Asservissement - 9

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Après que Viny se fut satisfait, il se rhabilla, et me traîna sans ménagement vers la sortie, me tenant fermement par le bras, tout le monde regardait le spectacle en silence. Certains horrifiés, d'autres appréciant ce qu'ils voyaient. Je trébuchais derrière lui, à moitié inconsciente, mes jambes flageolant sous moi. Juste avant que nous ne quittions le lieu, une voix claire perçant le brouhaha ambiant :

- Viny ! C'était une voix féminine mais autoritaire, imprégnée d'une assurance qui ne laissait aucune place à la contestation.

Viny se retourna, surpris et visiblement irrité.

- Quoi encore ? grogna-t-il.

La femme s'approcha, ses yeux fixés sur lui avec une intensité glaciale. C'était une très belle femme blonde, qui devait avoir la quarantaine. Elle était habillée étrangement, comme les belles jeteuses de sorts qu'on voyait dans les films. Son allure, sa façon de marcher et surtout sa manière de s'exprimer, ne laissaient pas du tout entendre qu'elle s'adonnait à des plaisirs de chaire comme les autres.

Viny, qui sembla reconnaître la personne, marmonna doucement.

- Oh merde !

La femme marcha jusqu'à nous.

- Laisse cette jeune fille ici et rentre seul. Maintenant.

Toutes les autres personnes regardaient la scène, toutes les activités sexuelles semblaient s'être arrêtées. Tout le monde avait les yeux braqués sur nous. Je me sentais comme dans un rêve. L'alcool avait prit l'ascendant sur mes dernières réserves d'énerges, je tenais à peine debout, mon corps était endolori par les assauts brutaux de Viny et j'avais la chatte qui dégoulinait. Je ne comprenais pas ce qui se passait.

- Sarah est avec moi, protesta Viny, c'est ma copine, nous allons rentrer chez nous.

La femme, s'avança encore, son visage à quelques centimètres de celui de Viny.

- Je ne le répéterai pas, Viny. Laisse-la et rentre seul. Je sais très bien ce qui se passe ici, et je n'ai pas besoin de te faire comprendre que tu ferais mieux de m'écouter.

Le regard de la femme était si perçant et sa présence si imposante que Viny hésita. Il la connaissait visiblement bien, et quelque chose dans son attitude le fit reculer. Il serra les poings.

- Écoute, dit-il, son ton passant de l'arrogance à la supplication. C'est juste un malentendu. Sarah est avec moi parce qu'elle le veut. Elle sait ce qu'elle fait.

- Ne me fais pas rire, répliqua la femme avec un ton glacial. Je peux voir qu'elle n'est pas en état de vouloir quoi que ce soit. Regarde-la. Tu penses vraiment que je vais te laisser la traîner dehors dans cet état ?

« Mais qu'est-ce qui se passe bon sang ? Faites que ça cesse, je suis épuisée. »

Viny jeta un coup d'œil vers moi, voyant mon visage pâle et mes yeux vitreux.

- Je... je vais la ramener à la maison, balbutia-t-il. Je vais m'occuper d'elle, je te le promets.

- Non, répondit-elle, sa voix coupant court à toute autre protestation. Tu vas partir d'ici, seul. Sarah reste avec moi. Si tu tiens à éviter de gros problèmes, tu ferais mieux de m'écouter.

Il tenta une dernière fois de la convaincre, son ton désespéré trahissant sa peur.

- S'il te plaît, laisse-moi juste l'emmener. Je te jure que tout ira bien.

La femme ne bougea pas, son regard ne fléchit pas.

- Dernière chance, Viny. Pars. Maintenant. Ou je m'assurerai que tu le regretteras amèrement.

Face à cette menace implicite, Viny comprit qu'il n'avait pas le choix. Il lança un regard furieux à la femme, puis à moi, toujours à moitié consciente et incapable de comprendre pleinement ce qui se passait. Finalement, avec un grognement de frustration, il relâcha mon bras et fit volte-face, s'éloignant à grands pas.

- Attends un peu, s'écria à nouveau la femme.

Viny se figea sur place.

- Reviens ici, lui ordonna-t-elle.

Viny le colosse, terrifié pour une raison qui m'échappait, revint docilement à elle comme un enfant qui avait peur d'une punition.

- Quoi ? Grommela-t-il.

- Il semble que ce soit son sac à main que tu tiens en main, à moins que tu ne sois devenu une folle.

Certaines personnes éclatèrent de rire. La femme tendit la main.

- Donne-moi ce sac.

Viny, comprenant qu'il ne pouvait pas me ramener avec lui, pensa certainement qu'il pouvait disparaitre avec mes papiers et mon argent. Ce détail n'avait pas échappé à la femme. Toujours avec autant de docilité, Viny déposa le sac dans la main de la femme et s'en alla en un éclair.

A peine sa silhouette disparue, je me tordis de douleur et je vomis par terre. Mon esprit s'éteignait. 

Les Passions de Sarah - Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant