OBSESSIVE | TOME I & II

Chapitre 20 \ MAX

Fourth of july - Sufjan Stevens

   Posé sur mon lit, j'observe les étoiles briller à travers ma fenêtre, mes pensées vagabondent dans les événements précédents.

J'ai passé une semaine à me remémorer les moments de la mission de mon frère, mission qui ne lui a rien apporté mais qui m'a beaucoup apporté à moi.

Nyx m'a fait découvrir un élément crucial, on se connaissait bien avant tout ça, car quand je l'ai vue utiliser son ouïe comme elle l'a fait le flashback du jour où je lui ai appris m'est revenu. Mais je n'ai que ça, aucun autre souvenir, bien que j'ai la certitude qu'il y a autre chose, des souvenirs encore cachés, des souvenirs beaucoup plus sombres.

« — C'est ses coups qui t'ont fait oublier ? »

Beaucoup trop sombre, car elle connaît le cauchemar qui me hante jour et nuit, il n'a pas besoin que je dorme pour apparaître et me faire mal.

« — Non, je ne suis jamais allée en France. »

Cette photo, que j'ai décidé de ressortir du placard au moment propice mais qui ne fait que me retourner le cerveau encore plus. Car c'est son portrait craché, une copie conforme d'elle mais pourtant j'arrive à en avoir le doute.

Je sais reconnaître quelqu'un qui ment et ce n'était pas son cas.

Mes pensées s'évacuent dans la fumée de ma cigarette en un souffle. Mes yeux se posent sur l'horloge où l'aiguille vient d'annoncer un nouveau jour.

Joyeux anniversaire Maman.

Je ferme les yeux, repensant à son sourire qui arrivait à illuminer partout où elle allait, bien qu'il devenait de plus en plus faux.

FLASHBACK

Max, 10 ans

Je cours dans le jardin à la recherche de celle qui rend mes journées plus belles. Les feuilles commencent à tomber des arbres en ce premier jour d'automne, s'envolant avec le vent dans une danse magique.

Elle danse aussi, mes yeux tombent enfin sur elle au milieu d'un tas de feuilles, dansant comme elle l'a toujours fait. Elle défie les lois de la gravité, elle fait ce qu'elle veut sans penser aux conséquences qui pourraient s'abattre sur elle.

Sa peau bronzée d'origine mexicaine brille d'habitude sous le soleil, mais elle est tout autant magnifique sous les nuages gris d'automne. Elle se fond dans la masse, dans les couleurs si belles de la saison d'halloween.

Son sourire est radieux bien qu'elle ne le dessine sur son visage que pour me faire plaisir.

Pour que je ne vois pas le mal derrière.

Pourtant c'est si évident, car vivre le même quotidien de quelqu'un peut nous permettre de voir à travers ses mensonges.

Comme quand elle me dit qu'elle n'a pas mal.

Elle me remarque et ses bras se tendent vers moi comme des portes du paradis qui s'ouvrireraient devant moi. Elle m'invite à la rejoindre, à danser avec elle, à voler avec elle, à oublier la gravité et le mal qu'elle nous fait, qu'il nous fait.

Les feuilles dansent avec nous, le vent nous aide et on passe un bon moment à l'extérieur, oubliant ce qu'il se passe à l'intérieur de cette maison, à l'intérieur de nous.

Car tout ça ne devrait pas exister.

Je dois juste danser avec ma mère.

FIN DU FLASHBACK