Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)

Chapitre 19 - Malade ? Moi ?

« Soyez le vivant de la vie, ne cherchez pas d'autres richesses que celles de l'amour à donner et à recevoir. N'allez en quête que du meilleur de vous-même. Osez, osez, car le possible est toujours un tout petit pas...après l'impossible. »

- Jacques Salomé

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Quelques jours plus tard, Gabriel et Jordan étaient tous les deux invités dans l'émission "Touche Pas à Mon Poste" pour discuter des dernières élections. Ils allaient chacun exprimer leur point de vue, faire le bilan et rassurer leurs électeurs quant à la suite des événements. En tant que présidents de leur parti respectif, ils étaient les mieux placés pour aborder ces sujets. Manon Aubry avait également été invitée, mais elle avait décliné l'invitation.

Au début, les deux amis avaient été réticents à participer à l'émission, étant donné sa tendance à susciter fréquemment des polémiques. Cependant, ils avaient fini par accepter, conscients que cela boosterait leur cote de popularité.

Et puis pour Jordan et Gabriel, le fait d'y participer ensemble était sans doute un argument en plus.

Les voici donc, face à face sur le plateau, en train de se faire poser les micros juste avant le début de l'émission. Le public était installé derrière chacun d'eux, ce qui les mettait mal à l'aise quant à la possibilité de laisser transparaître quelque chose.

Ils échangeaient seulement de simples regards, priant pour que les spectateurs présents n'aient pas l'observation comme plus grande qualité.

- J'ai envie de savoir quelque chose, parce que c'est vrai que c'est aussi un ton différent, Touche Pas à Mon Poste, est-ce que, lorsque vous êtes hors des caméras, vous êtes plutôt sympathiques l'un envers l'autre, est-ce que vous parlez d'autre chose que de politique, ou est-ce que même avant de rentrer sur le plateau, vous étiez déjà dans le débat, dans l'affrontement ? questionna Cyril Hanouna en guise d'introduction de la chronique.

C'était certainement la question la plus délicate qu'ils auraient pu se voir poser. Gabriel leva les yeux vers Jordan, qui semblait déjà le fixer. Le plus jeune mordillait sa lèvre inférieure pour contenir un sourire naissant, bien que ses yeux parlaient pour lui.

Finalement, c'est Jordan qui se redressa et prit la parole en premier, s'efforçant de jouer son rôle avec perfection.

- Je pense qu'il y a un respect mutuel, je pense qu'il y a une conscience générationnelle aussi qui fait qu'avoir sur le dos la responsabilité de la parole du gouvernement et la mienne, celle de l'opposition, fait qu'on a, à mon avis, très vite grandis et qu'on comprend un peu qu'on a peut-être moins le droit à l'erreur que nos aînés, expliqua-t-il brièvement en terminant par un sourire poli.

Jordan avait délibérément contourné la question du présentateur, conscient que s'il s'y attardait trop, il pourrait involontairement trop en dire. Sa tendance à exprimer franchement ses opinions était d'ailleurs l'une des nombreuses raisons qui l'avaient amené à s'engager en politique.

Gabriel esquissa un sourire qu'il réprima rapidement avant de prendre la parole à son tour, adoptant un ton plus clair et concis.

- On est d'accord sur quasiment rien sur le fond, mais ça n'empêche pas de se respecter en tant que personnes.

Les doigts de Gabriel tapotaient nerveusement la table tandis qu'il jetait un coup d'œil à Jordan. Il baissa rapidement la tête, surpris par un léger clin d'œil que seul lui avait lancé et que lui seul avait capté.

Reprenant une respiration rapide alors que Cyril Hanouna continuait de parler, il lança un regard noir au plus jeune pour lui faire comprendre que ce n'était pas le moment pour ce jeu, bien que, au fond de lui, cela ne lui déplaisait pas.