Chapitre 30 : Honte et humiliation.

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Tw : Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je demande donc à ceux qui sont sensibles à différents type de violence de prendre en considération.
(Scarification, Torture, meurtre, violence, viol)

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Mia Regina























Arès Kyle Vitale.

Je laisse ma main reposer un instant de plus sur sa joue, sentant la froideur de sa peau contre la mienne. C'est comme si tout en elle s'était refermé, comme si elle s'était enfermée dans une forteresse impénétrable.

Pourtant, ce contact, aussi léger soit-il, me rappelle qu'elle est encore là, qu'elle est encore Cinaphée, malgré tout ce qu'elle a enduré.

Je retire lentement ma main, conscient que forcer les choses ne servirait à rien. Le silence entre nous est lourd, mais il est aussi chargé de quelque chose de plus profond, une compréhension tacite de la douleur que nous partageons, même si nous la portons différemment.

Je me tourne vers les autres, cherchant un signe de normalité dans leurs visages. Elio est toujours près de la fenêtre, son visage marqué par une fatigue que je ne lui ai jamais vue.

Ivan feint un calme qu'il ne ressent probablement pas, et je vois ses doigts jouer nerveusement avec le bracelet en cuir à son poignet, un tic qu'il n'a que lorsqu'il est sur le point de craquer.

Lev, malgré son sourire habituel, a dans ses yeux une ombre qui n'y était pas avant. Et Noor... Noor essaie de cacher son inquiétude, mais je la connais trop bien pour ne pas remarquer la tension dans ses épaules, la manière dont ses yeux me scrutent discrètement, cherchant à lire sur mon visage ce que je ressens.

Putain de merde. J'ai brisé toute ma famille.

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Les jours se succèdent ensuite, indiscernables les uns des autres. Cinaphée est là, mais ce n'est pas vraiment elle.

Elle erre dans les pièces, silencieuse, ses yeux fixés sur quelque chose que nous ne pouvons pas voir. Le reste d'entre nous essaie de se reconstruire, de reprendre des habitudes, de s'accrocher à la normalité. Un mois passe ainsi, chaque jour semblant être une bataille contre l'inertie, contre la peur qu'elle ne revienne jamais totalement.

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Je me réveille plus tard que d'habitude, les volets filtrant une lumière douce et apaisante. J'entends des bruits de rires en bas, un son que je n'ai pas entendu depuis ce qui me semble être une éternité.

Intrigué, je me lève et descends les escaliers, suivant le brouhaha qui semble provenir du salon. Chaque pas que je fais me semble lourd, comme si j'avais peur de briser l'illusion qui semble s'être installée dans la maison.

En arrivant au salon, je me fige.

Là, devant moi, se trouve Cinaphée, debout dans la cuisine ouverte, en train de découper des carottes. Elle a les cheveux attachés en une queue de cheval désordonnée, son visage est éclairé par un sourire timide, mais authentique.

Elle écoute Lev, qui semble raconter une de ses histoires abracadabrantes, et même Ivan sourit de temps en temps, ses bras croisés sur sa poitrine.

Noor et Elio sont assis sur le canapé, se taquinant comme avant, et l'atmosphère est soudainement légère, presque... normale.

Mia ReginaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant