Chapitre 17 - Brûlures de Désir

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« Naît-on deux fois ? Oui. La première fois, le jour où l'on naît à la vie; la seconde fois, le jour où l'on naît à l'amour. »

- Victor Hugo

——

Dès le lendemain soir de leur échange, après une nouvelle réunion à l'Élysée, Jordan et Gabriel avaient prévu un dîner dans un restaurant de la capitale. En réalité, c'était surtout Jordan qui avait tout organisé, insistant fermement sur ce point et ne laissant à Gabriel aucune marge de manœuvre.

Même si Gabriel lui avait apparemment déjà pardonné ce qu'il avait fait, le président du Rassemblement National tenait à en faire encore plus : choisir le restaurant, l'emmener dîner et même payer. Le premier ministre avait tenté de résister, mais Jordan lui avait rétorqué : "Je sais aussi bien que toi qu'un salaire de politicien, ça paie plutôt bien. Donc, j'ai les moyens."

Et Gabriel avait finalement cédé en riant, assurant qu'il paierait la prochaine fois. Jordan avait levé un sourcil, tandis que le plus vieux avait esquissé un sourire, suggérant ainsi qu'il y aurait d'autres occasions comme celle-ci à venir.

Même à cette heure tardive, presque minuit, ni l'un ni l'autre ne semblaient pressés de regagner leur domicile, du moins aucun d'eux n'en avait manifesté oralement l'envie. La nuit enveloppait la ville de son obscurité, mais les lumières des rues continuaient d'illuminer ses beaux bâtiments. Ils avaient simplement déambulé ensemble, échangeant parfois des mots, parfois simplement du silence, jusqu'à ce que leurs pas les conduisent à un bar discret, où une musique douce flottait dans l'air. D'un regard complice, ils s'étaient compris et avaient décidé d'y entrer.

Heureusement, les quelques clients présents ne les avaient pas reconnus, tous trop occupés ou trop éméchés pour leur accorder de l'attention. Jordan et Gabriel s'étaient permis un verre d'un alcool doux, un porto, avant de passer rapidement aux spiritueux plus forts comme des shots de vodka. Cependant, Jordan avait eu la précaution de mélanger ses shots avec du jus d'orange, contrairement à Gabriel qui avait souhaité les prendre bruts.

Et naturellement, le plus vieux s'était retrouvé aussi éméché que certains clients, tandis que le plus jeune, bien que pas tout à fait sobre, était nettement plus lucide que lui.

- Eh, est-ce que tu te souviens quand on avait fait sauter les plombs dans les dortoirs du campus juste avant les partiels ? On avait dû réviser à la lumière des bougies..., dit Gabriel en riant à chaque mot qu'il disait.

Jordan avait bien vite remarqué que Gabriel n'était plus tout à fait lui-même. Alors qu'ils se remémoraient des souvenirs universitaires, des anecdotes peut-être oubliées pour l'un d'eux, le président du Rassemblement National savait bien que l'homme en face de lui était généralement réservé en privé, parfois même timide.

Alors le voir maintenant parler de manière si rapide et décousue lui était déroutant, lui-même n'étant pas vraiment au summum de sa clarté, bien qu'il était pleinement conscient.

- Peut-être qu'on devrait songer à rentrer, Gabriel. Vu ton état...tu es vraiment bien parti pour dormir ici ce soir, lança Jordan en écartant les derniers verres de leur portée.

- Non, non. On n'a pas besoin de partir tout de suite, je ne suis pas si mal enfin..., souffla le premier ministre en essayant d'attraper un nouveau shot.

Gabriel se pencha davantage sur le comptoir du bar pour essayer d'attraper les shots que Jordan avait mis de côté, mais il avança un peu trop et se prit les pieds dans ceux des tabourets. Il faillit basculer vers l'avant et aurait pu violemment se heurter les dents contre le comptoir si Jordan n'avait pas eu le réflexe de l'attraper par les bras pour le retenir.

Au-delà des Partis (Jordan Bardella x Gabriel Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant