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Chihiro - Billie Eilish

Encore une nuit atroce pour Jordan, des images lui revenaient, lui donnant la chair de poule, des cauchemars tous plus horribles les uns que les autres.
La voix de Peter, les hurlements de sa mère, sa petite voix d'enfant presque suppliante pour avoir un peu d'amour.

Les horreurs défilaient dans sa tête, et l'alcool n'était pas là pour la première fois depuis des semaines pour lui offrir un échappatoire.
Il était coincé, prisonnier, torturé par les fantômes de son passé. Il ne pouvait pas y échapper, il devait les affronter mais mon Dieu que c'était dur.

Comment s'en sortir après être tombé plus que bas terre ? Comment ne plus souffrir ? Comment à nouveau apprécier la vie ? Comment redevenir cet enfant avant l'arrivé de son beau père, si innocent, joyeux, pure et aimé ? Comment ?

Toutes ces questions tournoyaient en boucle dans la tête du jeune politicien, toutes restaient en suspens, ne trouvant aucune réponse.

La panique le gagnait, sa lèvre saignait à force d'être mordillée, ses mains tremblaient, son coeurs tambourinait dans tout son être, respirer était une épreuve.
Et le manque, le manque d'alcool et de drogue se faisait ressentir, ajoutant à sa douleur.

Les paroles d'Attal l'avaient profondément troublé, il l'avait admiré ? Mais ce n'est pas possible, il mentait forcément. Peter a dit qu'il ne valait rien, que personne ne l'aimerait, qu'il était une honte.
Les mots de Peter l'avaient façonné depuis ses 7 ans, chaque jour ils étaient plus durs que la veille, plus brutaux, plus blessants. Ses mots étaient des lames affûtés, qui savaient exactement blessé là où ça faisait mal.

Peter avait fait de Jordan qui il était aujourd'hui, et il le détestait encore plus pour cela. Il avait toujours le contrôle sur lui, il était devenu cette personne morose, haineuse, arrogante, pour se protéger.
Il se haïssait plus que tout au monde, les mots de Peter ayant laissé des cicatrices profondes en lui. Jamais il n'arriverait à s'en défaire, jamais, et cela le tuait à petit feu. Il n'avait plus de contrôle sur lui-même.

À 7h, alors qu'il avait posé une semaine de congé, quelqu'un tambourina à sa porte.

Attal tomba nez à nez avec Jordan, torse nu, habillé d'un jogging gris.
Ses yeux s'attardaient sur chaque courbe de son torse, sur chaque muscle, un peu trop longtemps.
Il leva les yeux et rencontra le regard fatigué de Bardella, ses yeux reflétaient l'état de son âme, une âme abîmée.
-« Que voulez vous Attal ? Je vous ai déjà dit d'arrêter de vous mêler de ma vie privée et de vaquer à vos occupations de ministre. »

-« Oui et je ne vous écouterais pas, je ne vous écouterais jamais. Je vous déteste bien trop pour vous donner ce plaisir là. »
Bardella lassé de cet échange ennuyant et inutile, referma la porte qui fut bloqué par le pied du premier ministre.

-«je continuerais à vous tendre la main tous les jours jusqu'à temps que vous l'acceptiez. Je ne vous laisserais pas mener cette bataille seul, Bardella. »

-« Vous ne savez rien de moi, je n'ai aucune bataille à mener, je n'ai aucunement besoin de votre aide ou de l'aide de quiconque. Laissez moi. »

-« Non, je reviendrais chaque jour, je toquerais tous les matins à cette porte jusqu'à temps que vous me laissiez entrer. » Jordan saisit immédiatement le double sens des paroles d'Attal. Il voulait entrer dans son appartement et dans son cœur, mais il ne permettrait jamais cela, bien trop orgueilleux.

-« Et bien moi je continuerais de vous dire tous les matins que je ne veux pas de votre aide, que je n'en ai pas besoin, et que je vous déteste, jusqu'à temps que vous rebroussiez chemin. Vous perdez votre temps Attal. »

Et la porte se referma sur le nez du jeune premier ministre, conscient que le combat allait être rude, mais également conscient qu'il s'agissait uniquement d'un mécanisme de protection. Or tout mécanisme a une faille qu'Attal était bien déterminé à trouver.
Il ne baisserait pas les bras, c'était une promesse.

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant