Les Passions de Sarah - Tome III

Adieu Perpignan - 1

- Oh oui Alex !

Gael venait d'éjaculer sur mon visage et je sentais à présent Alex qui me tenait en levrette qui se vidait à son tour dans mon intimité. C'était un sentiment dont je ne me lassais jamais. Mes jambes tremblaient encore suite aux assauts de mes deux amants mais Alex me claqua les fesses avec impatience.

- Va à la salle de bains te refaire une beauté. C'est assez pour aujourd'hui.

Dans la salle de bains, j'entendis la porte de la maison s'ouvrit et se refermer. C'était Gael qui partait sans aucun doute. Il ne restait jamais après le sexe. Quand je revins au lit, Alex était étendu, encore tout nu. Je vins me glisser près de lui.

C'était mi-juillet, une de ces journées où la chaleur de Perpignan semblait onduler dans l'air, transformant chaque souffle de vent en une caresse brûlante. Je pouvais sentir la lourdeur de l'été, malgré la climatisation poussée à fond. Alex ne disait rien, il me tenait contre lui et semblait sur le point de s'endormir.

Je le regardai, mon esprit tournant autour d'une question que je n'avais cessé de ruminer depuis quelque temps. Prenant une profonde inspiration, je choisis de me lancer.

- Alex, dis-je doucement, tu as réfléchi à quand je pourrais rencontrer ta famille ? Après tout, tu m'as demandé en mariage, il serait peut-être temps que je fasse leur connaissance, non ?

Il tourna la tête vers moi. Un sourire effleura ses lèvres.

- Sarah, commença-t-il, sa voix basse et mesurée, je pense qu'il serait mieux de passer le maximum de temps ici, en France, cet été. Une fois que nous serons en Espagne, les choses seront... différentes.

Il laissa sa phrase en suspens, et je sentis une vague de curiosité et de légère appréhension monter en moi.

- Différentes ? Comment ça ? demandai-je, tentant de maintenir un ton léger malgré l'inquiétude qui perçait dans ma voix.

Il prit une profonde inspiration, cherchant ses mots avec soin.

- Tu sais, ce que nous faisons ici, notre intimité... ce ne sera pas toléré là-bas. Mes parents sont très conservateurs. Ils vivent dans un monde où l'apparence et la réputation sont primordiales. Ce que nous prenons pour acquis ici serait considéré comme scandaleux là-bas.

Je me suis redressée sur un coude pour le regarder droit dans les yeux.

- Comment ça scandaleux ? Tu m'as dit que ces pratiques étaient monnaie courante dans ton milieu.

Il me regarda avec de gros yeux comme lorsqu'on regarde un enfant qui pose une question bête.

- Je ne parlais pas de mes parents ! Répondit-il en fronçant les sourcils. Et quand bien même ils ne seraient pas religieux, tu connais beaucoup de parents qui accepteraient une sexualité débridée comme la nôtre ?

Ses mots résonnèrent en moi comme un avertissement.

- Est-ce que ce sera vraiment si dur une fois sur place ? murmurai-je, mon esprit envisageant toutes sortes de scénarios où notre sexualité serait mise à l'épreuve.

Il posa une main rassurante sur la mienne.

- Pour être totalement honnête, il faudra faire une croix sur nos pratiques libertines tant que nous serons à Valence.

Je fronçai les sourcils.

- Tu sais que tu me satisfais amplement mon chéri, mais des petits coups de temps en temps ça n'a jamais fait de mal à personne n'est-ce pas ?

Il sourit.

- Tu as raison. Mais nous devrons faire ça ailleurs. A Valence ça serait du suicide. Si mes parents l'apprenaient...

Je restai silencieuse un moment.

- Nous ne sommes pas obligés de passer notre vie à Valence si ?

- Ne t'inquiète pas, ma belle. Rien ne nous retiendra là-bas après le mariage. Nous serons libres de vivre où nous le souhaitons. Mais il serait vraiment de bon aloi que tu accélères tes cours d'espagnol. Cela te sera indispensable une fois là-bas.

Je restai silencieuse un moment, absorbant ses paroles. L'idée d'accélérer mes cours d'espagnol ne m'effrayait pas, mais la perspective de vivre sous l'œil scrutateur de ses parents conservateurs me mettait mal à l'aise.

- Je vais m'y mettre sérieusement, répondis-je finalement, essayant de sourire pour lui montrer ma détermination. Mais il y a un autre sujet qui me ronge de l'intérieur.

Il me regarda en fronçant les sourcils.

- Quoi donc ?

- Et si ta famille ne m'acceptait pas ?

Il ouvrit grand les yeux.

- Comment ça ? Demanda-t-il.

Je baissai les yeux. Le sujet me tourmentait mais c'était la première fois que j'en parlais à Alex.

- Je ne suis pas vraiment un parti idéal pour le fils aîné d'une famille riche non ?

Alex se mit sur les coudes, m'observant sans rien dire.

- Je ne suis personne je veux dire, continuai-je. Je n'ai pas de famille, je n'ai pas d'argent, je ne suis même pas européenne. Tes parents voudront tout savoir sur moi, ce qui est légitime, mais je doute que la vérité leur plaise.

Alex s'assit sur le lit et me prit dans ses bras.

- Je suis surpris que tu te voies ainsi.

- Je ne me vois pas ainsi, mais je sais quand même que nous sommes issus de milieux complétement différents. Pour ta famille, nous serons le jour et la nuit.

Alex ne répondit pas tout de suite.

- Tu sais, nous ne sommes plus au moyen-âge, les riches épousent bien des gens moins fortunés. C'est même très commun.

- N'importe quoi ! Protestai-je, ta famille n'est pas n'importe quelle famille, vous faites encore partie de la noblesse.

Il lâcha un ricanement de mépris.

- Ce sont des conneries, ça ne veut plus rien dire de nos jours.

- Je doute que tes parents t'approuvent sur le sujet.

- Tu serais surprise de connaître le nombre de nobles, comme tu dis, qui ont tout perdu et qui ne gardent plus qu'un titre pompeux, ça ne veut absolument rien dire. Surtout pour moi.

Je n'étais pas du tout convaincue, et l'aisance avec laquelle Alex traitait le sujet me faisait peur. Il continua :

- Sarah, tu sais ce que tu es ? Tu es une fille extrêmement belle, tout le monde sera heureux de te contempler, tu es brillante comme pas permit, tu es cultivée, tu sais te tenir et pour le reste, tu es plus européenne que la plupart des européens, alors ne te torture pas avec de fausses idées. Il y a des millions d'hommes qui tueraient pour être avec toi.

Je rougis mais j'étais encore troublée.

- Mes parents, continua Alex, ont beau être religieux, ils n'accordent pas d'importance à ce genre de choses. Tu seras une épouse magnifique dont ils seront très fiers. Fais-moi confiance.

Il se pencha et m'embrassa avant de s'allonger à nouveau.

- Et puis, tu vas sûrement très bien t'entendre avec mes sœurs. Elles sont totalement différentes de nos parents.

Je n'étais pas encore soulagée mais son assurance me rassura un peu. Doucement, je glissai ma main vers son pénis.

- Eh bas les pattes, me dit-il fermement. Tu cherches à me tuer ou quoi ? Endors-toi et laissa moi recharger, je suis crevé.

Se tournant sur le côté, il s'endormit presque instantanément.