Chapitre 14 - Chaos Intérieurs

2.5K 141 98
                                    

« La culpabilité n'est, après tout, qu'un sentiment de compassion à l'égard de la détresse et du malheur que l'on a causés. »

- Valère Staraselski

——

Le lendemain, Jordan avait envoyé un message à Marine, lui annonçant qu'il s'était fait prendre et que le plan qu'elle avait mis en place était tombé à l'eau. Il avait ajouté que de toute façon, il n'avait plus envie de jouer à ce jeu, et que c'était une erreur dès le départ. avait joué et il avait perdu, acceptant enfin les conséquences de ses actions.

Jordan avait immédiatement reçu une réponse de la blonde, qui l'avait convoqué immédiatement au siège du Rassemblement National pour en discuter. Sentant qu'il n'avait plus rien à perdre, Jordan s'y était rendu.

- Comment tu as pu te faire prendre ? Je suis sûre que c'est toi qui lui as tout dit, lança Marine d'un ton accusateur.

Le président du RN écarquilla les yeux, puis éclata de rire avant de répondre.

- J'ai joué le jeu contre mon gré, et même là vous ne me croyez pas, sérieusement ? Gabriel était parti de la pièce, j'ai commencé à prendre des photos, et il est revenu beaucoup plus tôt que prévu. Il m'a surpris en flagrant délit, c'est tout. Vous ne pouvez pas me blâmer pour ça, rétorqua-t-il, ne voulant pas se laisser abattre.

Marine soupira profondément et se massa les tempes, ce qui amusa intérieurement Jordan. Pour une fois, il la voyait perdre son assurance.

Bien que cela lui procure une satisfaction secrète, il s'efforça de ne rien laisser transparaître, à peine un léger rictus qu'il effaça aussitôt de son visage.

- Est-ce qu'il sait...?

Jordan la coupe immédiatement.

- La vérité ? Que vous m'avez forcée à faire ça ? Non. Mais je vous le dis clairement, je ne vais pas hésiter à tout lui expliquer, dit-il en se penchant vers elle, posant ses mains fermement de chaque côté de la table.

Un petit sourire insolent apparut au coin de ses lèvres. En cet instant, il retrouvait enfin conscience de qui il était vraiment. Il était le président du Rassemblement National, celui qui avait depuis quelques années façonné le parti jusqu'à son statut actuel. Il n'était pas n'importe qui.

Marine ouvrit de grands yeux et se leva de sa chaise pour mieux faire face à son successeur.

- Ne lui dis rien, Jordan. Sinon..., dit-elle d'un ton qui laissait entendre des conséquences potentielles mais très peu claires.

- Sinon quoi ? Tu peux essayer de me menacer, de me faire chanter, ou de tout faire pour me discréditer. Mais ça ne me touche pas, plus maintenant, répliqua-t-il, enlevant tout espoir à Marine de l'intimider.

C'était décidé, Jordan ne se laisserait plus marcher dessus. Il se demandait même sincèrement comment il avait pu accepter ce chantage en premier lieu.

Maintenant, malgré la demande explicite de Gabriel de ne pas le faire, il était déterminé à essayer de lui parler. Il avait eu l'intention de respecter cette requête, mais il ne pouvait pas laisser le plus vieux penser qu'il était un parfait idiot sans lui expliquer sa propre version des faits.

Après ces mots, Jordan quitta la pièce sans lui laisser le temps de répondre. Il ne supportait plus même le son de sa voix. Marine, autrefois son soutien et sa confidente, était devenue une ennemie. Voilà ce que l'on ressent quand on est trahi, et cela faisait mal, vraiment mal. Il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était ça qu'avait dû ressentir Gabriel en le surprenant en train de prendre des photos de ses documents.

Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant