Chapitre 2 \ NYX

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Panic Room - Au/Ra

« Ses mains me font mal, pourquoi elle me fait mal ?

Ça va aller Nyx, tu sais que je t'aime.

L'odeur de l'alcool qui sort de sa bouche me bousille le nez. Je n'arrive pas à bouger, elle est plus forte que moi.

— Arrête de bouger Nyx, tu rends les choses difficiles.

Je devrais lui dire d'arrêter, elle me fait mal, j'ai envie de vomir.

— Fais moi plaisir Nyx.

Mais moi ça ne me fait pas plaisir. Je ne veux pas. Arrête toi je t'en supplie. »

J'ouvre les yeux brusquement et essaye de reprendre ma respiration. Mais une boule remonte et je le sens arriver. J'accours à la salle de bain et me penche au-dessus des toilettes pour vomir. Je sors tout ce que j'ai pu manger avant d'aller me coucher et ça me fait mal à la gorge. Je me laisse tomber au sol et rester assis devant les toilettes pendant un moment.

J'essaye de chasser les images de ma tête sans grand succès. S'il y a bien quelque chose que j'espérais qui reste à Barcelone ce sont bien mes cauchemars mais malheureusement je savais aussi que ça, ça allait me poursuivre peu importe où j'allais, car c'est gravé dans mon esprit et j'ai bien peur de ne jamais pouvoir m'en débarrasser.

Je me lève et tire la chasse d'eau avant d'allumer le robinet et me passer un coup d'eau froide sur le visage. Mon reflet dans le miroir me frappe, j'ai l'air pitoyable. J'ai vraiment de plus en plus de mal avec mon visage sans maquillage.

Je ressors de la salle de bain pour retourner dans mon lit où j'y récupère mon téléphone. Il est 4h ici, donc 11h là-bas il devrait pouvoir me répondre. J'enfile mes chaussures et une veste et sors de la chambre sans faire de bruit. Je me dirige dehors et m'assois sur un banc dans la cour. Je compose le numéro et la sonnerie retentit. Puis il décroche.

— Γεια σου, αγάπη μου. (Coucou, mon cœur.)

— Coucou papa, comment ça va ?

— Ça va très bien de mon côté, juste le boulot tu sais. Et toi ? Tu es bien arrivée à Boston ? demande-t-il presque pressé.

Je l'entends à moitié, il y a énormément de bruit autour de lui, il est peut-être en réunion.

— Oui oui je suis arrivé hier soir, je commence aujourd'hui.

— Très bien très bien. Préviens-moi dès que tu as des vacances, tu pourrais peut-être venir. La nouvelle maison est presque finie.

J'aimerais vraiment pouvoir venir, mais tu seras encore occupé.

— Je t'appellerais oui.

— Je vais te laisser ma chérie, bonne chance pour les cours, va dormir encore un peu il est tôt là où tu es.

Je pose mes pieds sur le banc pour rapprocher mes genoux de mon torse.

— Oui j'y vais. Au revoir papa.

— Bisous ma chérie.

Et il raccroche aussi rapidement qu'un éclair.
Je range mon téléphone dans ma poche et regarde le ciel.

Dormir... Si tu savais ce qui se passait dans la tête de ta fille quand elle dort papa tu ne lui dirais pas de dormir. Ma nuit est finie, je ne pourrais plus dormir avant ce soir.

J'entends un craquement qui provient de derrière moi, ma tête se tourne rapidement vers la provenance du bruit. Une silhouette atterrie dans la cour après avoir escaladé le mur. Je m'abaisse discrètement pour pas me faire repérer et suit les mouvements de l'individu. Il se relève et frotte ses mains probablement égratigné par le mur, évidemment quand on décide d'escalader un mur en pierre. Il scanne la cour pour s'assurer que personne n'est là, je me fais discrète et il ne me voit pas. Il commence à avancer en direction des internats.
C'est probablement juste un étudiant qui a oublié le code d'entrée pour ouvrir le portail.

OBSESSIVE | TOME I & IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant