Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)

Chapitre 48 - Merci d'être là

« La justice est la sanction des injustices établies. »

- Anatole France

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« Pulled the knife out my back
It was right where you left it
But your aim's kinda perfect
I'll give you the credit. »
- Gracie Abrams

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Gabriel était resté cloué sur place, les images des articles encore fraîches dans sa mémoire.

Comme si, soudainement, tout s'était animé devant ses yeux.

Il revoyait le parc, sentait presque le vent sur sa peau, le frisson des mains de Jordan glissant sur lui, leurs lèvres qui se cherchaient. C'était comme revivre un instant volé au passé, chaque détail plus vibrant, plus réel qu'une simple photo.

Il serra le bord de la fenêtre, les jointures blanchissant sous la pression, son souffle s'alourdissant. Et Jordan remarqua bien ce changement, le froncement de ses sourcils traduisant l'inquiétude qui s'emparait de son corps.

Le brun se redressa, s'approchant légèrement.

- Hé, est-ce que ça va ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-il en fixant l'homme.

Gabriel, semblait pris dans ses pensées, il restait silencieux, comme s'il était absent.

Jordan sentit son cœur s'emballer, il craignit directement le pire : une rechute, une crise, une peur constante qui ne le quittait plus depuis ce jour fatidique qu'il aimerait tant oublier.

- Je...oui, oui, ça va, répondit Gabriel, comme si chaque mot lui coûtait un effort.

- Arrête, je vois bien que ça ne va pas. Tu as mal au cœur ? Tu te sens fatigué, essoufflé...?

Jordan listait frénétiquement les symptômes d'une crise cardiaque qui lui venaient à l'esprit, ses yeux scrutant le visage blême de Gabriel, cherchant un signe rassurant.

Depuis l'incident, il vivait dans une vigilance constante, une peur qui ne le lâchait jamais vraiment.

Gabriel releva doucement les yeux, esquissant un sourire faible, presque fragile.

- Non, ça va, vraiment. Ce n'est pas mon cœur, dit-il avec un rire nerveux. J'étais juste...en train de penser à tout ça. Mon esprit essaie de recoller les morceaux.

Il ne voulait pas encore lui avouer qu'un souvenir avait resurgi.

Peut-être que cela aurait fait paniquer Jordan, ou bien il craignait de rouvrir des plaies à peine refermées.

Gabriel voulait garder ça pour lui, au moins pour l'instant. Il avait besoin de temps pour digérer ce souvenir avant d'en parler, de temps pour accepter ce qui revenait doucement à lui.

Le brun trouva aussi presque un certain réconfort dans l'inquiétude de Jordan. C'était subtil, mais c'était là, un signe silencieux qu'il comptait toujours pour lui.

Il laissa son regard glisser sur Jordan, détaillant chaque ligne de son visage, avant de plonger à nouveau dans ses yeux.

- Je suis content qu'on ait parlé, finit-il par dire. Et encore une fois, je suis désolé. J'aurais dû voir les choses plus clairement, réagir avec plus de bon sens.

Jordan secoua la tête, un léger sourire sur les lèvres, levant les yeux au ciel un instant. Puis, il planta à nouveau son regard dans le sien, et Gabriel pouvait jurer qu'il venait de voir ses yeux vaciller un instant vers ses lèvres.