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Point de vue de Gabriel :

Nous sommes à une semaine du premier tour des élections, chaque minute est comptée, chaque seconde est importante.

Ce soir a lieu le dernier débat face à Bardella, un moment qui sera décisif, où rien ne doit me déstabiliser, je me dois de réussir, afin de lui prouver que je vaux mieux que lui.

21h, face à Caroline Roux.

-« Bonsoir à tous et à toutes, nous nous retrouvons aujourd'hui pour le dernier débat des législatives, opposant Jordan Bardella président du Rassemblement National, et Gabriel Attal, premier ministre, représentant du parti présidentiel, Renaissance.

Bonsoir Monsieur Bardella, Bonsoir Monsieur le premier ministre, aimeriez vous dire un mot aux français avant de commencer ? »

Je prends la parole en regardant mon adversaire.

-« Je tiens juste à dire qu'il ne s'agit pas de notre premier débat. »

Il me coupe comme à son habitude, « ah ça c'est le moins qu'on puisse dire. »

Le débat commence, mes attaques se font de plus en plus agressives, mes arguments de plus en plus précis et pourtant il ne semble pas en colère comme la dernière fois, il semble très calme, trop calme.

-« soyez élégant...non mais restez élégant Monsieur Attal » me dit le député européen, ce qui a le don de me déstabiliser

-« mais je... » dis-je, confus.

-« Tout à l'heure lorsque Gabriel...euh Attal », mais que lui arrive-t-il ?

Il est gentil, ce qui est très louche, et ce qui me mal à l'aise, pourquoi est-il si gentil ? Où sont ce mépris, et cette arrogance qui le caractérisent ?

Je suis perturbé par ce contraste entre le précédent débat et aujourd'hui, mais je ne dois pas le laisser le voir.

Puis vient un sujet qui me touche particulièrement, l'homophobie, que je subis presque quotidiennement depuis de nombreuses années. Depuis que mon homosexualité a commencé à se voir, c'est à dire dès la 5eme.

Soudain tout me revient, les souvenirs atroces, les insultes, les coups, la solitude, tout. L'émotion me submerge, une boule d'angoisse vient se loger dans ma gorge, je tente de garder mon calme, rien ne doit transparaître.

Je prends la parole, pour défendre cette cause qui m'est chère, qui a marqué et détruite la majeure partie de ma vie, qui m'a affaibli et qui paradoxalement m'a forgé. Qui a fait de moi qui je suis aujourd'hui, un homme fort mais détruit, qui essaie de cacher cette personne traumatisée et cette période de ma vie.

Point de vue de Jordan :

Je remarque un changement de comportement chez mon adversaire, sa voix est moins assurée, plus tremblante, son regard traduit une douleur qu'il essaie tant bien que mal de masquer.

Soudain, je me sens coupable, et cette faiblesse m'attire, j'ai envie de percer le secret de cet homme, de découvrir ce qu'il souhaite tant cacher.

Le débat prend fin, et Gabriel fuit, il ne prend même pas le temps de ma saluer, il s'échappe en un rien de temps.

Je décide de le suivre, je cours pour le rattraper, tandis qu'il s'enferme dans sa loge.

Mon cœur bat la chamade, je ne comprends pas ce qui m'arrive, pourquoi sa peine m'attire-t-elle ?

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant