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Point de vue de Jordan :

Ma poitrine se gonfle de fierté et de joie lorsque je vois que le premier ministre a vu mon message mais n'y répond pas, je l'ai laissé sans voix. Deux victoires en une seule journée, c'est plus que ce que j'espérais, je savoure pleinement ce moment.

En m'endormant, je repense à ses yeux qui avaient l'air de chercher les miens désespérément pendant le débat, souhaitait-il me déstabiliser ?
Si oui, c'est une tentative ridicule, je ne suis pas si facilement déstabilisé, il me faut bien plus qu'une paire de beaux yeux et un beau sourire pour me faire oublier mon objectif principal : le détruire, prendre sa place de premier ministre.
Je m'endors, plus déterminé que jamais à gagner ces élections législatives, et à l'humilier, je veux faire de sa vie un enfer.

3 jours plus tard, 20h, un nouveau débat.

Voilà, nous y sommes, le moment tant attendu. Aujourd'hui je débats face à Gabriel Attal, et Olivier Faure.
J'arrive sur le plateau télévisé, et salue d'un hochement de tête le premier ministre, qui n'y répond pas. Quel malpoli celui là...
Le débat commence, me voilà lancé.
La tension est palpable, l'atmosphère est dense, au delà du débat on sent qu'il y a une affaire privée qui se déroule. Les piques fusent, les humiliations subtiles « Monsieur le Professeur », les questions pièges, pas un moment de silence, on se coupe la parole sans cesse si bien que cela en devient insupportable pour notre adversaire commun, Monsieur Faure qui n'arrive pas à s'imposer.

-« Ce n'est pas un duel que nous avons là, mais un duo »

L'atmosphère est bien différente du débat précédent, nos yeux ne se lâchent pas, mais cette fois ils n'ont pas cette lueur de défi, ils sont empreints de haine et de colère, comme on dit les yeux sont le reflet de l'âme.
Nos sourires provocateurs ont disparu, pour laisser place à l'agressivité. Rien ne peut nous arrêter.
Cela en devient carrément malaisant pour la présentatrice qui tente tant bien que mal d'intervenir et de calmer le jeu.

Je réalise que nous nous sommes laissés emporter par nos sentiments personnels, et que cela n'est pas professionnel.
Je me calme donc, ce qui me coûte énormément car c'est comme si je m'inclinais devant mon adversaire, mais je me dois de garder une bonne image.
Alors lorsque mon ennemi se plaint de ne pas pouvoir parler.
-« Je ne vous ai pas interrompu toute à l'heure, alors j'aimerais pouvoir finir mes phrases »
Je réponds, avec une douceur et une gentillesse qui me sont inhabituelles.
-« Je vous en prie » je constate qu'il est troublé par ce soudain changement d'attitude et cela me plaît, la victoire semble être au bout du tunnel.

Le débat prend fin, nous nous saluons à nouveau et quittons le plateau télévisé.
J'ai réalisé que je devais peut-être changer de stratégie, en effet Attal semblait bien plus déstabilisé par ma gentillesse qu'il ne l'a été par mes arguments.
Je devrais en profiter, l'atteindre en me montrant sous un angle plus sympathique.

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant