Chapitre 8 - L'Accord Forcé

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« L'amour parfait n'existe pas, mais l'amour n'a pas besoin d'être parfait, il a juste besoin d'être vrai. »

- Sandrine Fillassier

——

- Jordan, vous avez une bonne entente avec Gabriel. Nous devons utiliser ça à notre avantage. Je veux que tu le manipules, que tu l'utilises pour le pousser vers des positions plus extrêmes. Ça va semer le trouble chez les partisans de Macron et renforcer notre image.

Jordan était complètement abasourdi. Il se demandait même s'il avait bien entendu ou si il avait rêvé. En voyant son air ahuri, Marine reprit la parole pour confirmer ses doutes.

- Oui, tu as bien entendu, Jordan. Tu dois passer le maximum de temps avec Gabriel pour te rapprocher de lui, de préférence en public pour que vous soyez photographiés ensemble. Ces photos créeront une polémique dans leur parti, et tout s'enchaînera à partir de là..., ajouta l'ex présidente du Rassemblement National.

Jordan était complètement choqué. Les mots refusaient de sortir de sa bouche, ses cordes vocales semblaient bloquées. Bien sûr, les deux partis n'étaient pas amis, mais utiliser la manipulation et la malhonnêteté pour les faire chuter et ainsi se renforcer eux-mêmes, c'était complètement fou, totalement insensé.

Il n'en revenait vraiment pas. Ce n'était tout simplement pas dans ses principes d'agir ainsi. Jamais il ne pourrait faire quelque chose d'aussi indécent et injuste. Il avait toujours été loyal envers son parti, parvenant à en devenir le président à force de travail acharné pour les mener au sommet au fil des années. Cependant, il refusait catégoriquement d'atteindre leurs objectifs par des moyens aussi déloyaux et répréhensibles.

En plus, l'idée de manipuler quelqu'un comme Gabriel était impensable pour Jordan. Il se rappelait trop bien les moments où il avait involontairement blessé le plus vieux durant leurs années universitaires, et depuis s'était sincèrement promis de ne plus jamais lui faire de mal.

Gabriel ne méritait pas d'être utilisé de cette manière, surtout qu'en plus, il était entrain de vivre une période difficile de sa vie. Le fait qu'ils recommence à bien s'entendre rendait cette proposition encore plus inconcevable pour lui. Il refusait catégoriquement de compromettre cette relation fragile et retrouvée, quelle que soit la pression politique ou les avantages stratégiques que cela pourrait apporter à son parti ainsi qu'à lui-même.

- C'est hors de question, dit-il sèchement, espérant toujours que ce soit une vaste blague. Vous êtes complètement déraisonnables. Manipuler ainsi quelqu'un pour obtenir des gains politiques va à l'encontre de toutes mes valeurs. Surtout un ami de longue date comme Gabriel. Il y a d'autres moyens d'atteindre nos objectifs de popularité sans recourir à de telles méthodes horribles, et c'est hors de question pour moi.

Jordan se leva brusquement. C'en était assez pour lui. Il ne voulait rien entendre de plus. Encore sous le choc, il se demandait comment des êtres humains censés pouvaient envisager une telle manipulation. Pathétique.

- Est-ce que je peux m'en aller maintenant, ou bien avez-vous d'autres propositions tout aussi indécentes à me faire ? questionna-t-il brutalement en fronçant les sourcils.

Marine, Julien et Hélène ne semblaient pas du tout impressionnés par son attitude. Ils soupirèrent presque simultanément, comme s'ils avaient prévu exactement cette réaction de la part de leur président.

- Tu devrais te rassoir, Jordan. Nous n'avons pas fini, dit Marine d'un ton calme ce qui eut le don d'énerver encore plus le plus jeune.

Jordan n'avait qu'une envie : s'en aller, rentrer chez lui et oublier ce qui venait de se passer. Tout semblait encore irréel, comme s'il était pris dans un mauvais rêve.

Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant