CHAPITRE 9 \ NYX

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   idfc - blackbear

Six appels manqués : c'est actuellement le nombre fois que j'ai essayé d'appeler ma mère et qu'elle a décidé de ne pas me répondre.

Six appels manqués qui me font tous stresser de plus en plus à chaque fois que la sonnerie s'arrête sur son répondeur.

Elle ne rate jamais un appel.

Je change de numéro sur le clavier et lorsqu'au bout de deux sonneries on me répond j'ai l'impression que je peux respirer à nouveaux.

— Buenas noches, ¿en qué puedo ayudarle ? (Bonsoir, que puis-je faire pour vous ?)

— Buenas tardes, ¿sería posible dirigir la llamada a Carmen ? (Bonsoir, est-ce que ça serait possible de diriger l'appel à Carmen ?)

La personne au bout du fil m'informe de patienter un instant avant qu'une autre voix se fasse entendre.

— ¿Por qué quieres hablar conmigo ? (Pourquoi vouloir me parler ?)

— Il y a un problème à Boston. Enfin, je crois.

— Tu m'harcèles d'appels en pleine réunion pour un problème que tu penses avoir, sans certitudes ? dit-elle en ne manquant pas de me faire comprendre que je la dérange.

— On a essayé de me tuer ou au moins de me blesser, hier soir, je courais et quelqu'un a essayé de me tirer dessus.

— Juste ça ?

Un frisson parcourt toute mon épiderme.

— Tu n'es pas morte et ça se trouve la personne ne reviendra pas, si c'est le cas tu t'en occupe, il n'y a rien de grave. Ne m'appel plus juste pour des gamineries pareil Nyx.

— Compris, dis-je simplement.

Car je ne parlais pas à ma mère, je parlais à ma cheffe.

La ligne se coupa et mon téléphone tombe sur mon lit à côté de moi.

Elle ne changera jamais.

Elle a raison, je n'aurais pas dû l'appeler pour si peu. Après tout elle m'avait prévenu, je dois faire attention. Elle m'a fait devenir une arme de guerre, évidemment qu'elle ne veut pas que je l'appelle pour si peu. Ces heures de tortures ne m'auront pas servi à rien.

Si je dois encore risquer de me faire tuer, cette fois je ne manquerais pas de répliquer.

C'est surtout ce qu'elle veut que je fasse.

J'expire l'air de mes poumons pour faire ressortir la tension. Je me retrouve à scanner la chambre. C'est calme et je peux respirer, pas comme dans mon ancienne chambre.

À Barcelone, ma chambre est envahie de mes pensées, de tout mes mauvais souvenirs. Ici, malgré que je doive combattre le souvenir causé par la blonde, c'est différent. Je suis un peu plus libre que je ne l'étais là-bas.

Quand j'y repense, les adultes au lycée m'ont toujours dit que quand je serais en âge de partir de chez moi ça me ferait mal, que ma famille me manquerait et que c'était difficile de quitter la maison. Presque tout les élèves étaient d'accord, pendant que je culpabilisais presque de ne pas l'être.

Pour moi, c'était la chose que j'attendais le plus, la chose que je savais je ne regretterais jamais. Tout simplement parce que tous ce qui nourrit mes monstres sont dans cette maison. Ils m'y attendaient à chaque fois que je rentrais et que je devais supporter la lourdeur de leurs poids. Je priais pour que ça se finisse le plus vite possible.

Mais je remarque bien quelque chose, peu importe où j'irais, mes monstres restent là et trouveront de quoi se nourrir. Et rien que d'y penser je meurs encore un peu plus.

OBSESSIVE | TOME I & IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant