𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟼𝟺 : 𝚃𝚘𝚞𝚝 𝚊 𝚞𝚗𝚎 𝙵𝚒𝚗, 𝙼ê𝚖𝚎 𝚕𝚎 𝙲𝚘𝚗𝚝𝚛ô𝚕𝚎

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ROMAN ANDREÏ

Je sirotais tranquillement mon verre dans ce bar, savourant un moment de répit après des journées sans fin d'opérations intenses. Le brouhaha ambiant et la lumière tamisée contribuaient à l'atmosphère détendue. C'est alors que je sentis une présence à mes côtés, une blonde vêtue d'une robe moulante noire, le sourire aux lèvres.

—"Je vois que vous êtes seul, beau gosse ?"me dit-elle d'un ton aguicheur, direct.

Elle s'approcha davantage, sa voix basse murmurant à mon oreille :

— "Mais je peux arranger ça."ajouta-t-elle, tandis qu'une de ses mains caressait doucement ma cuisse.

Normalement, ce genre de proposition aurait retenu mon attention. J'aurais probablement envisagé de l'emmener chez moi, ou même de trouver un endroit discret pour un plaisir rapide. Mais étrangement, ce soir-là, je n'étais pas intéressé. Je retirai doucement sa main, un geste qui sembla la contrarier légèrement.

— "Tu devras trouver quelqu'un d'autre. Je passe mon tour."lançai-je, sans même la regarder.

Je pouvais presque imaginer son expression, blessée par mon rejet. Elle resta plantée là un instant, probablement déconcertée, avant de s'éloigner d'un pas sec. Le barman s'approcha, un sourire amusé aux lèvres.

— "Dites-moi que je rêve, ou Roman Andreï vient de repousser une nana ?"lâcha-t-il avec un brin de sarcasme.

Je finis mon verre, posant quelques billets sur le comptoir avant d'enfiler mon blouson bleu nuit signé Prada.

— "Mec, tu as de la fièvre ou quoi ?"plaisanta-t-il.

— "J'ai du travail."répondis-je simplement avant de quitter les lieux.

Mon arrivée à Moscou avait un but précis : assurer que la situation ne dégénère pas. Malgré les instructions strictes de mon supérieur, la procureure rendait notre mission bien plus compliquée qu'elle ne devrait l'être.

Au petit matin, j'étais en uniforme, cagoule relevée, aux côtés de mes hommes, prêt à transférer les suspects au tribunal fédéral pour l'audience. Lorsque nous pénétrâmes dans la salle d'audience, mon regard fut immédiatement attiré par Mariya, en pleine discussion avec les juges fédéraux. Vêtue de l'uniforme officiel de procureure, sa veste bleu marine ornée d'étoiles sa jupe crayon épousait ses courbes avec élégance.

Elle incarnait le pouvoir absolu. Face à l'une des plus grandes organisations criminelles internationales, elle ne fléchissait pas, indifférente aux pressions extérieures. Malgré mon mépris pour elle, je ne pouvais ignorer son audace et sa détermination.

Après des heures de délibérations, les juges s'apprêtaient à rendre leur verdict. Mariya avait exigé des peines exemplaires, et elle obtint gain de cause. Les accusés furent condamnés à la prison à vie dans l'une des prisons les plus impitoyables de Russie. Je scrutai leurs visages se décomposer, la réalité de leur sort les écrasant lentement. Elle menait à bien son opération Titan-10, procédant à l'arrestation de chaque individu lié à Alexandre et à l'organisation de sa famille. Sans se douter des retombées que cela pourrait entraîne.

Depuis l'autre bout de la salle, je la fixais. Droit dans mon uniforme noir, l'arme d'assaut en main, je restais immobile. La cagoule laissait entrevoir mes traits, et mes yeux perçaient la pièce comme deux lames acérées. Sans avoir besoin de prononcer un mot, je savais qu'elle comprenait. Je ne l'aimais pas, et elle le savait parfaitement.

MARIYA : De l'ambition à l'obscurité. ( En cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant