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Point de vue de Gabriel :

En rentrant du repas je n'ai cessé de me repasser tous les événements en boucle, la crise d'angoisse, sa présence apaisante, notre dispute, la manière dont il avait l'air réellement touché par ma remarque.
Je ne savais pas si je devais m'excuser, j'étais vraiment en colère contre lui mais en même temps je me sentais coupable, peut-être qu'il avait réellement de bonnes intentions ?
Et il est quand même resté avec moi 1h30, à sécher mes larmes, pour quelqu'un qui me déteste c'est très gentil.

En m'endormant, j'ai pris ma décision, je m'excuserais et le remercierais demain matin, et après nos vies reprendront normalement, on ne parlera plus jamais de cet événement embarrassant, on redeviendra des adversaires politiques et voilà.

——
J'arrive au travail, avec la boule au ventre, je cherche désespérément Bardella, la culpabilité me torture de plus en plus.
Je le vois entrer dans un ascenseur, je cours pour y entrer avant que les portes ne se ferment.
L'atmosphère est tendue, on pourrait entendre les mouches voler.
-« Monsieur Bardella, je tenais à m'excuser pour mon comportement hier et à vous remercier pour... »

-« Je ne vois pas de quoi vous parlez Monsieur Attal. » me coupe le politicien.
Je me tourne vers lui confus, cela veut il dire qu'il souhaite mettre cette histoire de côté ? Qu'il me pardonne ?

-« Mais je...je ne comprends pas. Vous me pardonnez ? »

-« Il n'y a rien à pardonner, il ne s'est rien passé. Je vous déteste toujours et vous me détestez également, je vous prie de me laisser tranquille maintenant. »

-« Mais je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi...vous savez lorsque j'ai eu ma crise. »

-« Non, je ne vois pas de quoi vous parlez Monsieur le premier ministre. »

Déboussolé, je cherche ses yeux des miens, mais il reste de marbre, regardant droit devant lui, comme si je n'étais pas là. On dirait bien que notre ancienne relation d'ennemis a fait son retour. Je devrais être content mais pourtant quelque chose me gêne, je ne me sens pas à l'aise.

Il sort de l'ascenseur, tandis que je rejoins mon bureau.
La journée reprend son cours, comme si il ne s'était jamais rien passé, mais mon esprit lui, reste perturbé.

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant