OBSESSIVE | TOME I & II

Chapitre 37 \ NYX

Outta my head - Omido

Sa peau rougit contre la brillance de ma lame, une légère marque se dessine, telle une trace que je dessine contre sa peau pour signer mon passage sur son être. Une coupure qui vient se créer sur le corps qui abrite son âme autant brisée que la mienne et qui n'est que la démonstration de notre relation explosive prête à tout emmener avec sa destruction pour faire payer l'univers qui a décidé de faire de nous des jouets destinés à être brisés mais sans jamais essayer de les réparer.

Car pourquoi essayez de réparer quelques choses qui se brisent en continu ?

Nos regards sont encore plongés dans celui de l'autre, perdu dans le labyrinthe de nos tourments qui ne fait que devenir de plus en plus difficile d'y sortir à chaque secondes qui passent. Mais il y a cette arrière pensée, une voix qui me murmure que sortir de ce labyrinthe serait affronter les vérités qui nous coursent mais aussi un chuchotement qui pourrait presque devenir un cri qui essaye de me convaincre de continuer à me perdre dans le brun de ses iris.

Une impression que si je finis par voir la réelle étincelle dans ses yeux, pour l'instant couverte de ce chemin dans lequel je me perds, je ne finirais que déçue, et pas assez prête à surmonter la réalité de ce monde qui me prouve chaque jour à quel point elle est cruelle.

Pour l'instant, tout ce que je remarque c'est sa façon de me provoquer, d'essayer de me pousser à bout pour nous prouver à tous les deux que je ne serais jamais capable de mettre en action mes paroles. Il me pense tellement pure dans le fond qu'il se voile la face en pensant que je n'oserais pas être celle qui met un terme à sa vie.

Une grosse erreur de sa part.

Je n'ai rien de pure, je ne suis pas une rose blanche, je suis complètement rouge, tachée de sang que j'ai fait couler.

Un culot de sa part qui arrive à m'irriter, à me faire croire pour quelqu'un de faible, quelqu'un que je ne suis pas. Je ferais alors tout pour lui prouver le contraire de ce qu'il pense de moi, car la différence qui s'est posée depuis onze ans est qu'avant son avis de moi était celui qui comptait le plus pour moi. Maintenant je ferais tout pour qu'il me déteste autant que je le déteste, qu'il voit les parties de mon âme les plus sombres et sanglantes auxquelles je n'aurais jamais pensé utiliser contre lui.

Aussi ironique soit-il, je préfèrerais qu'il voit mes mauvais côtés, comme pour me persuader que lui aussi peut finir par me haïr de plus profond de son être et que je finisse seule. Car j'ai appris à me sentir bien dans ma solitude, j'ai appris à ne compter que sur moi-même et malgré que cela m'ai porté préjudice plusieurs fois, je ne peux empêcher l'envie de continuer. Je ne peux plus m'arrêter, plus depuis que les voix dans ma tête me poussent à continuer.

Je fais alors un pas de plus vers lui, réduisant encore plus l'espace entre nous pour venir enfoncer ma dague légèrement dans son abdomen, créant cette fois une coupure plus profonde. Il se crispe et serre la mâchoire pour retenir son gémissement de douleur, une sensation qui vient enfin illuminer ses yeux de peur, une étincelle qui continuera toujours à me faire plaisir malgré moi lorsque j'ai la chance de pouvoir l'allumer dans les iris de quelqu'un.

Mais peu importe la force que je mettrais dans mes menaces et mes coups, il continue à essayer de me prendre de haut. Il affiche son sourire en coin et sa main vient s'enrouler autour de mon propre poignet, qui maintient l'arme enfoncée dans sa peau, pour faire une pression qui plante encore plus la lame acérée dans sa propre chair.

Je fronce les sourcils face à son mouvement et finit par donner un coup sec en arrière pour retirer mon poignet, et ma dague par la même occasion, de sa prise. Il me regarde faire un pas en arrière alors que son sourire ne s'efface pas de son visage.