𝑆𝑜𝑙𝑜 𝑢𝑛𝑎 𝑛𝑜𝑡𝑡𝑒

21 ☆

Maeva Torchio
[2 jours plus tard, chez Maeva]

Je suis allongée dans mon lit, les draps trempés de sueur et mon corps secoué par des tremblements incontrôlables. J'ai froid, puis j'ai chaud, puis j'ai froid à nouveau.
Je ferme les yeux, essayant de faire disparaître cette douleur mais tout ce que je vois, c'est de la neige blanche, pure, étincelante. De la cocaïne. J'en ai besoin, je la désire ardemment, plus que mon envie de voir Damiano, comme si ma vie en dépendait.

La porte de ma chambre s'ouvre doucement. Je me tourne à peine pour voir Victoria entrer, l'inquiétude collée à son visage. Elle s'assoit sur le bord du lit, posant doucement sa main sur mon front.

Victoria :
T'as de la fièvre Maeva, tu dois te reposer un peu

Maeva :
Je veux pas me reposer putain ! Je veux une dose Vic, juste un peu, j'en ai besoin !

Victoria secoue la tête, son regard empreint de tristesse.

Victoria :
Non, tu dois rester forte Maeva..

Ma frustration explose en larmes et en cris. La douleur est insupportable et l'envie de consommer est comme une brûlure constante.

Maeva :
Ti prego Victoria ! Juste un peu ! Je peux plus supporter cette douleur putain ! Pourquoi tu comprends pas ?!

Les larmes coulent librement sur ses joues. Elle ne sait plus quoi faire pour m'aider et m'apaiser un peu.

Victoria :
Je suis désolée ma belle, je peux rien te donner..

La frustration éclate en moi comme une tempête. Je me lève brusquement, presque chancelante, et dans un geste incontrôlé, je lui assène un coup violent au visage. Il y a un bruit sec et une douleur fulgurante traverse ma main. Victoria recule, une main pressée contre sa lèvre en sang, son regard empli de choc et de tristesse.

Victoria :
Maeva...

Elle semble paralysée par l'incompréhension, son visage déformé par la surprise et par la douleur. Ses yeux habituellement si doux, sont maintenant remplis de larmes et de peur.
Une vague de nausées monte en moi et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, je me précipite hors de la chambre, laissant Victoria, seule avec sa douleur.

Je cours vers la salle de bain, mes jambes me tenant à peine. J'ai la tête qui tourne et je me sens de plus en plus faible. Arrivée à la salle de bain, je me penche sur les toilettes, mon estomac se contractant douloureusement. Les nausées sont insupportables et soudain, tout devient noir.

Lorsque je reviens à moi, les lumières blanche de la salle de bain m'éblouit et chaque son résonne dans ma tête comme un écho lointain. Victoria est assise à côté de moi, sa main caressant doucement mon front.

Victoria :
Ça va aller Maeva, respire doucement

J'observe son visage et passe délicatement ma main sur sa lèvre.

Maeva :
Je suis désolée Vic... je voulais pas te blesser..

Victoria :
Ssht... c'est pas toi Maeva, c'est le manque qui parle à ta place, tout va bien

Maeva :
J'ai peur Vic.. peur de moi-même, de ce que je pourrais faire...

Victoria :
Tu vas pas bien ma belle, personne ne te blâme pour ça d'accord ? Il faut que tu te reposes maintenant, je te ramène dans ton lit

Je me laisse guider par Victoria, sentant chaque pas comme un effort surhumain.
Victoria reste près de moi, s'assurant que j'aille bien.

Maeva :
Vic... j'ai besoin de lui... mais il est pas là... quelques larmes coulent sur mes joues

Victoria serre doucement ma main, ses doigts chaud contre les miens glacés par la fièvre.

Victoria :
Il est en train de se battre contre la même tempête que toi Maeva, tu dois rester forte pour lui...

Maeva :
Il me manque tellement... je fonds en larmes, j'ai besoin de lui près de moi...

Cherchant désespérément un peu de réconfort, je me penche vers elle, attrape son visage entre mes mains et l'embrasse tendrement. Victoria recule légèrement, surprise par mon geste désespéré.

Victoria :
Maeva, non... je t'interdis de faire ça...

Maeva :
Je suis tellement désolée, j'éclate en sanglots, je fais n'importe quoi en ce moment...

Victoria :
Je sais Maeva, c'est la douleur et le manque qui prennent le dessus

Maeva :
Dis.. est-ce qu'il pense à moi ? J'ai pas de nouvelles depuis tellement de temps..

Victoria :
Bien sûr que oui, il voudrait être ici mais tu sais comme moi que ce n'est pas possible

Une larme roule sur ma joue alors que je sens à quel point il me manque.

Maeva :
J'ai tellement besoin de lui... je suis fatiguée Vic

Victoria :
Je sais ma belle, je sais... allez, repose-toi, je reviens te voir plus tard d'accord ?

Je hoche la tête, incapable de dire un mot de plus et la regarde quitter ma chambre. Les larmes continuent de couler sur mon visage alors que je me sens complètement dépassée par la situation. Je m'allonge sur mon lit, mon esprit tourbillonnant entre le désir de Damiano et la lutte contre l'addiction qui me consume.