Chapitre 44 - Je me souviens

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Note : dernier chapitre qui va vous mettre légèrement sur les nerfs.

Bonne lecture.

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« Une erreur comportementale fondamentale : certaines personnes jugent sans savoir, sans comprendre et sans essayer de comprendre. »

- Mostefa Khellaf

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« We were too close to the stars
I never knew somebody like you, somebody
Falling just as hard
I'd rather lose somebody than use somebody. »
- The Neighbourhood

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- Est-ce que ça va ? Qu'est-ce qu'il te voulait ?! s'exclama Gabriel dès que la porte se referma derrière Jordan.

Stéphane, vacillant, se redressa avec l'aide du plus jeune, encore sous le choc des coups reçus. Il porta une main tremblante à son arcade sourcilière, où le sang coulait en abondance, tandis que le goût métallique du sang emplissait sa bouche, lui faisant comprendre que sa lèvre était fendue.

- Rien...il a complètement perdu les pédales, murmura Stéphane en grimaçant.

Déjà, des bleus apparaissaient sur ses bras, ceux qu'il avait levés pour se protéger des coups de Jordan. Il était dans un sale état.

- Tu devrais presque porter plainte, franchement. Regarde-toi, conseilla Gabriel en l'aidant à s'asseoir.

Stéphane tourna brusquement la tête vers lui.

- Non.

- Non... ? dit Gabriel, surpris par cette réaction brusque. Mais tu as toutes les raisons du monde pour le faire pourtant. Jordan est entré chez toi sans permission, il t'a probablement menacé, et le pire dans tout ça, il t'a frappé.

Stéphane resta muet, et le plus jeune s'éclipsa un instant pour revenir avec des lingettes désinfectantes.

Il les déballa soigneusement, puis se pencha vers Stéphane pour tamponner son arcade sourcilière, essuyant le sang qui coulait encore. À chaque contact, le plus âgé grimaçait légèrement, sentant la douleur irradier à chaque pression.

Il savait pertinemment qu'il ne pouvait pas porter plainte. C'était hors de question. Avant que la situation ne dérape, Jordan avait bien pris soin de lui faire comprendre que lui aussi risquait gros si la police venait à découvrir ce qu'il faisait à Gabriel.

Et il avait raison.

Le silence était donc la meilleure option.

- Je pourrais, c'est vrai, mais je n'en ai pas envie, lâcha Stéphane, résigné. Ce ne sont que quelques coups, et je refuse qu'un scandale politique éclate à cause de ça. Si on me demande, je dirai que je me suis pris un poteau, et ce sera tout.

Gabriel ne put s'empêcher de laisser échapper un rire moqueur, tout en continuant de nettoyer les plaies que Jordan avait infligées.

- Excuse-moi, mais je doute que quelqu'un croie à cette version...il faudrait un sacré poteau pour te mettre dans cet état, répondit-il, secouant la tête, mi-amusé, mi-inquiet.

Stéphane haussa les épaules en riant légèrement à son tour, puis tourna les yeux vers Gabriel, qui, concentré sur sa tâche, fixait ses blessures avec attention.

Le visage de Gabriel n'était qu'à quelques centimètres du sien, et Stéphane se surprit à redécouvrir ces iris qu'il avait autrefois côtoyés quotidiennement, sans en mesurer la rareté.

Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant