Chapitre 11 - Le Poids des Remords

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« L'arrivée de l'amour dans une existence est comme la beauté. Comme la mort aussi. Elle ne se prévoit pas. On lève les yeux et l'amour est là, devant soi. Surgi de nulle part, il désencombre notre existence, efface les brouillards, empoigne l'âme et le coeur, embrase le corps. »

- Hélène Dorion

——

Gabriel sortait à l'instant du palais de l'Élysée, après s'être entretenu dès 11h15 avec Emmanuel Macron. Le président lui avait annoncé qu'il refusait sa démission pour le moment, afin de préserver la stabilité du pays. Il avait expliqué qu'il préférait attendre la structuration de la nouvelle Assemblée nationale avant de prendre les décisions nécessaires, ce qui semblait logique.

La gauche, ayant obtenu la majorité, devait s'entendre sur un candidat commun pour le poste de premier ministre. Les discussions s'annonçaient difficiles, car tous les partis ne partageaient pas la même vision. Cette divergence d'opinions rendait le Nouveau Front Populaire assez fragile.

Enfin bon, cela demeurait leur problème. Pour sa part, il demeurerait en poste pendant encore quelques semaines au moins, et il en était fier. Certes, la fatigue se faisait sentir, mais servir son pays demeurait pour lui le plus grand des honneurs.

Enfin bon, ce soir-là, il avait une nouvelle réunion programmée avec Jordan et, pour une fois, il attendait presque avec impatience. C'était la première depuis leur "réconciliation", donc il s'attendait une atmosphère beaucoup plus détendue.

Alors avant que le soir arrive, il se allait se rendre à Matignon pour organiser ses affaires et anticiper les tâches qu'il aurait à traiter dans les jours à venir.

——

Dans les couloirs de l'Élysée, Jordan se dirigeait vers la salle de réunion qu'il partageait avec Gabriel depuis quelques semaines lors de leurs rendez-vous nocturnes. Malgré l'amitié retrouvée entre eux, cette réunion s'annonçait compliquée de son côté. Le président du Rassemblement National était nerveux pour une bonne raison, si nerveux qu'il ne cessait d'essuyer ses mains moites sur son pantalon de costume.

Il n'eut pas le temps de réfléchir davantage qu'il se trouva déjà devant la porte du bureau. Une courte pensée traversa son esprit : il espérait presque que Gabriel soit tombé malade et n'ait pas pu venir, et qu'il ait simplement oublié de l'avertir. Jordan redoutait de le trouver dans cette pièce car ce qu'il s'apprêtait à faire, ou plutôt ce qu'il était contraint de faire, ne lui plaisait pas du tout.

Mais malheureusement, dès qu'il poussa la porte de la pièce, son regard tomba directement sur Gabriel. Celui-ci était adossé au bureau, une main dans la poche et l'autre tenant fermement son téléphone, ses yeux fixés sur l'écran.

Le premier ministre releva les yeux vers lui et lui sourit avant de froncer les sourcils.

- Est-ce que ça va ? Tu as l'air tendu, remarqua le plus vieux en lui tendant sa main.

- Oui, tout va bien. Juste une réunion un peu compliquée avec mon parti ce matin. Et toi ? Tu restes premier ministre...quel sentiment ça te donne ? répondit-il en lui rendant sa poignée de main.

Gabriel haussa légèrement les épaules, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres.

- C'est un sacré mélange de soulagement et de stress, pour être honnête. Mais bon, je suis prêt à relever le défi. En même temps, est-ce j'ai le choix ? plaisanta-t-il en s'asseyant sur un des sièges.

Jordan esquissa un sourire sarcastique.

- Si tu veux, je peux te soulager en prenant ta place. Je suis sûr que je m'en sortirais tout aussi bien, proposa ironiquement le plus jeune.

Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant