Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)

Chapitre 37 - Explorer le passé

« Rien, si ce n'est les sens, ne peut guérir l'âme, de même que rien, si ne n'est l'âme, ne peut guérir les sens. »

- Oscar Wilde

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« And as we sing this familiar song
I thought i'm gonna miss your love when it's gone
Will it flow into the river
Or will it go to waste ? »
- Nothing But Thieves

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("Ça m'énerve. Ça m'énerve de ne me rappeler de rien. Je suis bien entouré, du moins il me semble, mais je suis encore déçu par la seule personne à laquelle je ne peux échapper : moi-même.")

Cela faisait une semaine depuis sa sortie de l'hôpital, et Gabriel en avait déjà assez.

Il avait passé chaque jour à chercher un souvenir, n'importe lequel, qui pourrait éclairer les ombres de son passé, une vie qui s'était évaporée en un instant comme si elle n'avait jamais existé.

I long to recall, to catch what's slipped away,
To rediscover the self i knew, though it's lost today.
(Je désire me souvenir, de saisir ce qui s'est évanoui,
De redécouvrir l'être que j'étais, bien qu'il soit perdu aujourd'hui.)

Même si sa volonté était intacte, il se sentait épuisé. Il avait l'impression d'être devenu « faible », comme si l'amnésie qui effaçait la moitié de sa vie le rendait vulnérable aux yeux des autres.

Parfois, les regards que certaines personnes lui lançaient le gênait, et il peinait à les supporter.

C'est pourquoi il poussait son esprit à explorer les recoins les plus profonds de sa mémoire, espérant retrouver une familiarité qu'il avait perdue.

Alors aujourd'hui, le brun avait décidé de se rendre chez sa mère et son petit frère, cherchant à en apprendre davantage sur son passé.

Marie, sa mère, avait alors choisi de ressortir l'album photo, dans l'espoir de faire remonter à la surface quelques souvenirs enfouis de son fils.

- Tiens, regarde cette photo, dit-elle en tendant une image à Gabriel. C'est toi avec Jules, quand vous aviez environ huit ou neuf ans. Vous étiez en train de faire du skate dans la rue. Je me souviens que tu es tombé, et Jules s'est précipité dans la maison pour me prévenir...c'est vraiment un garçon adorable, encore aujourd'hui.

Gabriel prit la photo avec un air d'espoir mélangé à la fatigue de l'effort.

Sur l'image, il se voyait sourire, vêtu d'une tenue typique des années 90. À ses côtés, un blondinet aux légères taches de rousseur tenait une planche de skate dans ses bras.

Il avait un bras autour de ses épaules, et tous les deux souriaient, apparemment heureux.

Gabriel scruta la photo avec attention, cherchant à retrouver un écho de ce moment, mais rien ne surgissait. Les détails – les couleurs vives, les expressions des visages – restaient étrangers.

- Ça ne te rappelle rien...? demanda Marie, une lueur d'espoir dans les yeux.

Il continua à examiner la photo, mais malgré ses efforts, il ne parvenait pas à éveiller un souvenir. Déçu et agacé, il rendit la photo en secouant lentement la tête.

- Non, rien du tout, soupira-t-il, frustré.

Évidemment, ce serait bien trop facile.

Gabriel faisait tout son possible pour garder espoir, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à ceux qui, dans des situations similaires, mettaient des années à retrouver une mémoire stable.