Chapitre 41 pt.1 \ NYX

40 2 211
                                    

Romantic homicide - d4vd

La lune commence à disparaître, elle se plonge dans le noir doucement, nous privant de sa lumière pourtant si légère et agréable. Elle commence à laisser sa place à une nouvelle journée à une lenteur bien à elle, cherchant à immortaliser chaque minutes de cette nuit d'Halloween qui tourne de plus en plus au cauchemar. Elle laisse peser une ambiance morbide, une impression de vide qui pourtant vient abandonner un poids invisible sur nos épaules pour nous enfoncer un peu plus dans les ténèbres de cette nuit maudite.

Chaque larmes du ciel qui tombent sont un écho de toutes les peines du monde, de tous ceux qui, comme moi, ne veulent plus verser des larmes qui seront la preuve matérielle d'une vulnérabilité qui nous poignardent chaque jour. Elles résonnent dans la pénombre, créant une mélodie bouleversante avec laquelle tout grand chorégraphe serait capable de créer un ballet où règne la mélancolie, un ballet où je serais choisis comme danseuse principale à chaque fois, où le créateur d'une telle danse ne verra pas mieux comme rôle principal qu'une fille qui nage dans autant de morosité et qui a appris à s'y noyer sans pour autant mourir.

Le vent, lui, souffle comme s' il essayait de me pousser vers la vérité le plus rapidement possible, il fait claquer les fenêtres et les portes, créant des bruits sourds et répétitifs qui ne s'arrêtent que lorsque quelqu'un décide d'enfin de les fermer. Il continue alors de frapper les vitres, tel un supplice de le laisser entrer dans notre espace, et siffle pour que, si sa force n'est plus la même, il puisse tout de même nous indiquer sa présence, pour qu'on oublie pas qu'il est là pour nous tourmenter avec la réalité.

Mes talons claquent contre le sol de l'internat, propageant le bruit dans l'entièreté du haul alors que je monte les marches pour arriver le plus vite possible à la chambre de Jess. Le sol grince sous mes pas, un son qui vient empirer mon impression que cette nuit pourrait bien aller de pire en pire et que je ne suis pas prête à ce qui m'est réservée.

J'approche de la chambre de la brune, elle et Ezia sont déjà censées être arrivées, et elles m'ont prévenu qu'elles ont insisté pour que Nate les laissent seuls, ce que, ce dont j'ai compris, a été accepté de sa part. Sauf que plus je m'approche de la chambre, plus j'ai la sensation que quelqu'un d'autre est avec eux, une présence qui plane dans l'ombre et qui me fait presque ralentir dans mes pas.

J'arrive devant la porte et des voix commencent difficilement à se faire entendre, des paroles qui ne sont que des murmures à travers le bois épais de la porte. Ma main vient s'enrouler autour de la poignée mais pendant un instant l'hésitation m'envahit, un sentiment qui me ronge de l'intérieur.

Et si c'était un piège ? Peut-être que ce sont elles qui veulent ta mort ?

Ma main se serre autour du métal que je tiens depuis que l'hésitation a pris le contrôle de mes pensées. J'essaye de chasser cette idée, me rassurer que cette fois le goût amer de la trahison n'aurait pas donné envie à de nouvelles personnes d'y goûter pour me détruire une nouvelle fois. J'essaye de me convaincre que ce qui m'attend dans cette chambre n'est que la panique de deux amies dont le frère d'une et le meilleur ami de l'autre est disparu, qu'aucunes d'elles ne soient celle qui me jetterai dans les filets d'une énième trahison.

J'abaisse alors la poignée, les voix qui n'étaient encore qu'inaudibles deviennent plus clairs et une voix en particulier me fait accélérer dans mon geste pour rentrer dans la chambre au plus vite et découvrir ce qui s'y passe depuis qu'elles sont arrivées à l'internat quelques minutes avant moi.

— Izan ?! dis-je surprise alors que je referme en claquant la porte derrière moi pour m'approcher de mon frère.

Il se lève du lit sur lequel il était assis et nos corps s'entrechoquent dans une étreinte réconfortante. Ses bras s'enroulent autour de mon corps alors que pour ma part, un de mes bras vient s'enrouler autour de ses épaules tandis que mon autre main vient appuyer sur l'arrière de sa tête pour le coller à moi. Je retrouve enfin quelqu'un qui m'apporte une sensation d'apaisement dans tout ce bousculement qui m'entoure. Je l'écarte légèrement de moi pour que nos regards se rencontrent, le sien étant rempli d'une étincelle de panique qui commence tout de même à se dissiper alors qu'il ne me quitte pas des yeux.

OBSESSIVE | TOME I & IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant