Asservissement - 1

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Lorsque j'arrivai chez Viny un jour plus tard, il m'accueillit avec un sourire satisfait, voyant dans mon acte une soumission totale à son contrôle.

- Bienvenue, Sarah, dit-il, son ton imprégné de triomphe. Je savais que tu finirais par comprendre où est ta place.

Je baissai les yeux, incapable de soutenir son regard.

- Merci de m'accueillir, murmurai-je, sachant que je venais de faire un choix qui allait marquer un tournant définitif dans ma vie.

Viny prit ma valise et me guida à l'intérieur, ses intentions claires. Il voyait en moi une esclave, quelqu'un qu'il pouvait manipuler et contrôler à sa guise. Et moi, je me laissais faire, convaincue que c'était ce que je méritais.

Il me baisait à chaque fois qu'il pouvait, matin, midi et soir, sans jamais me ménager, lâchant toutes ses pulsions les plus perverses sans aucune réserve. Il m'utilisait littéralement plus comme un objet qu'une amante.

Chaque matin, je me réveillais dans un état de semi-conscience, la douleur de la perte et l'alcool ayant émoussé mes sens et ma volonté. Viny profitait de cette faiblesse. Il me donnait des ordres sans cesse, exigeant que je fasse le ménage, prépare les repas, et m'occupe de toutes les tâches domestiques. Il me traitait comme une esclave, et je m'exécutais sans protester.

La maison de Viny, que je voyais autrefois comme étant un petit appartement moderne et soigné, était devenu un endroit sombre et oppressant, loin du confort et de la chaleur de la maison que je partageais autrefois avec Alex. Il me faisait porter des vêtements avilissants même à la maison, insistant pour que je sois toujours à sa disposition, toujours prête à répondre à ses caprices.

Malgré la dureté de ma nouvelle existence, c'était Alex qui me manquait le plus cruellement. Chaque jour sans lui était une épreuve de plus, un rappel de ce que j'avais perdu et de ce que je pensais ne jamais mériter. Je repensais souvent à nos moments de bonheur, à la complicité qui nous unissait, et chaque souvenir était comme un coup de poignard dans mon cœur. Mais je savais que je ne pouvais pas revenir en arrière, que je ne pouvais pas réparer ce que j'avais brisé.

Les nuits étaient les plus difficiles. Une fois que Viny me baisait par tous les trous, il m'abandonnait de mon côté du lit, je fermais les yeux en espérant trouver un peu de paix dans le sommeil. Mais les cauchemars étaient constants, peuplés de visages familiers et de reproches silencieux. L'alcool, mon refuge habituel, ne suffisait plus à apaiser ma douleur. Au contraire, il semblait amplifier ma détresse, me plongeant dans une spirale de désespoir encore plus profonde.

Un jour, alors que je fouillais dans mon sac pour payer quelques courses, Viny remarqua mon portefeuille débordant de cartes de crédit. Ses yeux s'illuminèrent d'une lueur calculatrice.

- Tu sembles bien lotie, dit-il, prenant mon portefeuille de mes mains sans demander la permission. Je me demande combien tu as réellement.

Il ouvrit mon portefeuille, examinant chaque carte, chaque billet avec un sourire de plus en plus large.

- On dirait que tu as gardé ça pour toi, ajouta-t-il, ses yeux se plissant. Pourquoi ne m'as-tu jamais dit que tu avais autant d'argent ? C'est ton bourge qui te gâte autant ?

Je baissai les yeux, incapable de répondre. Viny, comprenant qu'il venait de découvrir une nouvelle source d'exploitation, commença à élaborer des plans pour tirer profit de ma situation. Bien entendu, l'argent ne venait pas de moi, depuis le jour où nous avions commencé à sortir ensemble, Alex déposait chaque mois de l'argent sur mon compte, mais comme il prenait tout en charge, je n'avais presque jamais demandé.

- À partir de maintenant, tu vas contribuer plus activement, déclara Viny. Après tout, tu vis ici maintenant.

Viny commença à m'exploiter financièrement de manière méthodique. Chaque matin, il me demandait de l'argent pour des "dépenses communes".

- Tu dois payer ta part, disait-il d'un ton condescendant, tendant la main pour recevoir des billets. Et n'oublie pas que je prends soin de toi. C'est le moins que tu puisses faire. Après tout, tu as le compte bancaire d'une reine.

En réalité, il n'y avait aucune dépense commune, il me faisait payer tous les frais.

Il ne tarda pas à prendre ma carte de crédit, utilisant mes ressources pour satisfaire ses propres désirs.

- C'est le prix à payer pour rester ici, répétait-il souvent. Tu devrais être reconnaissante que je t'accepte encore. Personne ne voudra d'une salope comme toi sous son toit.

Viny n'hésitait pas à me demander de financer ses soirées coûteuses, ses achats de vêtements, et tout le reste.

- Je veux que tu m'achètes cette montre, disait-il en montrant une vitrine. Et n'essaie pas de discuter. C'est le minimum après tout ce que j'ai fait pour toi. Tu ne peux plus aller nul part maintenant. 

Chaque sortie devenait une nouvelle épreuve, une humiliation publique où je devais payer pour tout ce qu'il désirait. Les commerçants nous regardaient avec des yeux curieux, certains compatissants, d'autres méprisants, mais tous conscients de la dynamique perverse de notre relation. Je me sentais de plus en plus piégée, vidée de toute dignité, et chaque jour un peu plus pauvre, à la fois financièrement et émotionnellement.

Pendant ce temps, Alex essayait désespérément de me contacter. Il m'envoyait des messages, me téléphonait, mais je ne répondais jamais. Chaque appel manqué, chaque message non lu était un rappel douloureux de ce que j'avais perdu, de la vie que j'avais abandonnée. Parfois, je lisais ses messages en silence, les larmes roulant sur mes joues.

- Sarah, reviens, disait l'un d'eux. Je t'aime et je veux t'aider. Ne fais pas ça.

Mais je savais que je ne pouvais pas revenir, que je ne pouvais pas lui imposer davantage de souffrance.

Viny, conscient de mon état de vulnérabilité, utilisait cette situation pour renforcer son emprise sur moi.

- Alex ne te mérite pas, disait-il souvent. Regarde où tu en es maintenant. Tu es à ta place ici, avec moi. Ses paroles étaient des chaînes invisibles qui m'enserraient, m'empêchant de m'échapper de ce piège que je m'étais moi-même tendu. Je continuais à obéir à ses exigences, convaincue que c'était ma punition, que je ne méritais rien de mieux.

La maison de Viny était devenue ma prison, un lieu de souffrance et de dégradation. Chaque jour ressemblait au précédent, une succession de tâches humiliantes et de demandes financières. Mon esprit était embrouillé, ma volonté brisée, et l'avenir semblait être une longue nuit sans fin. Mais malgré tout, au fond de moi, une petite voix continuait de murmurer, me rappelant que j'avais encore une chance de me libérer, de retrouver ma dignité. Il ne me restait qu'à trouver la force de l'écouter et de me battre pour moi-même, avant qu'il ne soit trop tard.

Les Passions de Sarah - Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant