Épilogue

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Taylor Swift – invisible string

"And isn't it just so pretty to think / All along there was some/

Invisible string / Tying you to me ?"

Des années plus tard :

Je laisse mes clés sur le buffet dans l'entrée et j'enlève mes chaussures d'un coup de pied.

-Chéri, je suis rentrée !

-Comment ça a été ta journée ?

J'avance dans le salon, et j'y retrouve Chris, ses lunettes sur le nez, une pile de dissertations posée devant lui sur la table basse. Je me laisse tomber à côté de lui sur le canapé en soupirant et il se tourne pour me donner un rapide baiser.

-À ce point-là ? sourit-il.

-Je suis crevée. Toute la journée, j'ai dû expliquer à des enfants de six ans qu'il faut lever le doigt avant de parler et que lorsque je fais la leçon, je ne veux pas savoir que le perroquet de leur grand-mère est malade.

Il éclate de rire et prend mes jambes sur ses genoux pour me masser.

-Tu comprends maintenant pourquoi je préfère enseigner avec des étudiants plus âgés.

Je lui adresse un sourire entendu pendant que ses mains détendent mes muscles. Dans la lumière de cette fin d'après-midi, son alliance me renvoie des reflets dans les yeux quand elle rencontre le soleil.

-Je comprends, en effet. Et toi d'ailleurs, comment ça se fait que tu es à la maison si tôt ? T'avais pas cours jusqu'à ce soir ?

-Si, mais mes étudiants n'avaient pas travaillé les exercices de TD que je leur avais donné. Je leur ai donc donné une dissertation à faire pendant une heure, que j'ai ramassé et j'ai annulé le reste du cours. Et maintenant, comme un con, j'ai des copies à corriger.

-Et bien ! Je vous ai connu plus coulant professeur...

Comme toujours à l'utilisation de ce surnom, et ce depuis 5 longues années, ses yeux s'assombrissent et il m'adresse un sourire en coin. Je fais comme si de rien n'était en continuant la conversation.

-En tout cas, j'ai des cahiers à corriger aussi ça tombe bien. Je m'y mets dès que je serais revenue des toilettes.

Je me lève difficilement du canapé pour m'y rendre.

-Encore ? s'étonne-t-il. Mais tu m'as appelé pour me dire que t'es déjà partie en retard de l'école parce que tu devais y aller !

-Oui et bien écoute, ta fille joue au foot avec ma vessie, c'est ma faute peut être ? D'ailleurs c'est la tienne même. Tu es responsable de mon état !

Il m'adresse un grand sourire et remue ses sourcils.

-Si je me souviens bien, mon cœur, il faut être deux pour danser le tango...

Je lui fais un doigt d'honneur et continue à lui parler à travers la porte de la salle de bain.

-En tout cas, ça y est, j'en ai marre d'être enceinte. Cette gosse a plutôt intérêt à être sacrément mignonne, c'est moi qui te le dis.

-Par contre il faudra que tu surveilles ton langage quand elle sera née, tu jures beaucoup trop chérie.

Je lève les yeux au ciel dans le miroir en me lavant les mains.

-Oui enfin elle est coincée avec moi depuis plus de 6 mois donc elle en a entendu des gros mots tu sais, je marmonne.

Je reviens dans le salon, où Chris s'est replongé dans ses copies et ne me prête plus vraiment attention.

-Ce qui est vraiment compliqué aussi, c'est d'avoir ce ventre à manœuvrer partout. J'ai l'impression d'être une baleine à bosses.

Il acquiesce d'un air distrait. Je lève un sourcil en le fixant, mais il reste concentré sur la copie qu'il corrige, rayant tout un paragraphe d'un long trait rouge.

-Alors là normalement chéri, tu es censé me répondre un truc du genre « Mais non mon amour, tu es toujours la plus belle femme que je connaisse, la grossesse te rend plus éclatante, même Scarlett Johansson ne t'arrive pas à la cheville... »

Je le vois cligner des yeux plusieurs fois et il relève la tête lentement vers moi.

-Pardon tu disais ?

-Que je demande le divorce.

Il fronce brièvement les sourcils et semble raccrocher les wagons.

-Non pardon ma chérie excuse-moi, tu es magnifique. C'est cette copie qui m'a distraite mais tu es toujours sublime, encore plus depuis que tu portes ma fille.

-Mouais... ça ne semble pas très sincère. Heureusement que j'ai mes petits élèves pour me complimenter tous les jours. Aujourd'hui, il y en a un qui m'a dit que j'étais la plus belle des maîtresses qu'il ait jamais eu et qu'il voulait se marier avec moi.

Chris hausse un sourcil avec un faux air menaçant.

-Je devrais m'inquiéter ?

Je lui souris d'un air taquin.

-Mais noon, c'est un de mes élèves...

Il toussote et me désigne d'un air entendu. J'éclate de rire et je le pousse avec l'un de mes pieds.

-Je ne suis pas toi ! D'autant plus qu'il a six ans.

-Me voilà rassuré.

Il m'attrape par la taille et me tire sur ses genoux, malgré mon gros ventre. Il me couvre le visage de baisers avant de me chuchoter à l'oreille.

-Parce que passer d'une étudiante en amphi à la femme de ma vie, c'est MON happy end, je ne le prête pas. 



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Là c'est la vraie fin. 

C'est donc ainsi que se termine l'histoire de Chris et Elena. Je dois avouer que je suis un peu triste de laisser partir ces personnages qui ont vécu dans ma tête depuis bientôt deux ans... 

Mais bon, j'ai déjà des idées d'autres histoires, je vais me consoler avec ça ! 

Comme d'habitude (et pour la dernière fois), laissez des commentaires et votez si l'histoire vous a plu... 

Et je remercie énormément les personnes qui sont là depuis le début et qui suivent tous les chapitres. Je vous adore. 

XOXO ;)

Mon cher voisinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant