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Point de vue de Gabriel :

Il me dévore du regard, un regard empreint de désir, il parcourt mon corps de haut en bas me procurant des frissons.
Ses lèvres se ruent vers les miennes comme si elles avaient été privées d'oxygène pendant bien trop longtemps.
D'abord confus, je me laisse faire, puis j'entrouvre ma bouche et me prête au jeu. Nos langues s'entremêlent, entamant un des plus beaux spectacles jamais vus.
Ses doigts tiennent mon visage en coupe, comme s'il avait peur que je lui échappe.

Soudain je prends conscience de la situation, et m'écarte de lui précipitamment, presque violemment.

Nous ne pouvons pas, nous nous détestons, nous sommes deux personnalités publiques, deux politiciens opposés, il ne peut rien se passer.

-« Monsieur Attal ?»
-« Je...euh...c'était une erreur. » et je m'enfuis, encore, comme un lâche, comme le lâche que j'ai été toute ma vie.

Point de vue de Jordan :

Je pensais que l'embrasser une fois permettrait d'assouvir mon désir une fois pour toute, de me rendre compte qu'il n'y avait absolument rien, que cette attirance était le fruit de mon imagination, mais c'est tout le contraire.
Je me rends compte que tout mon corps le désire, et même si je déteste l'admettre, il a raison, il ne peut rien se passer, c'était une erreur, un moment de faiblesse encore.

Il faut que je reste à distance de cet homme qui semble irrévocablement m'attirer tel un aimant. Il représente à mes yeux une énigme. Au premier abord, c'est un homme si frêle, si fragile et vulnérable, et ses yeux...ses yeux qui cachent une souffrance indescriptible mais également une force incommensurable. Il représente un paradoxe, qui me fascine, qui m'obsède, qui me paralyse.

Je dois me tenir à distance de lui, même si cela paraît impossible, je me dois de l'éviter, pour lui et pour moi. Il m'a très clairement fait comprendre qu'il s'agissait d'une erreur et qu'il ne souhaitait pas que cela se reproduise, cela serait bien trop dangereux pour nos carrières.

Je suis convaincu qu'il s'agit en réalité que d'une certaine fascination envers le mystère que le premier ministre incarne, il représente un plongeon dans l'inconnu. Ce que je crois être de l'attirance est en réalité juste un épisode passager.
Il me suffit de l'éviter, de me concentrer sur la politique et tout ira bien. Je m'en fais la promesse à moi-même.

« on ne blesse que ceux qu'on aime »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant