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Bitches broken hearts - Billie Eilish

Jordan se réveilla dans les bras du premier ministre.
La chaleur que lui procurait cet enlacement lui faisait du bien. L'étreinte de l'homme était synonyme de sécurité. Oui, il se sentait terriblement bien dans les bras de son rival.

La chaleur qui émanait du corps d'Attal était tellement réconfortante, tellement agréable.
Les bras du premier ministre entourait son corps, lui procurant une sensation de béatitude et d'apaisement que jamais l'alcool ou les drogues ne lui avaient donné.
C'était enivrant.

Lorsqu'il s'était réveillé en plein milieu de la nuit, en sueur, des cris raisonnant dans son esprit, le corps en proie à des spasmes violents, son premier réflexe avait été d'appeler son rival.
Il ne réfléchissait plus correctement, il ne pensait plus à sa fierté ni à son image, il n'était plus rationnel.

Alors il composa le numéro d'Attal sur son téléphone presque machinalement, comme un automatisme.
Il réitéra l'action, haletant, sanglotant jusqu'à tant qu'il réponde.
Son cœur fut envahi par une sensation de soulagement lorsqu'il entendit la voix endormie du premier ministre à l'autre bout du fil.
Il n'avait pas eu besoin d'en dire plus, pour que son rival comprenne immédiatement l'urgence de la situation.

Ils n'avaient pas besoin de parler, leur connexion dépassait les mots. Ils se comprenaient, naturellement, comme si leurs âmes communiquaient.

Cela faisait tellement de bien à Jordan, qui toute sa vie avait rêvé d'être compris. Il l'était enfin, et Dieu que cette sensation était appréciable, elle valait tout l'or du monde.
Grace à Gabriel, Jordan se sentait existé, chaque jour, il se sentait vu. Et cela lui avait affreusement  manqué lors de son enfance.

Le jeune politicien trouvait tout ce qu'il avait désespérément recherché, dans les bras d'Attal. La paix, la sérénité qu'il avait atrocement voulu, et qu'il pensait avoir trouvé dans ses addictions.
Il voulait oublier.
Et dans les bras du premier ministre, cela était possible. Il avait l'impression que tout était possible, absolument tout.

Les bras d'Attal constituaient une sorte de barrière, face à Peter, face aux démons du jeune homme, face aux fantômes de son passé.

À contre cœur, l'homme entreprit de s'extirper discrètement des bras du premier ministre.

Il voulait faire quelque chose pour le remercier de sa présence, de son aide qui valait tant à ses yeux.

Il voulait faire le petit déjeuner.
Et même si il n'était pas bon cuisinier, il s'attela à préparer des pancakes et un jus d'orange pressé. Cela lui tenait à cœur, il voulait faire cet effort là.

-« Suis-je encore entrain de rêver ? Jordan Bardella dans la cuisine, entrain de faire à manger ? »

Le premier ministre, émergea de la chambre. Les cheveux tout ébouriffés, les yeux encore mi-clos trahissant sa fatigue.
Étonnamment Bardella le trouva encore plus charmant.

-« Vous ne rêvez pas. J'ai bien d'autre talents cachés. »

-« Ah bon ? J'aimerais bien en découvrir quelqu'uns alors. »

-« Jamais. Je ne me dévoilerais pas de la sorte à mon rival, vous pourriez l'utiliser contre moi. » renchérit le jeune homme, dans un esprit joueur et provocateur.

-« Je suis désolé, de vous avoir dérangé en plein milieu de la nuit, alors j'ai pensé à me faire pardonner en faisant le petit déjeuné. Ce n'est rien je sais, mais c'est tout ce que j'ai. »

Attal était profondément touché par l'attention. Chaque jour il découvrait une facette attendrissante de Bardella, une tendresse qui le rendait presque attachant.

Il lui répondit d'un sourire sincère, qui valait plus que milles mots et que Jordan avait très bien compris.
Les mots ne suffisaient plus à leur relation.

-« Vous avez fait ce qu'il fallait. N'hésitez pas si vous avez besoin, je vous ai promis de vous aider, et je suis un homme de parole. »

-« Ah bon ? Pourtant vous faites de la politique et êtes macroniste. »

-« Ouch, touché. »

Les deux hommes dégustèrent le petit déjeuner soigneusement préparé par Bardella.
Mais l'esprit d'Attal était préoccupé par ce qu'il avait vu sur les bras du jeune homme hier. Il était incapable de ne pas y penser, le cœur meurtri rien qu'en pensant à la détresse que l'homme avait dû ressentir pour en arriver là.

Il voulait lui en parler, obtenir des informations, définitivement briser sa carapace. Mais il n'osait pas, par peur de braquer le politicien, ayant sa fierté et son caractère.

Il savait qu'il devait en parler, essayer d'en savoir plus, cela faisait partie de la guérison.
Attal ne voulait pas juste refouler ses mauvaises pensées pendant un temps. Non celles-ci menaceraient de revenir à la surface et d'imploser à n'importe quel moment.

Il cherchait désespérément les bons mots, se torturant l'esprit pour ne pas brusquer son rival.

Il se lança, d'une voix hésitante.

-« Je n'ai pas envie de trop m'immiscer dans votre vie privée, mais hier j'ai remarqué des cicatrices recouvrant vos avant-bras. »

L'atmosphère devint immédiatement lourde.

Tout le corps de Bardella était tendu, son visage se crispait trahissant toutes ses émotions. Un mélange de colère et d'angoisse rien qu'à l'idée d'aborder ce qu'il s'était infligé.

Son cœur s'accéléra, retentissant dans tout son corps, sa jambe se mit à trembler, signe de sa peur grandissante.

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant