Russian love - Nickolas

Partie 10 - Loki

Pourquoi Samantha me demande de m'afficher comme ça, devant tous ces gens, qui ne se sont pas déplacés pour voir ma tête. La plupart d'entre eux ne savent même pas qui je suis, et une autre partie, très grande, ne me reverra jamais. À quoi sert cette présentation officielle? Elle me fait signe de monter à ses côtés. Monter sur cette table basse veut dire me retrouver en hauteur, exposé, visible, vulnérable. Elle passe son bras autour de mes épaules, c'est d'ailleurs, la première fois qu'elle se montre aussi tactile avec moi depuis que je la connais.

– Loki sera notre nouveau mécanicien dans notre quête de la victoire pour le tournoi des Hangar qui arrive à grand pas. Je vous demanderai dans prendre le plus grand soin. Il est ce qu'on fait de mieux dans le métier.

À la fin de sa tirade, les personnes présentes applaudissent, tous, sauf une personne. Il a le regard fixé sur moi depuis que je suis monté sur cette foutue table. Pas une seconde il n'a détourné les yeux. S'ils montraient de l'incompréhension il y a quelques instants à présent, c'est de la colère. Et elle se dirige contre moi. Si bien que je fais tout pour l'éviter une fois l'intervention de Sam terminée.

Gabriella est occupée ailleurs, je ne doute pas qu'elle passera au garage de Mark dans les prochains jours. Sacha et moi n'avons pas grand choses à nous dire, on n'a jamais était proche. Et Mikael, il ne se formalisera pas de mon absence. La décision est prise je pars de cet endroit. Me dirigeant vers la sortie de l'appartement, une fois la porte passée, je me retrouve dans le hall avec sa moquette et ses appliques à lumière tamisée. Tout est trop luxueux, trop riche, trop présomptueux. Trop tout. Je peine à reprendre mon souffle, mais je me remet en mouvement, avançant vers l'ascenseur. La rencontre avec le mur se fait violemment, je ne comprends pas ce qui se passe qu'un bras m'appuie sur la glotte.

– Je ne sais pas ce que tu fous ici et ce que tu cherche, mais va falloir que tu arrêtes ça très vite. me crache Nickolas au visage.

– Nicko... Nickolas ... je ... ne peux-

– Tu fais du mal à qui que ce soit ici je te fais la peau.

Le souffle me manque et ma vision se trouble, je sais de quoi Nickolas m'accuse. La mise à mort de Paris. Il y a huit ans, une course, deux motos, une haine. Le Moorse n'a pas respecté les règles de son clan. Il n'a pas subi de grosse punition, ce qui lui permet de se vanter de son acte. Un acte ignoble, que je ne cautionne en rien. Sa première mise à mort, la première que je voyais. J'étais resté pétrifié et effrayé à la vue de son corps rencontrant le sol à une vitesse hallucinante, le choc d'une violence, et la moto de Paris ronronnant dans la nuit. Sa victoire sans acclamation, le regard lourd de Marty, le point de Willy dans sa joue, le sang qu'il a craché sur le sol avant de bomber le torse, fier. Voilà ce que me reproche Nickolas, être en adéquation avec les idéaux de l'homme qui lui a fait vivre l'expérience la plus humiliante de sa vie. Humiliante, et non traumatisante. Humiliante car elle l'a pris par surprise, montrant au monde entier qu'il était capable de relâcher sa garde. Humiliante au moment de se retrouver face contre terre devant témoin. Humillante dans la façon dont l'ambulance la conduit tout droit en soin intensif. Il avait été l'humilier qui a dû prendre sa place, regagner la crainte.

Nickolas ne doit pas prendre en compte que je ne suis pas un membre des Moorse, comme Scott. Il ne prend pas en compte que lorsque c'est arrivé je n'étais âgé que de 14 ans. Que je n'avais nul part où aller, traînant dans les rues et les endroits mal famés dans l'espoir de trouver mon père. Je ne l'ai jamais trouvé, mais Mark m'a trouvé, puis Marty est venu réclamer son dû. Les dettes engendrées par mes parents.

Nickolas relâche un peu sa prise, laissant l'air entrer dans mes poumons. Mon souffle réoxygéne mon cerveau qui voit la situation comme un danger dont il faut se protéger. La crise arrive bien malgré moi. Les larmes commencent leur course sur mes joues sans que je puisse y faire grand chose, et mon corps se met à trembler de façon involontaire. Ma voix se bloque dans ma gorge et mon souffle tout juste retrouvé ce fait à nouveau la malle. Ne sachant pas ce qui se passe, Nickolas recule, incrédule, et mes jambes décident de ne plus soutenir mon poids. Pourquoi maintenant ? Personne n'a crié. Il n'a pas levé la main sur moi dans l'optique de me frapper. Il m'a simplement un peu secoué. Il n'est pas le premier à le faire et sûrement pas le dernier de tous ces gars qui se sentent obligés de vous attraper par le cou pour vous parler.

Un homme dangereux Loki.

– Et qu'est ce qui se passe ?!

La voix de Sacha m'est à peine reconnaissable, c'est la dernière chose que j'entend avant de sombrer dans l'inconscience.

Ce sont des voix qui me réveillent, je suis pourtant bien installé, le lit est confortable et les couvertures sentent bon. Un mélange de lessive et de quelque chose que je ne peux décrire. Peut-être un shampooing ou un parfum. Les voix m'arrivent entre couper, mais je comprends que ça crie. Pour éviter toute nouvelle crise je me cache sous un oreiller, la tête plongée dans cette odeur qui me calme instantanément. Mon esprit se coupe de la réalité, je n'entends plus rien et ma respiration retrouve un rythme normal. Mon cœur ralentit lentement, et l'endormissement me prend. Je repart au pays des rêves sans me préoccuper de l'endroit où je me trouve. 

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Déjà le 10è chapitres, on avance vite ! 

J'attends vos retours avec impatience. 

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Nuah.