trouve notre véhicule. J'entreprend un petit coup d'accélérateur quand Loki bloque ma main sur le levier de vitesse en poussant la sienne sur mon avant-bras.
– On en a assez fait, ne risquons pas une contravention pour excès de vitesse, ou pire un accident.
Sa voix rocailleuse me transperce, et j'ai douloureusement conscience de sa main posée sur moi, même à travers mon perfecto. Je suis encore étonné qu'il puisse prononcer des phrases entières en ma présence. Je ne sais pas pour quand il est avec Scott, mais avec les autres de la bande ou du garage je ne l'ai vu qu'échanger deux ou trois mots tout au plus et quelques mouvements de tête. Ça me donne presque l'impression d'être engueuler à chaque fois et j'aime pas du tout cette idée. Je sais que ce n'est pas le cas, qu'il n'utilise pas de ton dure avec moi, que c'est sa voix grave au grésillement particulier qui donne cette impression.
Bien souvent il parle à voix basse cachant ce petit défaut, mais lorsqu'il s'exprime, comme maintenant, à voix haute on pourrait croire qu'il cri. Il relâche enfin mon bras se concentrant sur la route. Le chemin jusqu'au garage Grant se fait en silence.
Je ne lui ai même pas demandé s' il voulait que je le dépose quelque part. Pas grave ça peut attendre qu'on ait rangé la voiture, et que je récupère les clés de la mienne.
Il sort de lui-même, sans dire un mot pour aller ouvrir la porte de l'atelier, je ne savais même pas qu'il avait les clés pour pouvoir entrer.
Une fois le véhicule endommagé à sa place, Loki cherche déjà les éventuels problèmes à régler. Parler de la fuite que nous venons d'effectuer n'est pas nécessaire, c'est un quotidien sur ces courses, une option qu'on a toujours de côté.
Il se dirige vers un plan de travail et y récupère une tablette. Concentré sur ce qu'il fait, il ne prête plus attention à moi, je devrais profiter de cette occasion pour sortir discrètement. Je ne suis pas en mesure de lui dire que le boulot peut attendre demain, je suis profondément conscient de la frustration qu'il peut avoir, et le besoin pressant de mettre un terme à cette situation.
Même si la course d'aujourd'hui fut un désastre, c'est une autre frustration qui me pose problème actuellement. Attrapant mes clés de voiture sur le panneau liège près de l'entrée, je m'apprête à partir, mais me ravise. Fait demi-tour et viens me placer à côté de Loki. Lui mettant les clés sous les yeux.
– Tu veux que je te ramène ?
En tournant la tête, ses yeux tombent dans les miens. Nous revoilà bloqué, ses billes brunes qui rencontrent les miennes grises. Cette attraction, nos respiration se rencontrent et sans nous en rendre compte se synchronisent. Trop près, pensais-je. Mais c'était le cadet de mes soucis. L'expression de Loki changea, du presque désir qui naissait entre nous, ça j'en été convaincu, à l'inquiétude.
– Tu vas bien ? murmura-t-il.
Sa voix basse et grave signe ma fin, et puis merdre !
Je mets fin à l'espace entre nous en plaquant mes lèvres contre les siennes. Ce baiser fugace fut tout ce qu'il me fallu pour perdre pied. Pourquoi n'avons nous pas fait ça plutôt. Ça ne changeait pas le fait qu'on ne sache presque rien l'un sur l'autre, mais je ne peux lutter devant le fait qu'il me plait. Il ne me repousse pas, et semble même chercher mes lèvres lorsque je me sépare de lui.
Le questionnement dans ses yeux me met mal à l'aise, Je fais non de la tête. Pas maintenant, par pitié Loki, on parlera de nos regrets plus tard. Nos lèvres se rencontrent à nouveau, mais un sentiment étrange me prend au tripe. Loki ne me rend pas mon baiser, pourtant deux secondes plus tôt, tout allait bien. Aurait-il mal interprété mon signe de tête ?
Je ne veux pas connaître une autre déception aujourd'hui, pas une autre frustration pour ce soir. Mes mains viennent encadrer ses joues pleines, mon nez caresse le sien, et comme une supplication son prénom quitte mes lèvres.
– Loki...
Ses yeux voyagent sur mon visage, passant de ma bouche à mes yeux, de mes yeux à ma bouche. Interrompant sa contemplation je dépose un baiser sur sa joue, sur sa mâchoire, sur l'arête de son nez. Ce qui le fait doucement rire, un son entre le rire et le gémissement de bien-être, si bien que je sens ses pommettes se relever sous mes doigts.– Nickolas... dit-il sur le même ton que moi plus tôt.
– Laisse-moi t'embrasser.
Un hochement de tête plus tard, nous rentrons à nouveau en collision. Ses bras sont toujours le long de son corps, et j'ai besoin de ses mains sur moi. Maintenant.
Mais parler voudrait dire quitter ses lèvres', rompre le contacte agréable de sa peau contre la mienne. D'un côté je veux plus de sa peau sur la mienne. C'est presque à contre cœur que je retire mes mains de ses joues pour venir enrouler mes doigts aux siens. Paumes contre paumes. Doucement, sans rompre le contact entre nous, j'emmène ses bras autour de ma taille, jusqu'à ce qu'il me sert contre lui, collant ainsi nos torses l'un contre l'autre. Je ne sais plus quel battement de cœur appartient à qui. Mes mains retrouvent rapidement son visage, encerclant ses joues, le bout de mes doigts dans ses cheveux. Approfondissant notre baiser, goûtant l'embrasure de ses lèvres du bout de ma langue. J'ai terriblement envie de lui. Mon corps est sensible à chacune de ses réactions, un soupir, un tremblement, une pression. Lorsqu'il me laisse enfin l'accès à sa bouche, je crois défaillir lorsque nos langues entrent en contact. Qu'est ce que c'est bon.
Jamais un baiser n'avait été aussi intense, si fort. Je n'avais jamais été si près de jouir pour finalement si peu.
La proximité que nous avons là ne règle en rien nos problèmes relationnels, ou plutôt le manque de relationnel entre nous. Alors que très clairement il y a ce quelque chose. Plus j'en veux plus, de lui, de sa peau, de son corps, de son goût.
A bout de souffle je me sépare de sa bouche, non sans déposer tout un tas de petit bisous papillon sur ses lèvres. Le sourire que j'y sens me fait rater un battement. On ne sait peut-être pas communiquer verbalement, mais nos corps eux savent comment s'accorder.
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A suivre...
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Russian love - Nickolas
RomanceNickolas Yelsky, mystérieux et insaisissable, est un membre respecter d'un des Clans les plus influant de New York. Avec sa réputation de mauvais garçon et son visage impassible, il semble être un homme que personne n'ose approcher. Pourtant, derriè...