Night Drive - hxnry
Le soleil vient taper contre ma peau peu couverte, la chaleur est toujours présente malgré la période de l'année dans laquelle on se trouve, elle me réchauffe, contrastant avec le frais et la pluie de Boston.
Après ma discussion avec Carla, et la lettre anonyme de mon stalker, j'ai rapidement fait ma valise car ma mère m'avait prévenu que je devais venir la rejoindre pour le week-end. Elle m'a dit que c'était important, que ça ne pouvait pas attendre les vacances.
Me revoilà donc dans ma ville natale qui, pourtant porteuse de souvenirs heureux, me couvre de noirceur rappelée par les événements récents. Le taxi vient de me déposer devant la bâtisse qui abrite mes cauchemars et qui, si mon intuition est juste, abrite la raison d'un des plus douloureux.
La porte d'entrée me fait froid dans le dos mais je l'approche quand même, comme si mon être assombri se nourrissait de ma propre peur autant de celle que je crée chez les autres.
Lorsque la voix qui murmure chacun de mes gestes prend le contrôle de tout ce que je suis.
Ma main vient s'enrouler autour de la poignée pour l'abaisser et laisser la lumière du soleil rentrer dans cet endroit obscur. Rien n'a changé depuis que je suis partit, et c'est ce qui m'effrai le plus, comme si rien n'était fini et que mon temps à Boston n'était qu'une pause dans l'espace temps, un moment qui ne durera pas car je serais obligée de revenir ici et reprendre le cours du temps, exactement comme il a été laissé.
Je rentre dans la maison et referme la porte derrière moi, une action qui pourrait paraître insignifiante mais qui pour les gens comme moi, est marquée d'une importance désastreuse, car quand la porte se ferme, j'ai cette peur de ne jamais en ressortir la même.
Le silence règne mais plus j'avance vers le salon, plus des voix arrivent jusqu'à mes oreilles. Je reconnais parfaitement l'une d'entre elles, elle m'accompagne tous les jours, d'une certaine façon elle reste gravé dans mon esprit et elle y restera pour toujours, je serais incapable de réussir à l'éteindre. L'autre voix a un ton familier mais je n'arrive pas à poser de visage dessus mais je continue de m'approcher, cherchant à écouter ce qu'elles disent.
— Verla va a ser difícil para mí Carmen, lo sabes. No sé si podré soportarlo. (La voir va être difficile pour moi Carmen, tu le sais. Je ne sais pas si je pourrais le supporter.)
— Te necesito aquí Verra, hazte cargo. (J'ai besoin de toi ici Verra, prends sur toi.)
Je dépasse le seuil de la porte et les deux femmes s'offrent à ma vue. Dans un élan de surprise, je m'arrête et reste plantée devant elles alors qu'elles tournent la tête vers moi.
— Nyx ! s'écrie ma tante alors qu'elle se lève et s'approche de moi rapidement pour me prendre dans ses bras.
Je reste stoïque face à son contact physique, n'osant pas bouger. Verra est la petite sœur de ma mère, je ne l'ai vu que rarement quand j'étais encore très jeune. Ma mère m'a dit que sa sœur avait perdu quelqu'un et que c'est pourquoi elle ne venait plus, elle préférait rester seule.
Moi aussi je préfèrerais être seule.
Elle s'écarte et ses mains viennent se poser sur mes avant-bras en même temps que son regard se pose, lui, sur moi, faisant naviguer ses yeux sur l'entièreté de ma personne. Mais elle est différente, elle ne me juge pas, elle m'admire, elle sourit et me submerge de nostalgie.
— Mírate, has crecido mucho ! (Regarde-toi, tu as tellement grandi !) s'exclame-t-elle en maintenant sa prise innocente sur mes avant-bras.
Elle me fixe, scrutant mon visage, et pendant un instant je crois bien que ses yeux s'humidifient et que si elle le pouvait elle s'effondrait dans mes bras.
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OBSESSIVE | TOME I & II
RomantikLorsque que Nyx Mavrolis-Diaz décide de s'installer à Boston pour ses études, elle découvrira très vite que les problèmes ne disparaissent pas lorsqu'on quitte son pays et qu'au contraire ils ont une façon bien à eux de te coller à la peau. Car lor...