Chapitre 24 - C'est de ta faute

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« L'homme qui tombe, rien ne lui permet de sentir qu'il touche le fond. Il tombe et il ne cesse pas de tomber. »

- J.D. Salinger

——

Jordan

Gabriel, on a un énorme problème.

Le brun resta figé devant le message, au milieu de son salon, pendant quelques secondes.

Il comprit immédiatement de quoi il s'agissait. Pourtant, il ne voulait pas se l'avouer. L'idée lui serrait la poitrine, et il préférait s'enfermer dans un déni absolu.

Alors, c'est avec des doigts tremblants qu'il pressa les lettres sur le clavier de son téléphone, les mots se formant presque d'eux-mêmes.

Gabriel

Qu'est-ce qui se passe ? Quelque chose ne va pas ?

Il posa son téléphone, voyant que la réponse de Jordan se faisait attendre, et en profita pour retirer sa veste de costume, qu'il avait encore sur les épaules.

Son cœur s'emballa, martelant sa poitrine, tandis qu'il se mettait à se triturer les doigts, incapable de contenir l'appréhension qui commencer à monter en lui.

Dès qu'une nouvelle sonnerie résonna dans la pièce, il attrapa son téléphone avec une telle rapidité qu'il aurait pu faire concurrence à la vitesse de la lumière.

Jordan

J'arrive.

Voilà qui était vraiment rassurant, pensa Gabriel avec ironie. Si Jordan ne lui envoyait pas simplement un message mais se déplaçait jusqu'à chez lui depuis les Hauts-de-Seine, c'était que la situation devait être réellement grave.

Alors en attendant l'arrivée de Jordan, Gabriel se retrouva plongé dans une attente nerveuse, son esprit dévalant des scénarios catastrophiques. Il déambulait dans son salon, les pensées tourbillonnantes, s'imaginant chaque possibilité désastreuse.

Il s'arrêtait parfois pour regarder fixement le téléphone, comme s'il pouvait faire venir la réponse plus vite par la seule force de sa volonté. Ses mains, toujours agitées, s'attaquaient aux quelques objets à portée de main : il rangeait et dérangeait des coussins, observait distraitement des papiers sur la table, puis se remettait à tourner en rond.

Il fut enfin soulagé — du moins si c'était le mot juste — en entendant les coups frappés à sa porte d'entrée. Il se précipita pour ouvrir, se passant une main nerveuse dans les cheveux pour replacer une mèche rebelle qui avait échappé à son contrôle sous l'effet du stress.

Quand il ouvrit la porte, il trouva immédiatement Jordan devant lui. D'habitude, la présence du plus jeune aurait été une source de joie, mais à cet instant, c'était différent.

Le visage de Jordan était sombre, et l'éclat habituel dans ses yeux avait totalement disparu.

La vue que le plus jeune découvrit devait être tout aussi inquiétante. Gabriel devait ressentir le même stress, même si l'ancien premier ministre était encore dans le flou quant à la situation, contrairement à lui.

- Alors, c'est quoi le problème ? Tu commence vraiment à me faire paniquer là, dit Gabriel en grinçant des dents, refermant la porte après que son amant ne soit entré..

Jordan prit une bonne respiration et ouvrit la bouche, prêt à parler. Mais il se ravisa, soupira, et sortit son téléphone, estimant que les actes parlaient mieux que les mots. Les quelques secondes qu'il passa sur l'écran semblèrent une éternité à Gabriel, dont la tension ne cessait de monter.

Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant