Chapitre 33 : Enterrement douloureux.

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Tw : Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je demande donc à ceux qui sont sensibles à différents type de violence de prendre en considération.
(Scarification, Torture, meurtre, violence, viol)

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Mia Regina
















Le retour à la maison fut un trajet silencieux, lourd de la douleur et du chagrin que nous portons tous. Personne n'avait la force de parler, et les mots eux-mêmes semblaient dérisoires face à l'ampleur de ce que nous venions de vivre.

Mes genoux sont en sang, ma peau est éraflée à certains endroits, mon souffle se fait difficile. J'ai de la suie sur le visage, et sur les bras du à l'explosion de la villa.

Quand nous sommes finalement arrivés, l'endroit qui nous avait toujours semblé être un refuge n'était plus qu'une coquille vide, sans chaleur, sans réconfort.

Je me suis dirigée vers ma chambre, mes pas lourds et lents, comme si chaque mouvement me coûtait un effort immense. Une fois à l'intérieur, je me suis effondrée sur le lit, sentant un poids écrasant sur ma poitrine.

Les larmes, que j'avais retenues si longtemps face au garçon, ont fini par couler silencieusement, brûlantes et amères. Je me sentais brisée, incapable de faire face à la réalité de la perte de Noor et Lev. La douleur était si intense qu'elle me coupait le souffle.

Dans le silence de la maison, je pouvais entendre les bruits étouffés des autres, chacun tentant de faire face à sa propre manière. Ivan, toujours aussi stoïque, avait pris sur lui d'organiser les affaires de Noor et Lev, de ranger leurs effets personnels comme s'il espérait que cette tâche mécanique puisse lui apporter un semblant de paix.

Arès, lui, semblait errer sans but, hanté par l'idée qu'il aurait pu faire quelque chose pour empêcher cette tragédie. Son regard, habituellement si dur, était maintenant voilé par une tristesse que je ne lui avais jamais vue.

Lorsque nous étions rentrer nous avions tous pris une direction différente se séparant les un des autres, Ivan vers les chambres, Arès vers la salle de sports, moi dans ma chambre...

Et puis il y avait Elio. Sa colère brûlait comme un feu dévorant, impossible à contenir. Il ne cherchait pas à cacher sa rage, ne faisait aucun effort pour dissimuler le fait qu'il me tenait responsable. Ses yeux étaient devenus deux lames glacées qui me transperçaient chaque fois que nos regards se croisaient. Je savais qu'il me haïssait pour être celle qui avait survécu, pour être celle qui avait échappé à la mort qui avait emporté sa sœur.

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Elio passait ses journées à s'entraîner, frappant les sacs de sable jusqu'à ce que ses poings saignent, jusqu'à ce que ses muscles cèdent sous la douleur. Il ne parlait à personne, ou si peu, et quand il le faisait, c'était avec une agressivité contenue, prête à exploser à tout moment. Il était un fauve blessé, cherchant désespérément un exutoire pour sa souffrance.

Je ne pouvais rien dire, rien faire pour apaiser sa colère. Chaque tentative de ma part n'avait fait que raviver sa haine, comme un combustible jeté sur un brasier. Un jour, alors que je m'étais risquée à lui demander s'il avait besoin de quelque chose, il avait simplement éclaté, ses mots acérés comme des rasoirs.

— De quoi tu te mêles, Cinaphée ? cracha-t-il. Tu crois vraiment que tu peux te racheter ? Que tu peux effacer ce que tu as fait ? C'est toi qui aurais dû mourir, pas eux.

Mia ReginaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant