Chapitre 18 - Je Tiens à Toi

3.1K 179 206
                                    

« L'amour n'a rien à voir avec le feu (comme on le dit souvent). L'amour est air. Sans lui impossible de respirer: avec lui "on respire facilement". C'est tout. »

- Vassili Vassilievitch Rozanov

——

En ce 16 juillet 2024, Gabriel n'était officiellement plus ministre. Emmanuel venait d'accepter sa démission, et il tentait de se convaincre que cela lui faisait moins de mal qu'il ne l'avait imaginé. Pourtant, la douleur était bien réelle. En seulement six mois, il s'était profondément attaché à ce travail, aussi éprouvant que passionnant.

Diriger des réunions, participer aux conseils des ministres, gérer les affaires parlementaires, lire des rapports, préparer des discours, rencontrer des représentants externes, coordonner les réponses aux crises, communiquer avec le public et les médias, représenter le gouvernement lors de déplacements...tout cela allait lui manquer.

Il ressentait un vide immense en réalisant qu'il devait tourner la page sur cette expérience qui l'avait marqué et le marquerait pour toujours.

"Être premier ministre est l'honneur de ma vie," avait-il déclaré quelques jours plus tôt, lorsqu'il avait remis sa démission au président.

Enfin, au moins ce soir, il pourrait se changer les idées car il avait une réunion avec Jordan. C'était l'avant-dernière, et après cela, ils remettraient leurs recherches. Peu à peu, il avait pris goût à ce projet, mais celui-ci allait aussi bientôt se terminer. Tout semblait s'enchaîner mal en ce moment.

Alors qu'il marchait dans les couloirs de l'Élysée, son cœur se mit à battre de plus en plus fort. Les souvenirs de la veille revenaient en flèche. Absolument tout lui revenait en tête : le dîner avec Jordan, le bar, l'alcool, le chemin du retour, et enfin, le baiser qu'il lui avait volé alors que ce dernier l'avait ramené chez lui.

Étrangement, il ne regrettait pas son geste. Certes, il avait été complètement éméché, mais il se souvenait de chaque détail, de chaque sensation qui avait traversé son corps lorsque leurs lèvres s'étaient touchées. Plus troublant encore, il ressentait une forte envie de réitérer l'expérience.

Cependant, il ignorait ce que Jordan avait pensé de tout ça. Bien qu'il l'ait repoussé d'une certaine manière sur le moment, les sentiments réels du plus jeune demeuraient un mystère pour lui. Cette incertitude le rongeait, et il brûlait de savoir ce que Jordan avait ressenti.

- Tu es en retard, encore, souligna Jordan en le voyant entrer.

- Je pensais que tu aimerais patienter un peu pour moi, rétorqua ironiquement le plus vieux.

Ils se serrèrent la main, mais l'étrangeté de la situation était bien évidente pour eux deux. Leurs regards se croisèrent et leurs joues rosirent légèrement avant que Jordan soit le premier à détourner les yeux.

Gabriel soupira et vint s'asseoir à côté de son 'ami', et après quelques minutes, c'est étonnamment Jordan qui brisa le silence pour parler des événements de la veille.

- Alors, tu as réussi à te remettre de la veille, ou bien tu es toujours dans le brouillard ? questionna-t-il en ayant toujours le regard fixé sur ses feuilles.

- Et toi, tu penses être remis de ce qu'il s'est passé, ou bien tu vas avoir besoin d'un peu plus de temps pour récupérer ? rétorqua le plus vieux en levant les yeux vers lui.

Gabriel remarqua la mâchoire de Jordan se crisper légèrement. Lui-même n'avait pas pu s'empêcher de faire une petite allusion à leur jeu de séduction de la veille, mais cela l'énervait de voir que le plus jeune faisait comme si rien ne s'était passé.

Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant