The night we met - Lord Huron
Nos regards continuent de nager dans l'un et l'autre à travers la glace de cette salle de danse qui est spectatrice de nos énigmes et nos combats contre la vérité. Mon cœur bat tellement fort qu'on pourrait croire qu'il essaye de s'échapper de ma cage thoracique. Je m'efforce pourtant de le laisser à sa place et le calmer mais c'est bien au-dessus de mes forces, je ne peux pas empêcher l'inévitable.Je ne peux pas empêcher mon cœur battre autant lorsqu'on se bat l'un contre l'autre.
Les secondes se font longues, deviennent des minutes et le ressenti que les heures passent me remplit.
Un courant d'air frais s'échappe par la fenêtre et vient caresser nos deux corps endiablés, me rappelant la douceur de l'hiver et faisant calmer la tension pourtant si grande qui plane dans la pièce. Cette tension imagée en un voile rouge enflammé qui prend un malin plaisir à nous enrouler de son tissu doux mais qui pourtant continue de nous entailler la peau par ses bords coupés parfaitement.
Car même ce qu'il y a de plus doux peut te couper.
Son corps à quelques millimètres du mien me rappelle que nous sommes une nouvelle fois dans notre bulle. Une bulle prête à exploser à chaque seconde mais qui attend le moment propice pour nous laisser respirer. Mais cette bulle devient tellement une habitude, que lorsqu'elle explosera, nos secrets, qu'ils soient avoués et inavoués, viendront exploser avec elle et nous transpercer tel des lames lancées sur un ennemi. Les dégâts seront alors puissants et irréparables.
J'avale difficilement ma salive et fait un pas en avant pour créer une séparation entre nos deux corps, un espace pourtant taché de ma présence passé à l'encre invisible mais qui à cette impression de vide. Une sensation qui me murmure à l'oreille à quel point je tomberais si je m'approchais trop et que je croyais en lui encore une fois, elle me chuchote dans le creux de l'oreille que je ne dois pas croire qu'on puisse se sauver mutuellement en me rappelant la vérité qu'on n'a pas réussi à se tenir la main la dernière fois que l'occasion s'est présentée.
Alors dans un nouveau combat, cette fois-ci silencieux, on plonge chacun dans la profondeur abyssale de nos iris en cherchant tout ce qui pourrait faire mal à l'autre.
Sauf que je suis la seule à savoir comment le blesser.
— Tu la connaissais.
Sa voix résonne une nouvelle fois depuis un long moment et vient perturber le silence qui s'était installé. Je ne laisse paraître aucune émotion alors qu'il mentionne celle qui m'a donné envie de venir ici, dans cette école. Un ange malheureusement déchu mais qui a par la suite rejoint de nouveau les cieux trop tôt.
— Comment elle était avec toi ? me demande-t-il avec une voix qui trahit l'envie de se laisser effondrer.
Et rien que ça me donne envie de tout lui dire sur ce que je vivais avec elle, de tout ce qu'elle me faisait oublier et bien sûr de la lumière qu'elle a apportée dans un corps qui commençait déjà à s'éteindre à un âge beaucoup trop jeune pour que ce soit normal.
— Un ange, elle l'a toujours été.
— Elle l'est encore, me répond-il aussi rapidement que l'apparition d'un éclair un soir d'orage.
La douleur de perdre un être cher est indescriptible mais je n'ose pas imaginer la réaction de Max le jour où elle a décidé de nous quitter. Sa mère était bien le seul être sur cette planète qui lui donnait envie de survivre et pour qui il aurait tout fait. Angela était une lumière dans un monde qui se nourrit des ténèbres pour cloitre. Elle était donc une menace à ce monde, une lueur qui n'avait pas sa place dans tous ces bains de malheurs, mais qui a fini par s'y noyer.
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OBSESSIVE | TOME I & II
RomanceLorsque que Nyx Mavrolis-Diaz décide de s'installer à Boston pour ses études, elle découvrira très vite que les problèmes ne disparaissent pas lorsqu'on quitte son pays et qu'au contraire ils ont une façon bien à eux de te coller à la peau. Car lor...