Partie 27 - Nick

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J'ai envie de me mettre des baffes. Réellement. Mais qu'est ce qu'il m'a pris, bordel. Bien sûr que j'ai aimé ça, nous, lui. Mais peut-être que je regrette ce qu'on a fait. Je regrette qu'il ne m'ai pas repoussé. Pas que j'avais envie qu'il le fasse. Mais actuellement, là dans mon lit je voudrais tellement qu'il soit là.

Couché dans mon lit, encore humide de ma douche, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Chaque fois que je ferme les yeux, je revoie son expression de plaisir, j'ai l'impression d'avoir ses soupirs dans l'oreille, et la sensation de ses mains dans mes cheveux. Sa poigne ferme, sans me faire mal, en étant son point de repère dans la réalité.

Le grain de sa peau se rappelle sous mes doigts. Je suis foutu.

Habituellement après un moment de plaisir, je n'ai aucun mal à me séparer de mon partenaire. Aucune question ne vient troubler mon esprit, je n'ai qu'un sentiment de satisfaction. Actuellement je ne me sens pas mieux qu'avant notre échange. L'impression d'avoir plus de problèmes qu'au départ.

* * *

Un bruit de fracas me réveille soudainement. Il fait jour dehors, je n'ai pas conscience du moment où je me suis endormie. Ne change que les coups sur ma porte reprennent de plus belle. La personne derrière la séparation en bois, semble s'impatienter car elle commence à hurler mon nom à plein poumon. Je reconnais cette voix. Merde, c'est vraiment pas le moment.

Mais bon je risque de me faire viré de mon appart si j'arrête pas cette horeur dans la minute. En enfilant un jogging et un vieux hoodie, je quitte ma chambre pour aller ouvrir.

A peine ai-je ouvert le battant, je me prends un coup sur la pommette.

Légèrement sonné par ce coups de poing soudain, je recule de deux pas, ce qui laisse le plaisir à mon agresseur le loisir de rentrer dans mon salon, et de fermer la porte derrière lui.

Scott se tient devant moi les poings fermés, les joues rouges, la mâchoire crispée. Il ne me laisse pas le temps d'en placer une qu'il se remet à crier.

– T'es qu'un putain de connard !

Je sais qu'entre nous ce n'est pas l'amour fou et qu'on passe notre temps à se cracher à la gueule. Mais aucun de nous n'est allé chez l'autre pour lui casser la figure. J'essaye de figurer en une fraction de seconde ce que j'aurai pu faire pour provoquer sa colère, ou du moins l'aggraver. La dernière fois que nous nous sommes croisés c'était pour la soirée surprise de ...

– Pourquoi t'es là, Ortland ?

– T'es qu'un bâtard !

– Merci, mais encore ?

Le provoquer n'est peut-être pas la meilleure des solutions, mais je ne vais pas rester là sans me défendre.

En une fraction de seconde Scott me chope par le haut de mon t-shirt et me projette violemment sur le mur le plus proche. L'air quitte trop rapidement mes poumons, et ma vue flou se retrouve remplacée par des yeux brun en colère. Ça n'a rien de nouveau, Scott est en colère contre moi depuis des années. Et même si nos sentiments négatifs ne sont que le reflet de ceux de l'autre, leurs sources sont différentes.

Aujourd'hui je vois bien qu'il ne vient pas s'en prendre à moi pour une énième chose que j'aurai fais de travers selon son bon vouloir. Il vient en découdre parce que j'ai fait du mal à quelqu'un auquel il tient énormément.

Je serai peut-être dans le même état que lui si n'importe qui s'en était pris à Sacha ou Gaby, même Michka, derrière son apparence de dure à cuir et ses deux mètres de haut, reste un homme sensible.

Comme moi finalement, les traumatismes de notre vie on fait qu'on a monté une carapace autour de nous, ou chercher à trouver des exutoires, peu importe qu'ils nous mettent en danger ou non.

Russian love - NickolasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant