24 - Dernière

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J'ai l'impression de redécouvrir son corps. Ma peau fond sous ses doigts. Une fièvre commune nous étreinte. Une même chaleur nous berce. Nos soupirs et nos couinements se mêlent. Je me noie dans sa transpiration. Je m'enfonce dans sa moiteur. J'écoute sa respiration comme une mélodie. J'attrape ses jambes qui tremblent tandis que ma langue dévore son intimité. Elle me tient par le crane, attrape mes cheveux humides et les fait glisser entre ses doigts. 

Chacune de ses plaintes est un cadeau. Son dos qui se cambre sous l'effet du plaisir. Son sexe gonflé par l'excitation. La chaleur de son intimité sur mes doigts. Son regard suppliant quand elle est au bord de l'orgasme. Ses doigts de pieds qui s'écartent. Et puis le baiser qui suit. Tremblant, fragile, vulnérable. 

Je lui offre mon corps. Je me tords. Je hurle. Elle me tend un oreiller pour me contenir. Je m'accroche à son dos. J'enfonce mes ongles dans sa peau. J'ai l'impression qu'elle pourrait disparaître à tout moment. S'évaporer. Je m'accroche à elle de toutes mes forces. Je m'accroche au plaisir qu'elle déclenche par chacune de ses caresses. Je reste traumatisée par l'interruption de la dernière fois, par le message de Thomas. Tout pourrait s'arrêter d'un coup. Alors je vis chaque décharge d'extase comme si c'était la dernière. 

Et je la regarde jouir, un doigt dans sa fente qui se resserre sur moi. Les sensations se mélangent. Je ne sais plus où je suis. J'ignore où son corps commence et où le miens s'arrête. Ses seins sont les miens. je me suis appropriée sa peau. Nos sueurs s'entremêlent comme notre salive. Nous ne sommes plus qu'une unique boule de désir au souffle saccadé et aux gémissements aigus. 

Nous n'existons plus que pour l'autre. Dans le frisson d'un orgasme, je sens une larme couler le long de ma joue. J'éclate de rire. J'ai presque l'impression d'être folle. Les mains de Lou empoignent mes seins. La seconde d'après, les miennes malaxent ses fesses. Tout est à nous. Tout est nous. Je suis elle. Elle est moi. 

Et l'on se supplie de continuer, à l'abris des regards. Exténuées mais incapables de s'arrêter. Essoufflées comme après un marathon mais continuant la course. Mes bras n'ont plus de force. Mes doigts sont fripés. Ma langue me fait mal. Mais ma peau en redemande. L'incendie dans mon cerveau m'interdit d'arrêter. 

Les cris de Lou m'interdisent d'arrêter. Ses encouragement quand elle est au bord de l'euphorie, quand elle attrape mon poignet pour me forcer à aller plus vite en elle. Je ne vis plus que pour découvrir son visage raidit par le plaisir, ses sourcils qui se froncent avant de jouir. Je ne vis plus que pour les secondes où elle doit reprendre sa respiration, juste après. 

On brûle. Le moindre contact est une déflagration. Même le bout de ses doigts effleurant mon cou m'embrase. J'ai l'impression de m'évanouir à chacun de ses baisers. Et puis je reprends connaissance et je savoure à nouveau la délicatesse de ses caresses, de sa langue entre mes jambes. 

Le temps disparaît. 

Je me réveille à côté d'elle. Je me blottis contre son corps nu. Elle ronfle. Je m'amuse à l'écouter, à l'admirer dormir. Je pourrais ne jamais la quitter des yeux. Profiter de chaque détail, ses narines qui bougent légèrement au rythme de sa respiration, ses cils qui frémissent discrètement, sa peau bronzée marquée ici et là de quelques minuscules boutons. 

Quand elle se réveille, elle a l'air surprise de me voir. Je l'embrasse et elle se laisse faire, mais son expression reste hésitante. Elle soupire. Je déteste la voir soupirer comme ça. 

-On n'aurait pas dû faire ça. 
-Quoi ? 
-Recoucher ensemble. C'était pas une bonne idée. Je me suis laissée emporter, mais... 
-On en avait toutes les deux envie. 
-C'est pas aussi simple. 
-C'est compliqué seulement si tu décides de rendre ça compliqué. 

Bain de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant