Rosyln - Bon Iver, St. Vincent
Dans le présent,
Le vent se lève doucement, chaques secondes passent à un ralenti démesuré alors que l'air, dans une frénésie bien à elle, vient se heurter contre ma peau, réveillant les frissons qui viennent parcourir mon échine. La nuit se dresse une nouvelle fois, illuminant les ténèbres du monde par des rayons de lune, une atmosphère bleutée mais pourtant mon âme est consumée par cette aura rouge qui grandit en moi. Une voix qui devient de plus en plus un murmure, qui quitte mon cerveau pour prendre le contrôle de tout mon être maintenant que je l'ai laissé faire. J'ai laissé le démon sur mon épaule passer à travers ma peau, quittant sa position extérieure sur mon corps pour croître à l'intérieur de moi, telle une fumée qui vient se propager dans chaques recoins, une brume toxique qui me délivre un message sombre :
Je n'arriverais pas aussi facilement à m'en défaire.
Ma main rapproche l'objet entre mes mains de mon visage et une flamme apparaît, créant une source de chaleur qui vient se faire ressentir sur mes joues. Je me perds dans cette étincelle, faisant briller mes iris alors que la flamme reflète à l'intérieur de celles-ci, balançant entre le noir de mes yeux et les couleurs vives de cette rage matérielle devant moi.
Le rebord de ma fenêtre vient tracer des lignes sur la peau de mes coudes, une sensation qui sur le continu vient s'apaiser comme si rien n'existait, que mon corps est endolori et que je ne suis plus qu'une âme errante, que mon corps ne m'appartient plus et que je divague entre la réalité et l'illusion. Le monde se faire ressentir comme une force étouffante, écrasante, qui se pose sur mes épaules pour appuyer sur tout ce que je suis, m'engouffrant un peu plus dans les abysses sombres qui m'accueillent avec une facilité déconcertante comme si je me laissais prendre et entourer par les bras de cette tantôt voix qui maintenant a su prendre la totalité de mon être tel un abri où elle continue de vivre malgré qu'elle empire mon état à chaque instant qui se découle.
De mon autre main, je viens soulever dans un mouvement lent et presque flou la cigarette coincée entre mes doigts, une source de malheur qui pourtant a pour but de m'apaiser dans ce tourbillon qui m'emmène avec lui, me privant de toutes mes forces alors que j'essaye de me débattre de cette tempête qui surgit en moi telle une évidence, un destin tracé que je ne pouvais éviter. Le filtre se place entre mes lèvres, perdu dans le vide qui se forme telle une prison dont la clé de sortie a été jeté, je place la flamme contre l'extrémité du poison entre mes lèvres, le faisant brûler avec une passion malsaine, une envie d'en aspirer tout son venin et de laisser son impureté dérober ce qui restait d'aimant en moi.
Mes paupières se closent, échangeant l'obscurité du monde par celle de mon propre être, m'évadant dans cette ruée d'énigmes tatouée de mensonges et de vérités, mais pourtant si bien décrites qu'on ne peut en discerner le vrai du faux comme si j'étais amenée à me promener entre ces murs tachés et brisés sans avoir la certitude d'être entre les bons, entre ceux qui ne me tomberont pas dessus. Je me laisse porter par un silence presque absolu, un mutisme de l'univers dérangé par le frottement des feuilles mortes sur le sol, des êtres naturels bruns qui se baladent à la recherche d'une nouvelle vie, d'un endroit où, après avoir quitté l'arbre sur lequel ils ont poussé, ils puissent se reposer, finir leurs vies jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un souvenir de leurs présences, une empreinte spirituelle de leurs apparitions dans ce monde.
Je m'accroche malgré moi à ce son, cherchant une preuve que le temps continue d'avancer même si dans le moment présent, je n'arrive plus à avancer avec celui-ci. Je reste bloqué dans cette chambre, entre ces quatres murs qui se referment de plus en plus, se resserrant autour de moi pour m'étouffer, me retirer une vie que je n'ai pas voulu.
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OBSESSIVE | TOME I & II
Roman d'amourLorsque que Nyx Mavrolis-Diaz décide de s'installer à Boston pour ses études, elle découvrira très vite que les problèmes ne disparaissent pas lorsqu'on quitte son pays et qu'au contraire ils ont une façon bien à eux de te coller à la peau. Car lor...