Asservissement - 10

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La femme se pencha alors vers moi, son expression se radoucissant.

- Sarah, tu vas aller bien, murmura-t-elle doucement. Je vais m'occuper de toi.

Elle m'aida à me relever, me soutenant alors que je vacillais sur mes jambes tremblantes.

- On va sortir d'ici, dit-elle avec douceur. Je vais te mettre en sécurité.

Je n'eus pas le temps de la remercier. Je m'évanouis.

Après une nuit fiévreuse et de délire, je me réveillai dans un grand lit, assoiffée et affamée. Mes souvenirs de la veille étaient flous, marqués par des éclats de douleur et de confusion. Je tentai de me redresser, mes muscles endoloris protestant à chaque mouvement. La chambre où je me trouvais était luxueusement meublée, une oasis de confort et de sécurité contrastant fortement avec l'enfer que j'avais quitté.

Alors que j'essayais de rassembler mes pensées, la porte s'ouvrit doucement. La femme qui m'avait sauvée la veille entra, portant un plateau de nourriture. Elle avait une beauté exceptionnelle pour quelqu'un de son âge. Ses cheveux blonds, légèrement ondulés, tombaient en cascade autour de son visage, brillant sous la lumière douce de la chambre. Ses yeux d'un bleu profond étaient perçants, empreints d'un je ne sais quoi, qui les rendaient captivants. Elle avait une peau claire, presque sans imperfections, avec juste quelques rides subtiles autour des yeux qui témoignaient de son expérience de vie.

Elle était grande et élancée, son corps parfaitement proportionné dégageait une élégance naturelle. Elle portait une robe noire ajustée, simple mais sophistiquée, qui mettait en valeur sa silhouette élancée. Ses mouvements étaient fluides, empreints d'une grâce innée. Ses mains, fines et délicates, portaient quelques bijoux discrets qui ajoutaient une touche de raffinement à son apparence.

- Tu es réveillée, dit-elle en déposant le plateau sur la table de chevet. Sa voix était douce mais autoritaire, laissant peu de place à la discussion. Mange. Tu en as besoin.

Je regardai le plateau, rempli de fruits frais, de pain et d'un bol de soupe chaude. Mon estomac grogna à la vue de la nourriture, rappelant à quel point j'étais affamée. Sans hésiter, je commençai à manger, savourant chaque bouchée comme si c'était la première fois que je me nourrissais depuis des jours.

La femme s'assit sur une chaise près du lit, m'observant avec attention.

- Qui est Ayla ? demanda-t-elle soudainement. Tu as prononcé son nom plusieurs fois dans ton sommeil.

Je m'arrêtai de manger, sentant une vague d'émotion me submerger.

- Ayla... c'était ma sœur, répondis-je, ma voix tremblant légèrement. Elle est morte il y a quelques mois. Je pense à elle tout le temps.

La femme hocha lentement la tête, son regard empreint de compréhension.

- Je suis désolée pour ta perte. Tu es en sécurité ici. Prends le temps dont tu as besoin pour te reposer.

- Merci, murmurai-je, les larmes montant à mes yeux. Où suis-je ?

- Tu es encore au club, répondit-elle calmement. Mais tu es à un étage privé qui m'appartient. Ici, personne ne te fera de mal.

Je remarquai alors un léger accent dans sa voix, un accent qui devait être espagnol.

- Merci pour tout, dis-je, touchée par sa gentillesse. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous.

Elle se pencha légèrement en avant, ses yeux perçants scrutant les miens.

- Dis-moi, Sarah, dit-elle avec une douceur inattendue, comment en es-tu arrivée là?

Je pris une profonde inspiration, sentant le poids de mes erreurs peser sur mes épaules.

- J'ai... j'ai trompé mon mari, avouai-je, ma voix brisée par la honte. J'ai suivi un homme agressif et violent. Viny. Il m'a détruite, physiquement, émotionnellement. J'ai tout perdu. Mon mariage, ma dignité, ma vie.

La femme resta silencieuse, écoutant mon récit sans montrer aucun sentiment. Son visage restait impassible, ses yeux bleus fixés sur les miens, me donnant l'impression qu'elle pesait chaque mot.

- Je ne sais plus quoi faire, continuai-je, les larmes roulant sur mes joues. Je suis perdue. J'ai tout gâché.

La femme hocha lentement la tête, absorbant mes paroles.

- À partir de maintenant, cet endroit sera ton refuge, dit-elle calmement. Autant que tu le voudras. Tu es en sécurité ici, et personne ne te fera de mal tant que tu seras sous mon toit.

- Et Viny ? Demandai-je.

Elle sourit.

- Cette petite frappe n'osera jamais se pointer ici. 

Elle se leva.

- J'ai beaucoup à faire ce soir, mais tu es libre de te promener où tu veux dans l'appartemment. Tu n'es pas obligée de rester ici. Fais comme chez toi. Je pense que tu as beaucoup de choses à raconter, nous en discuterons plus tard.

Je sentis une vague de soulagement m'envahir, un poids semblant se lever de mes épaules.

- Merci, murmurai-je, touchée par sa générosité.

Elle s'apprêta à partir, mais je demandai.

- Comment devrais-je vous appeler ?

Elle se tourna vers moi avec un mouvement quasiment théâtral.

- Je m'appelle Isabela, dit-elle. Au fait, joyeux Noel. 

Les Passions de Sarah - Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant