Valence - 4

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Le lendemain matin, je descendis pour le petit déjeuner et trouvai ma future belle-mère déjà installée à la table, une tasse de thé à la main. Alex et son père étaient partis au travail tôt.

- Bonjour, Sarah. J'espère que tu as bien dormi, dit-elle avec une voix douce.

- Bonjour, Madame H. J'ai bien dormi merci, répondis-je, m'asseyant en face d'elle.

Elle me servit une tasse de café et des croissants chauds.

- Ne m'appelle pas Madame, je ne suis pas si vieille. Tu peux m'appeler Valeria.

- D'accord, répondis-je en rougissant.

- Il est normal que tu te sentes un peu mal à l'aise ici. Prends ton temps, nous sommes ravis de t'avoir ici, ajouta-t-elle, son sourire se voulant rassurant.

La conversation était courtoise, mais je sentais que chaque mot était soigneusement pesé, chaque geste analysé.

- Hier nous avons parlé de ta passion pour la littérature. Je te montrerai notre bibliothèque, si tu veux plus tard, proposa-t-elle, essayant de créer un lien.

- Avec plaisir, répondis-je, reconnaissante de l'effort qu'elle faisait pour me mettre à l'aise.

Pendant que nous parlions, je ne pouvais m'empêcher de penser à ce que l'avenir me réservait avec cette nouvelle famille. Les regards, les attentes non dites, tout semblait peser sur mes épaules. Pourtant, j'étais déterminée à faire de mon mieux.

Valeria me raconta des anecdotes sur Alex, des souvenirs d'enfance qui le montraient sous un jour nouveau pour moi.

- Il a toujours été très déterminé, même petit. Un jour, il a décidé qu'il voulait construire une cabane dans le jardin. Il n'a pas arrêté jusqu'à ce qu'elle soit parfaite, dit-elle en souriant, ses yeux brillants de tendresse.

- Ça lui ressemble bien, répondis-je en riant légèrement, imaginant un jeune Alex plein de détermination.

La matinée passa tranquillement, ponctuée de petites conversations et de moments de silence confortable. Malgré la distance initiale, je commençais à me sentir un peu plus à l'aise. J'étais consciente que ce n'était que le début, mais j'espérais que, avec le temps, les barrières s'effaceraient et que je trouverais ma place dans cette nouvelle famille.

L'après-midi, les deux sœurs d'Alex débarquèrent dans le domaine familial. L'une, Lucia, était de deux ans mon aînée, tandis que l'autre, Sofia, avait exactement mon âge. Dès leur arrivée, leur énergie débordante et leurs éclats de rire emplirent la maison.

Lucia, avec ses longs cheveux bruns et ondulés, était une véritable incarnation de l'élégance. Ses yeux, d'un vert profond, semblaient percer le moindre secret, tandis que son sourire lumineux illuminait son visage délicat. Elle portait une robe légère qui mettait en valeur sa silhouette élancée et sportive. Sa démarche, gracieuse et assurée, révélait une grande confiance en elle. Ses mains fines et élégantes étaient constamment en mouvement, accentuant ses paroles passionnées et animées.

Sofia, plus réservée mais tout aussi chaleureuse, avait des cheveux châtains coupés en un carré court et élégant, encadrant parfaitement son visage doux et expressif. Elle portait une tenue plus décontractée, un jean et un chemisier simple mais élégant, qui soulignait sa silhouette plus ronde mais harmonieuse. Sofia avait une attitude posée et réfléchie, ses gestes mesurés et son sourire discret créant une atmosphère apaisante autour d'elle.

Elles furent ravies de me rencontrer et m'accueillirent avec une sincère affection. Nous nous installâmes dans le salon pour discuter et faire connaissance. Lucia, en particulier, s'intéressa à mon parcours et posa des questions sur ma vie et mes passions.

- Alors, Sarah, comment as-tu fait pour finir dans cette bâtisse morbide ? demanda-t-elle avec un sourire curieux.

- C'est une longue histoire, répondis-je, riant doucement. Mais je suis heureuse d'être ici maintenant.

Sofia, quant à elle, écoutait attentivement mais ne disait presque rien.

Lorsque vint l'heure du déjeuner, nous nous retrouvâmes toutes les trois autour de la table, Valeria la mère était absente. Les discussions se poursuivirent, ponctuées de rires et de moments de complicité naissante. Lucia et parfois Sofia me racontèrent des histoires de leur enfance.

- Tu sais, Alex était toujours le plus sérieux d'entre nous, dit Sofia en souriant. Il prenait tout tellement à cœur, même quand il s'agissait de jeux d'enfants.

Je m'intéressai tout particulièrement à Lucia, qui semblait avoir une meilleure connexion avec moi. Elle avait ce don de faire en sorte que l'on se sente immédiatement à l'aise en sa présence.

- Tu as déjà visité l'Espagne ? me demanda-t-elle, ses yeux brillants d'excitation.

- Non, c'est ma première fois ici, répondis-je.

- Tu parles pourtant un Espagnol correct pour quelqu'un qui n'est jamais venu ici.

- Alex m'a beaucoup aidé.

- Il faudra absolument que tu viennes avec moi lorsque j'irais en ville. Il y a tellement de choses à voir et à vivre là-bas.

Sofia, bien que plus discrète, partageait également son enthousiasme.

- Nous pourrions te montrer les endroits que nous aimons le plus. Nous avons un appartement en ville, dit-elle avec un sourire. Vivre dans le domaine familial est casse-pieds.

En leur compagnie, je me sentais de plus en plus à l'aise et acceptée dans cette famille. Leur chaleur et leur accueil me réconfortaient, dissipant peu à peu mes appréhensions. J'avais l'impression d'avoir trouvé de nouvelles amies, et peut-être même des sœurs de cœur. Finalement, Sofia nous quitta pour rentrer en ville.

Lucia me demanda :

- Tu es déjà montée à cheval ?

Les Passions de Sarah - Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant