10

109 3 0
                                    

1 semaine plus tard

Point de vue de Jordan :

Cela fait maintenant 1 semaine depuis notre dernière conversation dans l'ascenseur. Depuis je l'évite, nous nous sommes croisés quelques fois dans les couloirs, il me cherchait du regard, comme si il voulait vérifier que j'allais bien mais je l'ai totalement ignoré.
Pour moi ce rapprochement est de l'histoire ancienne, un moment de faiblesse et pour lui et pour moi, que je souhaite oublier.
Depuis notre dispute aux toilettes de l'Élysee, ma haine se fait de plus en plus grande, j'ai l'impression que mon ressentiment s'est décuplé.
Et ça me rend fou, parce que cela prouve que sa remarque m'a réellement fait mal, ce que je ne suis pas encore prêt à admettre.

Je l'aperçois au loin dans les couloirs, mon corps tout entier se tend, mes mains deviennent moites, et une angoisse vient se nicher dans le creux de mon ventre. Nous nous rapprochons et nous croisons, sans un mot, comme d'habitude.
J'ai senti son regard appuyé sur moi, comme d'habitude, mais je n'y ai pas prêté attention, trop concentré à essayer de canaliser ma respiration.
Je me retourne discrètement afin de le regarder, mais il a eu la même idée, nos regards se croisent envoyant une décharge électrique dans tout mon corps.
Je me retourne brusquement et continu à marcher, m'éloignant de lui au maximum.

Lorsque j'arrive au bout du couloir, je ne me contrôle plus, son regard me hante, mon corps ne s'en est toujours pas remis.
Soudain, esclave de mes mouvements je me retourne et cours vers lui, je l'attrape violemment par le poignet et l'entraîne dans la pièce la plus proche, pendant qu'il me regarde confus.

-« Mais ça ne va pas ? Qu'est ce que vous faites ?? »

-« Je...je ne sais pas. » soudain je regrette mon acte.

Monsieur Bardella, qu'est ce qui vous a pris ? »

J'essaie de redevenir maître de moi même, de reprendre contrôle de mon corps et de mes pensées, je tente de canaliser ma respiration et mes tremblements mais cela semble être impossible avec sa voix en fond qui m'obsède, qui me rend fou.

-« Taisez-vous. » lui dis-je, d'un ton autoritaire mais pas violent.

Il ne me répond pas et souhaite juste sortir de la pièce, mais je l'en empêche, je rattrape son poignet de manière ferme, et le fait prisonnier entre la porte et mon corps.
Je ferme la porte à clé, et fait des va et viens dans la pièce, essayant de réfléchir, de reprendre mes esprits, de me contrôler.

-« Jordan ? »

Là c'est la goutte de trop, mon nom dans sa bouche, sa douce voix qui prononce chaque lettre de mon prénom, cela affaiblit toutes mes barrières et tout le peu de contrôle que j'avais encore sur moi même.

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant