Chapitre 55 - Le monde réel

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Elle s'éveilla au son du vent et des oiseaux chantants. La première chose qui lui parvint fut une subtile odeur mentholée, mélangée à celle du vieux papier. Elle battit des paupières, tandis qu'elle s'éveillait, légèrement éblouie par la lumière du soleil perçant dans la pièce.

Elle était allongée sur une surface moelleuse et bien confortablement glissée sous quelque chose. Lorsqu'enfin sa vue s'adapta à l'éblouissante clarté de l'endroit dans lequel elle se trouvait, elle réalisa qu'elle était allongée et que ce sur quoi ses yeux étaient fixés depuis un petit moment n'était autre qu'un plafond blanc.

Que se passe-t-il ? Où suis-je ? se questionna-t-elle, désorientée.

Instinctivement, elle chercha à bouger, essayant simplement de tourner la tête pour observer les alentours, mais ses membres demeurèrent immobiles. Elle se sentait particulièrement lourde, comme une personne qui se réveillerait après un très long sommeil. Malgré tout, elle persévéra pour finalement parvenir à bouger un doigt, puis une main, un bras et enfin, le haut de son corps.

Elle poussa avec ses avant-bras sur ce qu'elle reconnu être un matelas et se redressa avec difficulté pour se mettre assise. Elle grimaça en réalisant qu'elle avait des fourmis dans les pieds. Elle remarqua d'ailleurs qu'elle était assise dans un lit, entouré de barreaux en métal blanc.

Ses jambes pâles et frêles étaient couvertes d'une épaisse couverture bleue.

Je dormais... ?

Elle se sentit quelques peu désorientée, perdue de ne pas tout à fait savoir où elle se trouvait, ni ce qui lui arrivait. Elle avait l'étrange sentiment d'avoir l'esprit embrumé, comme si celui-ci était complètement accaparé par quelque chose, l'empêchant de fonctionner correctement.

Malgré tout elle remarqua la pièce large et pourtant vide dans laquelle elle était installée dans un coin, tout contre le mur.

Une chambre à l'allure froide et quelque peu impersonnelle, dans laquelle quelques photos et livres sur la mythologie et l'herbologie avaient été laissés sur le rebord d'un bureau. Elle était seule dans ce grand espace, vêtue d'un simple pull en coton noir et d'un léger pantalon en tissu gris souris. Ses cheveux noir aux reflets framboisé retombaient délicatement sur ses épaules, frottant discrètement sur les draps.

Elle ne croyait pas reconnaître le lieu dans lequel elle se trouvait et s'en trouva fort troublée.

Même l'extérieur – un grand jardin parsemé de fleurs dans lequel de nombreuses personnes se promenaient – ne lui sembla pas familier.

Elle ne reconnaissait rien.

Elle ne savait pas où elle était.

Son regard s'accrocha à la longue veste beige qui trônait sur le dossier de la chaise, posée juste à côté d'elle et qui lui fit dire que quelqu'un se trouvait là, il y a peu de temps. La personne semblait pouvoir revenir d'une minute à l'autre, puisque ses affaires avaient été laissées ici.

Et quelques secondes à peine plus tard, la porte s'ouvrit sur un homme vêtue d'une longue blouse blanche. Il était grand, fin et plutôt athlétique. Il ne semblait pas non plus très vieux. Elle l'observa fermer la porte discrètement derrière lui, avant de glisser la main à l'intérieur de son habit pour en sortir un stylo. Il glissa les doigts dans sa chevelure brune ondulée, légèrement en bataille, avant de se tourner dans sa direction, une petite plaque en plastique noir sous le bras.

Qui est-ce... ?

Elle ne croyait pas le connaître.

Il marcha vers elle sans la regarder, les yeux toujours posé sur les papiers qui étaient accrochés à ce qu'il tenait dans les mains. Il avait l'air particulièrement concentré sur sa tâche, au point qu'il ne remarqua pas que la jeune femme le fixait avec attention depuis déjà quelques secondes.

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