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The beach - The neighbourhood

Jordan arrive devant ce bar qui représente à la fois son refuge et son enfer.
Comme chaque soir depuis 2 semaines, il n'a qu'une idée en tête, qu'un seul souhait : mourir, en finir avec cette douleur qui l'habite.
Bien trop lâche pour passer à l'acte, l'alcool lui permet de noyer ses peines un court instant, le rendant si mal en point qu'il oublie la tempête dans sa tête.

L'alcool est son plus fidèle ami, son seul compagnon dans cette épreuve, qu'il à toujours traversé seul.

Il s'apprête à poser un pied dans l'enceinte du bar lorsque quelqu'un le tire violemment en arrière.
Il se retourne et fait face au visage qui le hante presque chaque soir dans ses cauchemars, associé à une voix qui l'a propulsé au fin fond de l'enfer « Vous me dégoûtez. Tout chez vous m'horripile. »

-« mais qu'est ce que vous faites là ? »

-« suivez moi, on ne reste pas là. »

-« non, je ne vous suivrais nul part, allez donc vaquer à vos occupations de ministre plutôt que de m'emmerder. »

Le premier ministre lui attrape la main , et son touché a l'effet d'une décharge électrique, douloureuse mais exaltante.
Jordan retire instantanément sa main de la sienne qui le démange.

-« Ne me touchez plus jamais Attal, je vous l'ai déjà répété.» il rugit, dominé par sa colère et sa haine.

-« Attal dégagez. »

-« Je ne bougerais pas, pas sans vous. » dit le politicien lui barrant la route, plein de détermination.

-« Cela fait 1 semaine que je vous vois vous détruire. Je veux vous aider. »
A l'entente de ces paroles Jordan ne peut se retenir de partir dans un fou rire incontrôlable.

-« qu'il y a t'il de si drôle Bardella ? »

-« vous pensez sincèrement que j'ai besoin de votre aide ? »

-« oui, vous avez besoin d'une aide autre que vos boissons et votre drogue. »

-« je n'ai pas besoin d'aide, et je n'en veux surtout pas. Ne venez pas prétendre être un héros, je ne vous verrais jamais comme mon sauveur. »

-« Mais »

-« Je ne veux pas de votre aide ! » a hurlé l'homme, traduisant sa souffrance impossible à cacher.

-« Mais pourquoi ? »

Le cœur de Bardella s'emballe, cognant dans ses tempes, son souffle est court, sa douleur prenant petit à petit le dessus sur lui.

-« Parce que...parce que tout est de votre faute »

-« De ma faute ? Mais qu'est ce que vous racontez ? L'alcool semble déjà avoir fait son chemin jusqu'à votre cerveau. »

-« Ne vous moquez pas de moi Attal, tout est de votre faute et vous le savez très bien. »

-« Non pour une fois que vous savez quelque chose que je ne sais pas, illuminez moi Monsieur Bardella, allez-y, je vous en prie. »

Bardella mène un combat intérieur pour ne pas frapper son adversaire, pour contenir sa haine et sa colère, pour rester maître de ses gestes.
Comment ose-t-il se pointer ici dans son armure de chevalier blanc alors qu'il est celui qui a planté l'épée dans mon cœur ?

-« Je vous hais. »

-« Je vous déteste aussi ne vous en faite pas. »

-« Alors pourquoi êtes-vous là hein, Attal ? »

-« Parce que cela fait 1 semaine que chaque soir je vous récupère de ce bar complètement lessivé, en larmes. 1 semaine que je vous borde, et que je vous entends sangloter, murmurer des paroles qui me sont insupportables. Que je vois votre corps trembler si violemment, vos larmes déferler en cascade, votre visage se creuser, vos cernes violacées. Parce que je ne peux plus supporter cet infâme spectacle. »

-« Vous me dégoûtez. Tout chez vous m'horripile. »

-« Oui si vous voulez. »

-« Vous me dégoûtez. Tout chez vous m'horripile. »
Il ne comprend pas, alors l'homme d'un mètre 90 répète encore et encore jusqu'à que l'information fasse enfin son chemin jusqu'à son cerveau. Le 1e ministre devient livide.

-« Alors vous voulez toujours m'aider ? »

Je ne le pensais pas, Bardella. »

Mais vous l'avez dit, et vous le pensiez plus que tout au monde à ce moment précis. » rétorqua l'homme avec une voix tremblante, une larme perlant sur sa joue.
Une seule, qui contenait toute sa peine, toute sa colère et sa rage.

-« Oui je l'ai dit, mais la réalité est tout autre. J'étais simplement effrayé par tant d'assurance et d'audace alors que je ne suis qu'un lâche, soumis à ma peur, et ce depuis petit. La vérité c'est que ce jour là Bardella je vous ai admiré et cela m'a rendu fou de rage, parce que vous êtes tout ce que je ne suis pas et ce que je ne serais jamais. »

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant